UNE GROSSE CLAQUE AU BARÇA, DES BAFFES À SAINT-ETIENNE

Depuis vos années d’apprentissage, vous avez pas mal bourlingué, en particulier Urko. Avez-vous le sentiment d’avoir enfin trouvé chaussure à vos pieds à l’Olympiacos ?

Urko Pardo : Cette saison est la récompense de tout le travail que j’ai accompli ces dernières années parce que j’en ai bavé par moments. Le plus dur, ce fut mon avant-dernière saison chez les jeunes du FC Barcelone. J’étais sur le point d’intégrer le noyau de Première quand je me suis blessé au genou. Mon indisponibilité a duré un an au total. Au moment d’être à nouveau opérationnel, on m’a avisé que j’allais être prêté. En D2, aucun club n’était disposé à me reprendre, vu ce que j’avais enduré. Finalement, il a fallu que je me rabatte sur un club de D3, Carthagène. Ce n’était pas vraiment comparable avec ce que j’avais connu au Barça. Là, pour la première fois de ma carrière, je me suis retrouvé complètement livré à moi-même. Pour m’en sortir, je devais me débrouiller tout seul. Dans le vestiaire, je m’étais aménagé un petit coin que j’avais transformé en salle de gym. J’y faisais des heures sup tous les jours. L’initiative a été couronnée de succès, car après quelques mois, je suis passé dans les rangs de Sabadell. De retour de prêt chez les Blaugranas, je pensais enfin toucher au but. J’avais d’ailleurs fait valider mon passeport en vue d’une tournée en Asie. Quelques jours avant le départ, ce fut le coup de massue : je recevais mon bon de sortie. J’étais désemparé car mon rêve s’écroulait. De Catalogne, je suis alors passé en Bulgarie, à Sandanski. La zone. Rien à voir avec les fastes de Barcelone. En principe, j’allais être fixé sur mon sort après un match amical mais il n’a jamais eu lieu, car le président du club avait été flingué entre-temps. A ce moment-là, j’étais prêt à jeter le gant. Dans l’avion du retour, j’ai pleuré comme un gosse. Puis, les Grecs d’Iraklis Salonique se sont manifestés. Et j’ai eu la baraka en étant le seul retenu sur 40 joueurs. Comme le club avait besoin d’argent, je suis passé au Rapid Bucarest. Vu la concurrence, j’ai été cédé sur base locative à l’Olympiacos. Et là, mon horizon s’est subitement éclairci.

Kevin Mirallas : J’ai longtemps vécu sur un nuage : à 15 ans au centre de formation du LOSC, à 16 une courte apparition en Coupe de l’UEFA, à 17 une première titularisation en Ligue 1, à 18 une convocation chez les Diables Rouges. Tout est sans doute allé beaucoup trop vite pour moi. Et la chute n’en fut que plus dure. A Saint-Etienne, je ne comprenais tout simplement pas ce qui m’arrivait : alors que j’avais toujours eu les faveurs partout, voilà que ça coinçait subitement. Dans mon esprit, ce n’était pas moi le fautif mais les autres. A commencer, bien sûr, par le coach. Je lui en voulais à mort. A la maison, c’était la guerre car je n’étais pas à prendre avec des pincettes. Cette dure épreuve m’a poussé à une réflexion sur moi-même. Et j’ai mesuré que j’avais ma part de responsabilités aussi. Avec le recul, je ne remercierai peut-être jamais assez l’ASSE de m’avoir mené la vie dure. J’ai pris des baffes là-bas mais j’en suis sorti plus fort qu’avant. Au départ, à l’Olympiacos, je ne faisais pas partie des priorités pour l’entraîneur. Jadis, dans la même situation, j’aurais pesté comme pas permis. Ici, j’ai pris mon mal en patience. Au lieu de ruminer dans mon coin, j’allais me promener avec ma copine. Je savais que tout finirait par se décanter. Et c’est ce qui s’est produit.

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