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Van Buyten, un départ attendu

Pierre Danvoye
Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

Sur chaque dossier chaud du mercato d’hiver, il était en opposition avec d’autres décideurs du Standard. Ça devait faire boum !

Daniel Van Buyten était en souffrance. Marre qu’on lui fourgue la responsabilité de la saison ratée du Standard. Il en prend plein la tronche et ça lui rappelle trop les années difficiles en équipe nationale, quand il était la tête de Turc attitrée. Lassé, il nous dit :  » Les critiques ont commencé sur le thème de mon salaire de conseiller au Standard. J’aurais dû accepter d’aller tous les jours à Liège pour 2.000 euros par mois ?  »

On a vite compris qu’un duo comprenant le directeur sportif Olivier Renard et le conseiller du président Daniel Van Buyten, ça allait faire tôt ou tard des étincelles. Lors du dernier mercato, les deux hommes ont rarement été sur la même longueur d’onde. Par exemple, Van Buyten ne comprend pas qu’on ait laissé revenir Mogi Bayat au Standard.  » S’il doit choisir entre favoriser le Standard et favoriser Charleroi, tu ne penses pas qu’il va d’office donner la priorité au club de son frère, qui était alors en concurrence avec le Standard pour une place en play-offs ?  » Bayat a contribué à faire sortir Adrien Trebel vers Anderlecht. Or, Van Buyten était persuadé qu’il était possible de garder le Français.  » C’est trop facile de boycotter le stage pour forcer son départ. Il fallait le convoquer dans les bureaux, se réunir tous ensemble, et lui faire comprendre qu’on serait tous perdants s’il continuait à faire la mauvaise tête. Mais on devait l’obliger à rester au moins jusqu’à la fin de la saison.  » L’arrivée de Dieumerci Ndongala est l’autre coup hivernal de Bayat à Sclessin.  » Un bon joueur, mais regarde ses statistiques depuis 20 mois. En plus, il arrive blessé.  »

Ça échappe aussi à Big Dan que le Standard ait laissé filer Jean-Luc Dompé, Isaac Mbenza et BeniBadibanga.  » Contre Courtrai, alors que tu es mené, tu dois lancer un attaquant et tu n’as plus qu’un gamin comme Ibrahima Bah. Il vient d’avoir 18 ans et il n’a aucun vécu.  »

Autre sujet de grosse tension entre Daniel Van Buyten et le reste de la direction : le dossier IshakBelfodil.  » Everton proposait d’abord 6 millions. Avec Christophe Henrotay, on a fait monter le prix à 10, puis à 12 millions. Tout le monde était gagnant. Mais au final, le président a décidé qu’il devait rester. Tu prends 10 millions pour Belfodil, tu fais deux joueurs entrants à 2 millions ou 2 millions et demi, il te reste un gros 5 millions que tu gardes en caisse et ta saison est réussie sur le plan financier.  »

On peut aussi parler du cas Lovre Kalinic. Il a été proposé au Standard en été 2016, et à nouveau cet hiver. Van Buyten, conscient que le Standard n’a pas un gardien titulaire incontestable, y était favorable, d’autant plus que le futur Gantois ne coûtait qu’un million et demi. On lui a répondu qu’un gardien de 2 mètres ne pouvait pas être bon. Il a répliqué que Thibaut Courtois faisait aussi une certaine taille. Mais la transaction ne s’est donc pas faite.

Daniel Van Buyten n’est pas convaincu que toutes les décisions sportives prises ces derniers mois étaient les plus judicieuses. La preuve : il a repris contact avec Yannick Ferrera et lui a confié qu’il n’avait pas si mal travaillé que ça au Standard. Comme nous l’écrivions la semaine dernière, il pense désormais parfois à regoûter au terrain comme coach mais a aussi évoqué la possibilité de se lancer comme agent.

PIERRE DANVOYE

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