Valse avec les rats

Joueur : 6 clubs, 3 pays, 400 matches (1 bon), 2 buts en Coupe d’Europe. Batteur : 3 groupes, 130 concerts (1 sold out).

A drie Koster vient de valser avec les rats. Kevin son presque homonyme l’a fait avec les loups. C’était beau, digne, poétique. Faut dire, c’est Costner qui a écrit le scénario. Plus facile, on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même. Il avait aussi choisi ses acteurs, comme Adrie. Tous les deux l’ont fait superbement. Mais en foot y a pas moyen de recommencer les prises. C’est toujours du direct. En foot, tu ne joues pas avec la caméra mais contre 11 autres acteurs qui ne pensent qu’à te piquer les premiers rôles.

Le casting Brugeois semblait taillé XXL pour faire un blockbuster style block aux buteurs. La solidité de l’acier nordique pour compenser la chaleur du sud, qui bouillonnait dans les veines des créateurs. Oui mais voilà, l’acier nordique a fondu, rompu. Mort à Venise, celle du Nord. Les nouveaux dirigeants n’attendaient que cela. Impatients de marquer leur territoire et ainsi de nous démontrer que cette impatience prouve leur manque de clairvoyance. Car le plus surprenant, c’était pas les quatre défaites en neuf jours ; non, le plus surprenant c’était le début de saison. Epatant : on révolutionne le vestiaire et avec du neuf, on fait un teuf d’enfer. Une défaite en 17 matches : balaise. Et puis le premier coup de mou. Bon, ok c’était vraiment mou, très mou. Et on est dur, très dur avec celui qui n’a pas su durcir le ton comme le jeu. De toute façon, Koster était en sursis. On sait que c’est le commissaire Dury qui devait mener la brigade cette saison. Des play-offs survoltés ont contrecarré les plans mais c’était une question de temps.

Mais que fait le FMI ? Koster remplissait les caisses en remplissant les stades. Mais l’argent ne fait pas le bonheur quand sa couleur doit être teintée de victoire. Le foot c’est du noir et blanc. De la victoire sinon rien.

Que fait la WWF ? Koster est une espèce en voie de disparition. Du spectacle et des buts, pratiquement quatre buts à chaque match. En plus, quand il perd, il assume en protégeant ses joueurs. Ne reste que quelques spécimens en Europe. On en a vu un du côté de Genk, un en Catalogne, un au nord de Londres.

Et que fait la Fédé belge ? Notre football est raillé et voilà un type grâce à qui on parle de Bruges partout en Europe. Quatre défaites en neuf jours et les deux dernières en ayant marqué quatre buts. Ce n’est pas beau ça ? On redevient le pays du surréalisme.

En tout cas moi je vais te regretter Adrie. Sympa, souriant et classieux. Tu m’avais fait une promesse :  » Avant la fin de saison, je réponds à tes questions en français. En direct sur Voo Foot ! ». Le hollandais prenait des cours de français. Eh bien moi en direct je te dis :  » Respect Adrie. La guerre des glands Brugeois a eu raison de toi mais on ne t’oubliera pas !  »

Le paradoxe est beau avec La Gantoise. Celle de celui qui ne rit jamais. Là aussi on génère quatre buts de moyenne par match mais là, on gagne. Et là il y a Sollied, Ferrera, Munaron et basta ! Pas sept assistants comme tu as dû te taper. Toutes des anciennes gloires du club. Pas forcément sept mercenaires. Sûrement pas mais tous avec un avis et avec des oreilles qui n’attendent que d’entendre ce qu’elles veulent bien comprendre. Ils avaient le choix les dirigeants mais s’ils avaient été cohérents, ils auraient aussi viré le coach des gardiens (l’absent du moment), celui des défenseurs (ceux qui attaquent quand ils doivent défendre), celui des milieux (ceux qui disparaissent quand il faut gérer un avantage), celui des attaquants (ceux qui défendent mal). Trop d’avis tue la cohérence. C’était portes ouvertes à l’incohérence.

En fait, Arie t’as jamais su fermer les portes. Il t’aurait fallu un vrai portier. Un vrai videur de surface. Un vrai Bodyguard style Kevin Costner. Lui c’est un grand fan d’Arsenal, tout à fait ton style Adrie. A bientôt dans Un monde parfait, un monde où on ne vire pas les audacieux. Non, un monde où on leur donne un Oscar.

FREDERIC WASEIGE

 » L’art d’être tantôt très audacieux, tantôt très prudent est l’art de réussir.  » Napoléon.

Respect Adrie. La guerre des glands brugeois a eu raison de toi

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