Une cote qui explose

Voici comment et pourquoi le coach liégeois a été engagé par le champion de Hollande, Twente, … et contacté par d’autres clubs étrangers.

L’histoire repasse les plats, c’est bien connu. Il y a deux ans, Michel Preud’homme s’était déjà trouvé devant un dilemme : soit il restait à Sclessin, où il avait plus à perdre qu’à gagner, vu qu’il venait de mener le Standard vers le titre, soit il émigrait sous d’autres cieux. Finalement, il avait opté pour cette dernière solution en se liant à La Gantoise.

Ces derniers jours, l’homme était confronté au même cas de figure : ou il honorait sa dernière année de contrat chez les Buffalos, avec lesquels il avait réussi le double exploit de terminer deuxième du championnat et de remporter la finale de la coupe de Belgique, ou il relevait un autre défi, hors frontières, dans la mesure où il n’avait plus rien à prouver en Belgique.

Les propositions n’ont pas manqué pour lui puisque son nom a été mis en rapport tour à tour avec l’AC Milan (qui a jeté son dévolu entretemps sur Filippo Galli), le FC Porto, le FC Twente Enschede ainsi qu’avec les Saoudiens d’Al Shabab. Tous des clubs d’horizons les plus divers, qui prouvent que le travail de l’ex-portier international est apprécié partout. Et qui, tous, avaient l’une ou l’autre bonne raison pour l’attirer chez eux.

Twente : Ruiz a fait sa promotion

 » Joop Munsterman, le président du FC Twente, a toujours rêvé d’engager Frank Rijkaard « , observe Peter Wekking de l’hebdomadaire sportif Voetbal International.  » Il le voulait déjà avant d’enrôler Steve McClaren. Si l’Ajax Amsterdam avait été capable par le passé d’attirer Marco van Basten, il avait tout simplement dans l’idée de réaliser un même coup fumant avec cette autre ex- gloire du football hollandais. La petite histoire veut que, dans sa tentative d’approche, il n’est jamais arrivé plus loin qu’une conversation au téléphone avec… Madame Rijkaard. Et le même scénario se serait produit lorsqu’il est revenu à la charge pour l’ancien Ajacide, récemment. Le déloger de Galatasaray est impensable dans ces conditions.

L’homme fort des Tukkers n’a guère eu plus de chance, jusqu’ici, avec celui qui était numéro 2 sur sa liste : l’Allemand Michael Skibbe actif à l’Eintracht Francfort. Celui- ci a décliné l’offre car il ne voit pas comment il pourrait faire mieux que Mc Claren, qui a conduit les joueurs d’Enschede au titre. C’est d’ailleurs la perspective de ne plus pouvoir progresser qui avait poussé l’ancien sélectionneur de l’équipe d’Angleterre à relever un nouveau défi à Wolfsbourg. Et ceci explique en définitive pourquoi la direction du FC Twente a fait les yeux doux, ces derniers jours, sur celui qui venait en 3e position sur sa liste, à savoir Michel Preud’homme.

Son nom, les dirigeants l’avaient inscrit pour la première fois dans leur calepin la saison passée. A l’époque, des émissaires du club s’étaient régulièrement déplacés en Belgique pour voir à l’£uvre Bryan Ruiz, tant aux matches qu’aux entraînements à Gand. Ils étaient alors non seulement tombés sous le charme du joueur mais aussi du coach, pour la qualité de ses séances de préparation et sa manière de préparer ses joueurs en fonction du match à venir. Il va sans dire que depuis lors, Ruiz n’a eu de cesse de vanter les mérites de son ancien coach, qui a lancé sa carrière « .

Porto : un pied de nez vers Benfica

Qui dit Porto songe inévitablement à Lucien D’Onofrio, ex-manager du grand club lusitanien, qui est toujours à tu et à toi avec tout le monde là-bas. On sait aussi que malgré la séparation en 2008 le grand manitou des Rouches et Preud’homme sont restés très liés. Il ne fait dès lors pas de doutes que c’est Luciano qui a soufflé le nom de son ex-entraîneur et complice auprès des Portugais.

 » C’est ce que tout le monde pense ici aussi « , remarque notre collègue JoséManuel Delgado du quotidien sportif A Bola.  » Mais Porto est un club très secret, dont rien ou quasi rien ne filtre. Et il en est ainsi, notamment, en ce qui concerne l’entraîneur. En réalité, chacun s’attend à ce que le coach actuel, Manuel Jesualdo Ferreira, soit destitué. L’homme a réalisé de grandes choses ces dernières années, en guidant son groupe vers une passe de trois en 2007, 08 et 09. Mais il a dû s’incliner devant Benfica cette saison. Et c’est le genre de situation qui donne des nausées au président JorgeNuno Pinto da Costa.

Tout porte à croire que, dans les jours à venir, celui-ci se résoudra bel et bien à une éviction. En attendant, les rumeurs vont déjà bon train en matière de succession et le nom de Michel Preud’homme a effectivement été cité. Il présente, à coup sûr, un bel attrait. D’un côté, il est performant, étant donné qu’il a réussi des exploits avec le Standard d’abord et, récemment, avec La Gantoise. D’autre part, pour avoir été à la fois joueur et directeur technique à Benfica autrefois, il a la chance, évidemment, de bien connaître la compétition portugaise. Attirer votre compatriote, ce serait une manière, aussi, d’adresser un fameux pied de nez aux Benfiquistes, pour qui il fait toujours figure de Dieu vivant. Son passé lisboète ne ferait pas de problèmes pour la communauté de Porto. Restait à voir si le contraire était tout aussi vrai : comme ancien de la maison, au stade da Luz, Michel Preud’homme était-il prêt à servir les intérêts de l’ennemi juré ? Cette question-là méritait d’être posée aussi « .

Al Shabab : rivaliser avec Gerets

 » La réussite d’ Eric Gerets chez les Saoudiens d’Al Hilal a sans conteste contribué à focaliser les regards sur la Belgique  » explique le manager Niko Petrovic, à la base des négociations entre Michel Preud’homme et Al Shabab.  » Georges Leekens était passé par ici aussi, ne l’oublions pas. Et même si son aventure ne fut que de courte durée, il marqua quand même les esprits. Le Belge, en général, est une garantie de sérieux et de professionnalisme. Il a beau être blindé, il ne s’en démènera pas moins toujours corps et âme. Et c’est ce qui plaît manifestement ici. Michel Preud’homme a beau avoir tout vécu, il cherche un nouveau challenge quand même. Al Shabab en est un, assurément. Les clubs, en Arabie Saoudite et dans tous les pays du Golfe, au demeurant, sont un peu la carte de visite des personnages emblématiques qui les dirigent, qu’ils soient émirs ou princes. Sous cet angle-là, il tombe sous le sens que les performances d’Al Hilal ont fait pas mal d’envieux chez la concurrence. Sensibiliser Preud’homme peut être perçu comme une manière de contrer Gerets et Al Hilal. Piment supplémentaire : tout le monde sait ici que les deux hommes ont été coéquipiers au Standard et qu’ils ont contribué à écrire les plus belles pages du club liégeois. En raison de son plus long vécu comme entraîneur, Gerets a pris un ascendant logique sur son ex-coéquipier. Preud’homme pourrait le résorber en partie en signant à Al Shabab. Ces derniers temps, l’idée était manifestement de tout mettre en £uvre pour rendre la chose possible « . l

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