Une résurrection partielle

Arrière d’aile, ce n’est pas une vie à Bruges pour l’instant…

Son premier tour ne s’est pas bien déroulé. Le changement d’entraîneur a secoué le Club Bruges. Michael Klukowski, désormais rétabli de sa blessure, semble de nouveau en bonne voie. Il avait bien joué contre Anderlecht mais était suspendu contre Mons, tout comme Sven Vermant. Du côté brugeois, on a souligné ces absences, évidemment, après la déroute du stade Tondreau…

Quel effet cela fait-il d’être arrière d’aile au Club Bruges cette saison ?

Michael Klukowski : Le scénario de la saison précédente s’est reproduit. Je me suis blessé après six ou sept rencontres. Néanmoins, je me sens mieux qu’il y a un an à la même époque. Je me suis rétabli en janvier mais après quelques matches seulement, je joue nettement mieux. L’équipe a également changé. Nous commençons à développer un meilleur football que celui que nous avions montré jusqu’à présent. Mais nous devons encore progresser…

Vous n’avez pas été assez offensif de votre poste, hein !

C’est toute une équipe qui n’a pas été performante. Dans ce contexte, la tâche de chacun se complique, à quelque poste qu’il évolue. Si nous ne montons pas, les médians trouvent moins aisément une solution. Tout est lié. Nous nous attendons aux critiques. Le tout est de rester concentré. L’essentiel, c’est d’obéir à l’entraîneur. L’avis des journalistes ne doit pas nous influencer.

Qu’a changé l’arrivée de Cedomir Janevski pour vous ?

Avec Elrio Van Heerden, j’ai maintenant quelqu’un capable de conserver le ballon et de le délivrer au bon moment.

En d’autres termes, vous estimez que la mission des arrières latéraux est devenue plus facile ?

Il est encore trop tôt pour l’avancer mais Elrio est plus offensif et nous ne jouons plus qu’avec un médian défensif, ce qui signifie qu’Elrio va se trouver dans le rectangle ou dans ses parages, en compagnie d’un des deux médians, quand nous effectuerons une passe. Normalement, nous aurons donc un homme de plus par rapport au premier tour. Emilio Ferrera faisait pratiquement toujours appel à deux médians centraux même s’il essayait de pousser l’un d’eux vers l’avant. C’est devenu plus naturel puisque Elrio évolue plus haut et arrive logiquement dans le rectangle.

Que voulez-vous dire par plus naturel ?

Emilio Ferrera optait pour deux médians centraux qui évoluaient plus ou moins à la même hauteur alors que maintenant, Elrio se trouve devant Sven Vermant. Son naturel pousse Elrio à jouer plus haut, à se préparer aux passes ou du moins au deuxième ballon. Cela peut faire la différence car désormais, nous avons davantage de monde dans le rectangle. Un match comme celui que nous avons livré contre Anderlecht nous insuffle confiance, individuellement et collectivement. Nous en avions besoin.

Pourquoi Bruges encaisse-t-il autant de buts sur les phases arrêtées ?

C’est difficile à dire. Cela arrive à tous les clubs mais c’est particulièrement fréquent à Bruges, disons-le comme ça.

Le groupe est-il suffisamment critique à son égard ?

Quand cela ne va pas, tout le monde peut incriminer les autres. Un joueur doit être capable d’accepter et de comprendre une critique juste. Il est difficile de dire si chacun en est capable. L’essentiel est que chacun fasse son travail. Nous pouvons bien mieux que ce que nous avons montré jusqu’à présent. Cedomir Janveski tente d’éveiller la confiance de tous ses joueurs. Notre victoire contre Beveren et notre bon match contre Anderlecht ont renforcé notre assurance. Donc, son message passe. Disons aussi qu’un footballeur ne doit pas trop réfléchir. Quand un entraîneur pense en termes positifs, il finit par déteindre sur ses hommes. Finalement, c’est aussi comme ça qu’on obtient le petit brin de chance indispensable.

Le brin de chance, c’est le mot magique, en football !

Oui, mais la chance peut vous regonfler le moral et vous rendre l’assurance qui vous faisait peut-être défaut. Parfois, on a l’impression d’être bien mais quand une équipe ne tourne pas, on se bat contre soi-même, on essaie de prouver qu’on mérite sa place. Certains footballeurs ont peut-être l’impression qu’il ne peut rien leur arriver. Personnellement, après une mauvaise prestation, je rumine quelques jours. Cela me poursuit. Je ne suis pas du genre à prendre les choses par-dessus la jambe.

Vous habitez en périphérie de Lille. Comment est la vie en France ? Y résidez-vous pour l’avantage fiscal que cela vous procure ?

Je m’y plais beaucoup. L’aspect fiscal est un plus mais la différence d’impôts ne constitue pas ma seule motivation. Même sans cela, j’y résiderais. Je connais Lille, puisque j’y ai déjà joué, et mon français est meilleur que mon néerlandais. L’avantage fiscal concerne bien davantage les clubs que les joueurs, de même qu’un éventuel changement de législation. Un club doit moins payer, à salaire égal, pour un joueur qui réside à l’étranger. Je n’ai pas envie de me lancer dans cette polémique. Je me plais à Lille et c’est l’essentiel. J’effectue aussi les navettes avec Brian Priske. Nous nous relayons au volant. Un jour, c’est lui qui conduit, le lendemain, c’est moi. Du coup, les trajets passent beaucoup plus vite. Je dois dire que Brian et moi commençons à bien nous connaître !

Au début, j’étais seul à Lille. De plus en plus de footballeurs y déménagent. Salou y réside désormais, Mana Ishiaku… Plus que quelques-uns et la moitié de l’équipe y habitera !

raoul degroote

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