Vahid Halilhodzic

Vous traînez derrière vous une réputation de méchant.

Vahid Halilhodzic : Mais je suis l’entraîneur le plus gentil du monde! Il m’est arrivé de me fâcher, bien sûr, mais jamais je n’ai insulté ou même rabaissé un joueur. Mes gars, je les aime et je les respecte.

Les mauvaises langues prétendent qu’il n’existe pas d’entraînement sans un coup de gueule…

Moi, je suis payé pour avoir des résultats. Pas pour m’amuser. J’aimerais bien déconner tous les jours tout en gagnant beaucoup d’argent, mais c’est impossible! Quand quelque chose me tracasse, j’en parle avec mes joueurs. Ainsi à l’issue d’un match, je me suis adressé à Murati, coupable d’une mauvaise passe en profondeur. Le foot d’aujourd’hui se joue sur des détails. Ce sont eux qui font la différence. Alors, je prépare mon équipe sans négliger le moindre détail. Je veux que tout se passe idéalement sur le terrain. Bien sûr, c’est une volonté totalement utopiste, mais j’ai une force intérieure qui me pousse toujours vers le haut.

Comment manifestez-vous votre investissement absolu?

Je le manifeste tous les jours par un lever aux aurores. J’arrive toujours le premier au stade. Dès 8 heures, je peaufine ma séance d’entraînement matinale, briefe mes adjoints et pars installer le matériel sur le terrain. A 9h30, soit une demi-heure avant le début de la séance, tout est déjà prêt.

Vous avez dit que la santé d’une équipe se mesure à la réaction du banc sur chaque but marqué.

Chez moi, le remplaçant est investi d’une tâche très importante. C’est lui qui doit parler le plus dans le vestiaire. Je veux l’entendre motiver ses copains. En début de saison, j’ai donc pris tous les joueurs un par un pour leur dire que s’ils n’acceptaient pas de se retrouver sur le banc un jour ou l’autre, ils devaient partir tout de suite. Pas un ne s’est levé. Aujourd’hui, c’est plus facile pour moi. Dès qu’un joueur est fatigué, je le sors et le remplace par un plus frais. Tout mes joueurs connaissent la règle du jeu puisqu’ils l’ont acceptée. Je n’ai jamais promis à quiconque une place de titulaire. Cette rotation me permet de maintenir mes joueurs sous pression. En général, le gars qui entre flambe, et celui qui sort met alors les bouchées doubles pour revenir parce qu’il a vu que, même sans lui, l’équipe était capable de gagner.

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