» UNE INDIVIDUALITÉ MARQUANTE « 

Un joueur hors pair a chaque fois permis à son club de disputer la finale de la Coupe de l’UEFA ces dernières années.

Les affirmations de Valgaeren.

Quand Joos Valgaeren dit que les ténors du football belge, comme Bruges et Anderlecht, sont parfaitement capables d’imiter l’exemple de son club, le Celtic, en se qualifiant pour la finale de la Coupe de l’UEFA, je suis enclin à le croire. Car qu’est-ce qui aura caractérisé tous ceux qui se sont hissés à ce niveau ces dernières années, qu’il s’agisse de Liverpool, Dortmund, Feyenoord, le Celtic ou Porto ? Toutes ces formations reposaient sur un collectif plus ou moins solide rehaussé simplement par une individualité marquante. Chez les Reds, vainqueurs d’Alavès en 2001, il s’agissait de Michael Owen. A Dortmund et Feyenoord, qui disputèrent l’apothéose la saison passée, on notait la présence de Jan Koller dans les rangs allemands et de Pierre van Hooydonck du côté néerlandais. Cette année, on retrouvé dans ce rôle le génial Deco chez les Portugais et Henrik Larsson dans le camp écossais. Honnêtement, les meilleurs, chez nous, ne sont pas moins bien lotis que ceux-là. Aussi bien le Club que le Sporting tablent sur un bon fonds de jeu et ils disposent eux aussi de joueurs hors pair susceptibles de faire la différence, comme Nastja Ceh chez les Flandriens ou Aruna Dindane au Parc Astrid. Aussi, ces deux monstres sacrés du football belge ne doivent-ils pas désespérer : eux aussi sont bel et bien à même, tôt ou tard, de se mêler à la lutte finale en Coupe de l’UEFA. Je dis bien en Coupe de l’UEFA car la Ligue des Champions, c’est une autre planète. A cet échelon, ce n’est pas un joueur mais plusieurs qui font la différence. Comme Alessandro Del Piero, David Trezeguet et Pavel Nedved à la Juventus ou Pippo Inzaghi, Andrei Shevchenko et Rui Costa à l’AC Milan. Ce luxe-là, qu’on le veuille ou non, nous ne l’avons pas en Belgique. Mais la Hollande, l’Ecosse ou le Portugal ne sont pas davantage gâtés en la matière « .

Opposition des styles

Cette finale entre le Celtic et Porto s’est évidemment singularisée par une opposition des styles : un 3-5-2 avec progression directe chez les Britanniques et un 4-4-2 beaucoup plus méthodique chez les Lusitaniens. C’est ce qui explique pourquoi, malgré une supériorité numérique écossaise dans l’entrejeu, les joueurs de Porto, bons manieurs de ballons, ont été beaucoup plus impliqués dans le jeu que leurs homologues écossais. Si Deco a marqué cette rencontre d’une empreinte indélébile, ses compagnons dans la ligne médiane Ricardo Costa, Maniche et Sergeï Alenichev se sont davantage mis en valeur que le quintette formé de Didier Agathe, Paul Lambert, Alan Thompson, Neil Lennon et Stilian Petrov. A part le premier cité, qui s’est révélé le pourvoyeur attitré d’Henrik Larsson, tous les autres sont passés quasiment inaperçus. Ce qui n’a pas manqué de me surprendre, c’est qu’aucun de ces joueurs ne prenait la relève des trois défenseurs de l’équipe – Johan Mjällby, Dianbodo Balde et Joos Valgaeren – lorsque l’un des deux attaquants de Porto – Derlei ou Capucho – décrochait. Quand ces deux-là permutaient, Johan Mjällby et Joos Valgaeren continuaient logiquement à pratiquer leur marquage individuel en zone. Mais alors que cette tâche aurait dû être reprise par l’un de leurs coéquipiers quand l’un des avants portugais venait quémander le ballon dans son camp, il était tout simplement suivi à la trace par celui qui était commis à sa garde à ce moment-là, qu’il s’agisse de Johan Mjällby ou de Joos Valgaeren. A ce petit jeu, notre compatriote a rudement souffert face à Capucho en particulier. Il a été trimballé de gauche à droite et de haut en bas sur le terrain. Joos Valgaeren n’a jamais trouvé la parade face à cette manière d’agir de son adversaire et aura commis un nombre incalculable de fautes. Il n’était pas le seul dans le cas car avec deux défenses évoluant chacune très bas, il y avait souvent 80 mètres entre la défense et l’attaque. De là, cette propension à recourir aux grands moyens chaque fois qu’un joueur était dépassé. Sept cartes jaune et deux rouges : les statistiques sont d’ailleurs assez éloquentes à ce sujet..

par Emilio Ferrera

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