UNE CATA POUR LA LIGUE PRO

Theo Custers (52 ans) est le nouvel entraîneur des gardiens de Beveren. Le nom de cet ancien keeper de l’Antwerp à l’impressionnante tignasse et à la moustache rousse qui lui valurent le surnom de Diabolix, reste étroitement lié au Mondial 1982 et à ce fameux match du 28 juin face à la Pologne, avec trois buts de Boniek en une demi-heure. « Ce match a ruiné ma carrière », a-t-il confié à la Gazet van Antwerpen. « Si Luc Millecamps avait tacklé Boniek, rien ne se serait passé. Et si je ne suis pas sorti, c’est parce que Plessers était dans mon chemin. Je restais pourtant sur une grande saison avec l’Espanyol de Barcelone. J’avais été élu meilleur étranger du championnat d’Espagne avec Simonsen, devant Schuster et Valdano. Les dirigeants de l’Espanyol ne voulaient pas que je participe au Mondial. Ils m’avaient acheté pour 1,75 million d’euros et avaient peur de me perdre. J’aurais dû les écouter! »

Ce match, Custers ne l’a pourtant disputé que parce que Pfaff était entré en collision avec Gerets. « Et pourtant, là encore, j’avais envisagé de ne pas jouer. Après notre victoire sur l’Argentine, quelques joueurs ne s’étaient plus comportés comme des professionnels: j’en ai vu qui étaient tellement saouls que leur tête tombait dans leur soupe ».

Le dernier match, c’est Munaron qui le disputa. Custers sombra et perdit également sa place à l’Espanyol. Un an plus tard, il signa à Malines mais comprit que le public belge ne lui avait rien pardonné. « Aujourd’hui encore, il ne se passe pas un jour sans qu’on me parle de ce match. Mais personne ne dit jamais qu’après cela, Boniek a joué pendant huit ans à la Juventus ».

Il termina sa carrière à Bornem, dans l’anonymat. « J’avais ouvert un café qui ouvrait à dix heures et fermait à six, sept heures du matin. J’ai écopé de tellement d’amendes que toute l’équipe put se payer une semaine de vacances à la mer ».

Il entraîna alors des clubs de Provinciale. Aujourd’hui, Theo Custers est peintre en bâtiment. Il pèse près de 120 kilos. Absent du football d’élite depuis 16 ans, il avait petit à petit abandonné tout espoir d’y revenir jusqu’à ce qu’il rencontre Herman Helleputte à un match de gamins entre le Lierse, où son fils de sept ans évolue, et Beveren. « J’aurais voulu voir la tête de Pfaff lorsqu’il a appris cela. Je n’ai jamais digéré qu’à l’EURO ’80, ce soit lui qui joue alors que j’avais disputé tous les matches qualificatifs sans en perdre un seul ». (P. Sintzen)

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