Vanden Boer avait un tir à la Coeck

 » A la fin de sa carrière, Wayne Rooney invitera-t-il un joueur de Saint-Trond à prendre part à son match de gala ? Il n’y a aucune chance que cela arrive. En 1965, pourtant, un Canari s’est retrouvé dans une sélection mondiale (avec Lev Yashine, Alfredo DiStefano, Ferenc Puskas, Francisco Gento et Josef Masopust entre autres) réunie pour faire la fête à Stanley Matthews qui joua en Premier League (Blackpool et Stoke City) jusqu’à ses… 50 ans. Cette légende, décédée en 2000 et à qui 100.000 personnes rendirent un dernier hommage, avait insisté pour que Frits Vanden Boer participe à ce grand jubilé. Sir Matthews s’était souvenu de l’époque où VDB promenait sa classe avec le maillot d’Anderlecht sur le dos (1958-1961). Eugène Steppé, alors secrétaire général des Mauves, l’avait repéré à Overpelt, en Promotion. Doté d’un tir à la Ludo Coeck,  » Blitz Frits  » devait être le successeur du fabuleux Jef Mermans mais il se heurta à un hyper doué au caractère fort qui ne tarda pas à devenir le patron de l’équipe, Joseph Jurion.

En 1961, Vanden Boer trouva finalement son bonheur à Saint-Trond où sévissait un coach qui allait faire du bruit : Raymond Goethals. Les Limbourgeois étaient vraiment des durs à cuire qui, le couteau entre les dents, pratiquaient le hors-jeu comme personne. C’était une machine bien huilée et on se rendait avec des pieds de plomb au Staaienveld, toujours bondé, car les adversaires étaient plus secoués que les milliers de pommiers de Hesbaye. Sept fois international A, Frits y fit merveille malgré les suites d’un accident de la route et d’une fracture du crâne suite à une collision avec Guy Raskin du Beerschot. En 1968, on le retrouva une saison à l’Antwerp avant qu’il ne termine sa carrière aux Pays-Bas, à Eindhoven VV. Décédé en août dernier, à 78 ans, Vanden Boer fut en quelque sorte un pionnier du football limbourgeois.

Si cette province a acquis ses lettres de noblesse, c’est grâce à des joueurs comme lui et Frans Dignef (disparu en juin dernier à 76 ans) et qui fut de 1960 à 1966 la doublure de JeanNicolay dans la cage du Standard. Formé à Waterschei, il évolua aussi à Diest. Son grand moment de gloire date de 1966 et de la finale de la Coupe de Belgique remportée 1-0 contre Anderlecht. Dignef remplaça Nicolay, opéré au genou (ménisque) et c’est un autre Limbourgeois qui marqua le seul but de ce Clasico : Nicolas Dewalque. Ce jour-là, Dignef justifia ce que mon ami Nicolay (qui a eu quelques pépins de santé récemment) aimait souligner : – Pour être ma doublure, il faut forcément être un bon gardien. Dignef méritait bien cet hommage-là.  »

PROPOS RECUEILLIS PAR PIERRE BILIC

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