Vadis part et Vandereycken reste. C’est ça, la Belgique !

Anderlecht a de nouveau raté une belle occasion de bâtir son avenir en recollant au passé, à savoir exploiter le potentiel de ses propres jeunes. Vadis Ofoe est parti après avoir joué l’équivalent de deux matches ! Et à Hambourg, en plus, qui avait déjà  » chipé  » Vincent Kompany aux Mauves ! Et ceci après le départ, l’été dernier, d’ Anthony Vanden Borre pour la Fiorentina. Plus loin, dans ces pages, Paul Van Himst, icône mauve devant l’éternel, espérait que Vadis reste ; mais non, ce n’est pas arrivé… Celui qui, comme entraîneur a révélé des jeunes comme Enzo Scifo et Georges Grün n’a plus qu’à pleurer comme les autres supporters d’Anderlecht, conscients que le club ne connaît pas ses ressources… ou n’ose pas, dans le cadre d’une politique constructive, les lancer les unes après les autres dans le bain.

Le fait d’avoir attiré un Tchèque peu connu ( » sauf pour son inefficacité devant les buts « , disent déjà les mauvaises langues) et un Thomas Chatelle qui ne peut donner aucune garantie d’être au niveau (brillant) qu’il était avant sa dernière blessure ne résout pas tout. Ne risque-t-on pas de dégoûter Jonathan Legaer maintenant ? On parle aussi de Guillaume Gillet mais on voit surtout Vadis qui file… Et ça, malgré les récentes promesses émanant du champion en titre et de son secrétaire général Philippe Collin de lancer un vrai Projet Jeunes !

Dorénavant, c’est ça la différence entre Anderlecht et le Standard. A Bruxelles, on laisse partir ses jeunes et au Standard on se bat pour garder les Defour, Fellaini, Witsel… Parce qu’à Sclessin, il y a quelqu’un qui gère parfaitement son équipe ( Lucien D’onofrio) avec l’aide d’un technicien conseiller de grand calibre ( Tomislav Ivic) et dans une ambiance de confiance fraternelle (avec Dominique D.) A Anderlecht, on recherche la bonne formule depuis quelques années mais on ne la trouve plus. Aucun directeur technique ne s’impose malgré les efforts de la direction à trouver le bon. Le retour en Scandinavie du maladroit Max von Schleebrügge a symbolisé le fait que le plan Pär Zetterberg a fait long feu. Et Frankie Vercauteren n’est plus en odeur de sainteté parce qu’on lui reproche son négativisme. Pourquoi ne demanderait-on pas son avis à un Van Himst ? Roger Vanden Stock pourrait former avec lui un tandem de réflexion aussi solide que celui ayant existé entre son père et Raymond Goethals. Et, d’après nos informations, Marc Degryse est libre aussi…

L’été dernier, au moment où notre pays naviguait à vue sans gouvernement, on avait souligné le parallélisme existant entre les situations footballistique et politique de notre surréaliste royaume. On gardait un entraîneur national qui ne gagnait pas et ça ne faisait frémir personne. On vivait sans gouvernement et les réactions restaient très soft. Aujourd’hui, on a sans doute un début d’embryon de solution gouvernementale (on verra ce que ça donnera à terme) et on a reconduit René Vandereycken jusqu’en 2010. Le surréalisme toujours… On sait et on sent que les joueurs ne sont pas contre lui, mais cela suffira-t-il à refaire gagner les Diables ?

La situation est très compliquée car l’ossature des Diables est aux mains d’un autre entraîneur, Jean-François de Sart, dans le cadre des prestigieux Jeux Olympiques. Les Diables incontournables ne possédant pas l’âge minimum olympique (23 ans) mais pouvant bénéficier de l’une des trois places de  » vieux  » sont certes peu nombreux. On pourrait piocher parmi Timmy Simons, Daniel Van Buyten, Gaby Mundigayi, François Sterchele, Wesley Sonck et Luigi Pieroni mais le tour ne serait pas joué pour autant. Cette équipe unique de Diables (à la fois olympique et devant affronter la prochaine campagne de qualification pour la Coupe du Monde de 2010) aurait deux coaches : Jef et René. Pas l’idéal. A moins que Jef devienne l’adjoint de René, pour tous les matches des Diables ? On n’est pas sorti de l’auberge, on vous le promet.

PAR JOHN BAETE

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire