Une seconde chance

Ivan Basso réintègre le peloton.

Liquigas a été la plus rapide sur la balle. Le peloton spéculait depuis un moment : qui oserait embaucher Ivan Basso (30 ans), dont la suspension prend fin en automne ? L’ancien vainqueur du Giro a trouvé un employeur plus vite que prévu. Dès le 1er janvier 2009, il roulera pour la formation italienne Liquigas, qui a besoin d’un spécialiste des tours, suite au départ de Danilo Di Luca.

Liquigas a donc dû quitter l’AIGCP, l’association des équipes professionnelles. Nul ne l’y obligeait si ce n’est l’honneur. Les membres de l’association avaient en effet convenu d’écarter les coureurs convaincus de dopage du Pro Tour pendant quatre ans au moins. Finalement, ce code éthique n’a pas de valeur quand il s’agit de faire des affaires.

Le retour de Basso va peut-être faciliter celui des autres clients de Fuentes, même si cela ne semble pas être le cas de Jörg Jaksche, qui aura purgé sa suspension dans deux mois. Jaksche était proche de Milram mais le deal ne s’est manifestement pas conclu. L’Allemand affirme être devenu persona non grata pour une grande partie du peloton, parce qu’il a été trop bavard quant à la culture du dopage pendant ses interrogatoires. Il a décidé de mettre fin à sa carrière. Il ne reviendra sur sa décision que si une formation du Pro Tour lui offre une autre chance.

Les équipes ont fait la file pour Basso, plus intéressant sportivement et publicitairement. Le Transalpin ne s’est jamais épanché sur sa présence dans la clinique du Dr Fuentes. Selon ses dires, il y aurait fait ponctionner du sang dans l’intention de procéder éventuellement à une transfusion si les circonstances le requéraient. Il prétend qu’il n’a jamais dû en arriver là, alors qu’on possède la preuve de versements d’argent importants, depuis des années, à Fuentes. Ce petit jeu ne sert sans doute qu’à protéger le palmarès d’Ivan le terrible, de sorte qu’aucun adversaire vaincu ne pense à exiger un dédommagement.

Basso se réjouit évidemment de son prochain retour :  » Je suis sûr d’avoir conservé mon meilleur niveau « , explique le champion déchu.  » Evidemment, je n’ai plus couru depuis longtemps et mes adversaires ne m’ont pas attendu. Il me faudra quelques mois pour voir si je peux encore espérer remporter le Giro mais au fond de moi-même, j’en suis convaincu. Mon retour ne plaira pas à certains. C’est compréhensible. Cependant, beaucoup de coureurs ont retrouvé leur place dans le peloton, leur suspension purgée. Je mérite cette seconde chance aussi. Je referme le chapitre du passé et je repars à zéro « .

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