» Une preuve d’HUMILITÉ « 

Cette saison, Eupen éprouve les pires difficultés à se faire une place dans le ventre très mou de l’antichambre de l’élite. Le club occupe en effet la 15e place. Résultat : l’indétrônable Claudy Chauveheid a été limogé. Cette décision fut très délicate à prendre pour le manager Manfred Theissen et le reste de la direction. Quoi de plus normal ? Chauveheid entamait sa neuvième saison à la tête de l’équipe frontalière ! Celui-ci a donc été remplacé par Marc Grosjean, l’ancien entraîneur de La Louvière, Mons et l’Antwerp.

Marc Grosjean : C’est une toute nouvelle expérience qui débute. Je vais devoir m’adapter à une nouvelle gymnastique. Eupen est un club semi pro et cela modifie de nombreux paramètres. Je vais devoir réajuster ma méthode et la préparation. J’avais en fait déjà connu cette situation avec les Loups en D2. Je vais revoir de nombreuses choses au sein du club. La situation sportive n’est évidemment pas optimale. Nous sommes mal classés. Mais c’est logique… les changements d’entraîneur ont rarement lieu quand l’équipe tourne bien. J’ai assisté à quelques rencontres d’Eupen. Contre Waasland car mon ancien joueur montois Jean-Pierre La Placa y évoluait et contre Alost car j’avais des contacts avec cette formation. Eupen a un bon potentiel technique mais il faut absolument y réinstaurer l’esprit de groupe et la solidarité. Les bases du travail sont déjà en place. Je vais en toute vraisemblance travailler dans la continuité de ce qu’a déjà réalisé Chauveheid tout en effectuant quelques ajustements. J’ai mes idées mais j’ai également des affinités avec la manière dont l’équipe a l’habitude d’évoluer. En résumé, le fond de jeu est déjà présent.

Comment évaluez-vous votre noyau ?

Il y a un bon nombre de joueurs de qualité. Pour la D2, ce n’est pas si mal car ils ont un bon niveau technique. Mais on peut noter au sein de celui-ci un manque flagrant d’encadrement. En effet, les éléments d’expérience ne sont pas légion. Il y a seulement Didier Ernst, Christophe Verbeeren et dans une moindre mesure, Guerry Maréchal. Et ce n’est donc pas suffisant.

On peut donc s’attendre à quelques transferts du côté d’Eupen.

Ce n’est pas si sûr. En fait, c’est difficile car Eupen n’a pas les moyens financiers ou peut-être la volonté de réaliser ce genre de transactions. Ce ne sera peut-être pas nécessaire mais à la condition sine qua non que tout le monde prenne conscience de la précarité de la situation. Il faut faire son autocritique. Mais je ne suis pas convaincu que cela améliorera considérablement la situation. C’est dans cette optique que je considère que l’apport de l’un ou l’autre joueur semble capital.

 » Le niveau de D2 a chuté  »

Le niveau de l’antichambre a-t-il évolué depuis que vous l’avez quittée ?

Oui, il a chuté ! La principale cause doit sans aucun doute être la santé financière des clubs. Ils doivent désormais faire preuve de leurs potentialités et cela a eu pour conséquence que les objectifs ont été revus à la baisse. Auparavant, au moins une demi-douzaine d’équipes évoluaient comme des formations professionnelles et visaient une éventuelle montée. Les deux clubs descendants souhaitaient aussi immédiatement prendre l’ascenseur pour retourner parmi l’élite. Maintenant, seulement deux équipes, voire trois, ont annoncé clairement vouloir être promues. Les autres envisagent juste d’accrocher le tour final et se complaisent en D2. Avant, il y avait une concurrence incroyable. Dorénavant, la D1 fait peur en raison de ses exigences financières.

N’est-il pas délicat de devoir remplacer un coach qui entamait sa neuvième saison à la tête de l’équipe ?

Oui, c’est évidemment délicat. Une telle décision n’a sûrement pas été facile à prendre pour les dirigeants. Une telle longévité de la part de Claudy Chauveheid ne peut se réaliser sans une certaine complicité, un travail de tous les instants et évidemment de très bons résultats. De plus, le groupe qu’il entraînait n’a que très peu été modifié durant ces neuf années. Les joueurs étaient donc habitués et conditionnés à l’entraîneur. Tant à sa personnalité qu’à sa méthode. Mais pendant une si longue période, des problèmes inhérents et logiques sont apparus malgré le formidable travail réalisé. Une certaine habitude et une sorte de confort se sont installés dans le groupe. Dans la difficulté, on ne trouve plus la solution. Ce qui est dangereux, c’est qu’on a tendance à s’habituer aux complications. Mais attention, le tout peut arriver sans volonté de sabotage de la part de l’un ou l’autre élément. En définitive, un climat d’aisance s’est installé sans qu’on ait pu le contrecarrer.

Comment le contact s’est-il établi entre le club et vous ?

J’ai discuté avec Manfred Theissen. On se connaît depuis des années et on a maintenu des contacts réguliers. De plus, j’ai habité pas très loin du club, ce qui m’a permis de visionner bon nombre de rencontres. Il m’a donc parlé de la possibilité de reprendre l’équipe. J’ai eu trois rendez-vous avec les dirigeants et on est relativement vite tombé d’accord. Il a quand même fallu que je sois au courant de certains paramètres et que j’expose brièvement la méthode que j’allais appliquer. J’ai aussi été averti des fondements de la décision de licenciement et des conditions de travail. Ces dernières ne sont, il est vrai, pas optimales. Mais la communauté germanophone a la volonté d’améliorer la situation à tous les niveaux. C’est la raison pour laquelle des travaux de rénovation du stade ont débuté. Mais il y a encore de nombreuses choses à réaliser au sein du club.

Malgré son difficile parcours en championnat, Eupen s’est qualifié pour les huitièmes de finales et recevra Le Lierse. Comment appréhendez-vous cette rencontre ?

L’objectif initial a largement été atteint contre Westerlo. On va quand même tout faire pour essayer de créer la surprise. Mais le plus important reste le championnat. Je n’ai pas encore totalement découvert mes joueurs. Cette rencontre me permettra aussi de faire le point. Elle n’est donc aucunement à négliger. Si on parvient à faire chuter le Lierse, ce serait un petit plus non négligeable.

Tim Baete

 » Par rapport à Chauveheid, je vais forcément travailler DANS UNE CERTAINE CONTINUITé  »

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