Une véritable success story

L’histoire américaine des Kljestan est de celle dont on raffole les lecteurs. Né de parents serbes dans une ferme dans l’ex-Yougoslavie, Slavko, le papa de Sacha a connu sinon l’enfer, du moins le diable. En la personne d’un père autoritaire et violent qui l’empêchait de jouer au football et le battait quand d’aventure le jeune garçon enfreignait les règles. Lassé par le traitement infligé, le tout jeune Slavko (14 ans) s’enfuit et aboutit à Sarajevo, où il trouve de l’embauche dans une fabrique de meubles et surtout dans le club du NK Celik dans la ville de Zenica où il évoluera quelques années plus tard en qualité de semi-professionnel.

En 80, il rend visite à sa s£ur à Vancouver. Charmé par la ville, il demande un visa de séjour qui lui est refusé par les autorités canadiennes. En compagnie de trois amis, le Yougoslave tente alors d’entrer aux États-Unis par le poste-frontière de Blaine (Washington). Le douanier permet à ses trois copains canadiens de passer, mais lui refuse l’entrée. Les quatre amis décident de rentrer à Vancouver. Après quelques kilomètres, Slavko, arrête la voiture, demande à ses camarades de rebrousser chemin et de rentrer aux USA en passant par un autre poste-frontière. Il se tapit dans le coffre. Le stratagème fonctionne. L’intrépide sort de sa cachette à Bellingham, à quelque 30 km dans les terres américaines. Il salue ses copains et se met à faire du stop. Il a 150 dollars en poche et un petit sac avec quelques effets personnels. Le lendemain, il se retrouve à San Francisco puis il repend la route vers le sud avec un routier qui le dépose à San Pedro. Il y monopolise une cabine téléphonique et se met à appeler tous les noms de l’annuaire à consonance serbe ou croate.

Au 15e coup de fil, il tombe sur Radko Miric, un entrepreneur qui en l’entendant décliner son identité lui demande s’il ne serait pas le Slavko Kljestan qui a joué pour Celik ! Un peu plus tard, il se retrouve dans le salon de l’entrepreneur dont les deux fils montrent fièrement leurs scrapbooks tapissés de coupures de journaux relatant les exploits de l’invité-surprise. L’entrepreneur l’engage sur le champ.

Trois ans plus tard, Slavko épouse Kim, une Américaine bon teint qui lui donne bientôt un fils : Gordon qui a joué pour Seton Hall et pour les New York Red Bulls. Puis un second, Sacha, et enfin, une fille, Vanessa.

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