Van Himst et Lamptey, exemples positif et négatif

Des attaquants axiaux qui débutent en équipe-fanion en bas âge, il n’y en a pas eu des masses à Anderlecht. Le plus célèbre de tous, Paul Van Himst, avait 16 ans et 86 jours lorsqu’il joua en Première, au FC Beringen, le 27 décembre 1957 (victoire 1-5 pour le compte des Mauves). La semaine suivante, face à La Gantoise, au Parc Astrid, Popol inscrivit le tout premier des 309 buts qu’il allait parapher pour ses couleurs. Aligné pour la première fois à l’occasion du 15e match du RSCA cette année-là, le futur quadruple Soulier d’Or ne fut plus jamais retiré de l’équipe cette saison-là, bouclant l’exercice avec un total de 15 matches agrémentés de 7 buts.

 » J’étais élève moi aussi, puisque je fréquentais l’Institut Saint-Nicolas « , se souvient-il.  » Mais les époques ne sont pas réellement comparables. Anderlecht avait été éliminé d’emblée par les Glasgow Rangers en Coupe des Champions et, sur la scène nationale, c’était le Lierse qui tenait le haut du pavé. Dans de telles conditions, je n’avais pas vraiment le sentiment de jouer gros jeu. On avait d’ailleurs essuyé quelques revers tout au long du deuxième tour : 1-0 à Verviers, 4-1 à l’Union et même une défaite 1-3 face au FC Liégeois. Aujourd’hui, le contexte est différent : le Sporting est presque obligé de se parer du titre après deux échecs en 2008 et 2009 et il a plus qu’un beau coup à jouer en Europa League. Ce n’est pas tout à fait la même chose.  »

Plus près de nous, un autre attaquant précoce avait, lui aussi, défrayé la chronique : Nii Lamptey Odartey. Le Ghanéen peut se prévaloir d’être le plus jeune footballeur à avoir joué et même marqué un but pour le club bruxellois : il avait 16 ans et 6 jours lorsqu’il contribua, le 16 décembre 1990, au succès (1-3) au Cercle Bruges. Dans ce cas-ci aussi, le championnat en était quasi à mi-chemin et, à l’exception de trois matches qu’il loupa, pour cause de blessure, le jeune puncheur africain disputa les 14 autres rencontres, scorant au passage à 7 reprises. Alors que beaucoup s’attendaient à ce qu’il confirme, Lamptey rentra complètement dans le rang : 2 goals à peine en 15 apparitions en 1991-92 et un seul match disputé en 1992-93.

MarcDegryse, qui a vécu de près l’ascension puis la plongée vertigineuse du garçon, discerne une différence fondamentale entre les deux cas : l’entourage.  » Rom peut compter sur les siens en toutes circonstances alors que Nii, débarqué à l’âge de 15 ans, était livré à lui-même « , dit-il.  » Tant qu’il a eu le vent en poupe, il a surfé sur la vague du succès. Mais il a suffi d’une blessure ou de l’un ou l’autre mauvais match pour qu’il perde soudain de sa superbe sans jamais pouvoir la retrouver. A la fin, il errait chez nous comme une âme en peine. Il n’avait personne pour le seconder efficacement. Quel contraste avec le jeune freluquet qui balayait absolument tout sur son passage. Je me souviens par exemple d’un match à La Gantoise, où il avait bien failli propulser à la fois le ballon et Luis Oliveira dans le but, tant il avait la gnaque. Mais cette période d’euphorie s’est finalement résumée à un feu de paille. Au moindre contretemps, il n’était plus du tout lui-même. Il n’était pas armé pour affronter les aléas d’une carrière. La preuve : après ses années au RSCA, il n’a pas réussi ailleurs non plus, que ce soit au PSV, à Aston Villa ou à Coventry.  »

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