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Une identité propre

La dernière semaine du championnat va être palpitante, à commencer par le choc de dimanche au Jan Breydel, entre les deux candidats au titre. Les deux points qui les séparaient au terme du championnat en sont devenus quatre. L’année dernière, ils s’étaient déjà affrontés lors de la huitième journée. Vainqueur 4-0, le Club avait été sacré champion, comme Anderlecht le sera dimanche en cas de succès.

Le 23 avril, lors de sa victoire sur les Bleu et Noir, assortie d’un football total, le Sporting surfait sur l’euphorie de ses duels européens contre United alors que le Club, avec un José Izquierdo très pâle, était au 36e dessous. Deux semaines plus tard, tout a changé : le champion en titre a signé un 9/9, le leader piétine avec un 4/9. Huit buts pour le Club, quatre pour les Mauves.

Le Club a découvert DorinRotariu, remotivé Izquierdo, il a changé de gardien alors qu’Anderlecht a un avant muet et un entrejeu qui semble avoir perdu de son allant, ce qui l’oblige à s’appuyer sur une solide organisation en misant sur le contre. Dimanche, René Weiler a attribué ce fléchissement au stress. C’est sans doute un mélange de fatigue mentale et physique à l’issue d’une longue saison. Il y a deux ans, la campagne européenne du Club lui avait coûté le titre. Il en est toujours persuadé aujourd’hui.

Dans une semaine, les ténors pourront lever le pied. Une libération pour Michel Preud’homme, très marqué physiquement, même s’il a réussi par quelques interventions à extirper la dernière goutte d’énergie de son noyau. Timmy Simons, qui souffre du dos, est proche de la retraite et le changement de gardien est le signe avant-coureur de l’avenir. Rotariu (21), un gaucher qui joue à droite, a le potentiel d’Izquierdo et si AnthonyLimbombe joue à son niveau, avec, qui sait, l’arrivée d’HenryOnyekuru en plus, le successeur de Preud’homme aura une équipe.

On ne va pas ennuyer le Sporting avec son niveau. L’essentiel est de gagner, à ce stade de la compétition, qui exige le maximum de chacun, alors même qu’aucune équipe ne laisse d’espaces au leader. Zulte Waregem, qui a dominé le RSCA, va perdre SoualihoMeïté, LukasLerager, HenrikDalsgaard. Il a du pain sur la planche. Comme Weiler. Quand on est sacré champion d’emblée dans un nouveau pays, avec une équipe chamboulée – il ne reste que Leander Dendoncker, BramNuytinck et YouriTielemans de l’équipe battue par Bruges il y a un an -, on bénéficie d’un certain crédit. Mais Anderlecht doit améliorer le niveau de son football. Et afficher un plus beau visage.

En attendant le dénouement du championnat, Telenet a été le vainqueur de la semaine. Proximus va refaire une meilleure offre et continuera sans doute à retransmettre les matches les trois années à venir mais il a une longueur de retard en matière de com’. Les négociations ont rapporté moins que prévu. Ivan De Witte et Cie rêvaient de 100 millions, c’est actuellement 77, moins que la garantie de 80 donnée il y a trois ans par MP&Silva, détenteur des droits. Le cap des 80 va être atteint grâce aux droits internet et au supplément de Proximus mais ce n’est pas le grand triomphe.

Eleven proposait 84 millions par saison mais a échoué. Telenet et Proximus sont si bien implantés sur le marché belge, en sponsoring et en influence, qu’il est difficile à des tiers de les dribbler. En plus, Eleven voulait un contrat de cinq ans alors que les clubs n’ont signé d’accord pour la vente collective de leurs droits que jusqu’au 30 juin 2020. Les clubs n’ont pas voulu rejeter leurs partenaires traditionnels et tout remanier en vitesse pour quelques millions de plus.

Les chaînes perdantes, elles, réfléchissent à la manière de meubler leurs programmes sportifs. Bref, tout le monde aura du pain sur la planche quand le ballon cessera de rouler, l’espace de quelques semaines. Chacun partira à la recherche de sa propre identité.

par Peter T’Kint

Anderlecht doit améliorer

son niveau de jeu.

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