Une sérénité collective

Les départs de Benoît Thans, de Dejan Mitrovic et de Toni Brogno, le meilleur buteur belge, semblaient affaiblir Westerlo. Finalement, l’équipe campinoise a réalisé des performances équivalentes. Simplement, Westerlo a dû s’appuyer davantage sur sa collectivité: les attaquants ont marqué leur quota de buts mais aucun n’a émergé du lot comme Brogno l’avait fait il y a un an. Dalibor Mitrovic est trop souvent égoïste, Boeka-Lisasi n’a pas le sang-froid du véritable killer et Vedran Pelic manque de punch et de technique.

En déplacement, l’équipe s’est épanouie plus facilement, en évoluant plus prudemment et en misant sur le contre. La vitesse de Boeka-Lisasi et de Dalibor Mitrovic, sans oublier Pelic, la plaque tournante de l’équipe, permettent d’évoluer ainsi. Il ne faut donc pas s’étonner si Westerlo a marqué nettement plus de buts en déplacement qu’au Kuipje.

Lukas Zelenka a joué un rôle important dans le jeu de Westerlo. Il est une des révélations de l’année alors qu’en début de saison, il risquait d’être voué au banc. Avant le match contre l’Eendracht Alost, lors de la treizième journée de championnat, l’entraîneur et le joueur ont eu une conversation. Ceulemans n’acceptait plus son manque d’engagement et de travail. La discussion a porté ses fruits: le médian a brillé dans plusieurs matches et est devenu un pion majeur de Westerlo. Il a ensuite connu des passages à vide et s’est retrouvé dans l’ombre mais la force collective de Westerlo permet de combler ce genre de lacunes sans casse. Comme elle a pallié le forfait d’ Andrzej Rudy, blessé au genou pendant la plus grande partie de la saison.

La défense dégage la même force. Elle a longtemps été privée d’ Yves Serneels, blessé, mais elle ne manque pas d’expérience, grâce à Rudy Janssens, Marc Schaessens, Frank Dauwen, Frank Machiels et Dirk Thoelen.

Dirk Thoelen personnifie d’ailleurs la manière dont fonctionne Westerlo. Rejeté par Beveren, il cumule football et travail -il est vendeur- et il sait qu’il disputera toujours quelques matches par saison. Westerlo tourne avec un noyau limité depuis des années. Il offre ainsi à chaque joueur l’occasion de disputer des matches et l’ambiance s’en ressent positivement.

En-dehors du terrain, les affaires vont bien. Après quatre saisons parmi l’élite, Westerlo s’est emparé du titre de première équipe de la Campine, à la faveur de l’échec du Lierse cette saison. On peut se demander ce que Westerlo peut faire pour se surpasser, si ce n’est confirmer son succès actuel, car sa région ne lui offre pas beaucoup de possibilités, que ce soit en sponsoring ou en supporters, et son budget est relativement étriqué. Toutefois, envers et contre tout, il véhicule une image extrêmement positive, il a terminé le championnat dans le subtop et joue la finale de la Coupe de Belgique.

En bref, durant cette saison, Westerlo a prouvé qu’à condition de conserver son calme, aussi bien au sein du noyau qu’à l’étage de la direction, on pouvait signer un beau parcours en championnat et s’adjuger un petit plus – la Coupe de Belgique.

Mais voilà, rester les pieds sur terre et continuer à penser en termes collectifs cause les pires problèmes à la majorité des clubs.

Raoul De Groote

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