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Une campagne pour du beurre (ou presque)

Je suis le premier à dire qu’il faut relativiser le ranking FIFA parce qu’il ne reflète pas exactement la valeur des équipes nationales. Mais si on analyse le classement des adversaires des Belges dans la poule éliminatoire pour l’EURO, c’est clair qu’on a affronté des sélections de deuxième, troisième, quatrième zone. La Russie navigue autour de la 40e place, l’Écosse près de la 50e, Chypre près de la 100e, le Kazakhstan est encore un peu plus loin derrière et Saint-Marin est tout dans le fond.

Mais au moins, les Diables ont bien fait le boulot. Il y avait quand même quelques pièges sur leur route, comme leur match de dimanche au Kazakhstan. Ce n’est pas agréable et pas nécessairement simple d’affronter une équipe pareille, après un long déplacement, face à des joueurs qui mettent le pied. Ça n’a pas suffi pour contrarier les Belges et c’est finalement un match dont on peut tirer des enseignements intéressants. J’en épinglerais deux. Un positif et un négatif.

Le positif, c’est la prestation de Dennis Praet. Il a franchi un palier pendant son séjour en Italie, et aujourd’hui, on voit que la Premier League l’a amené encore un peu plus haut. Il a donné un assist magnifique, il a perdu très peu de ballons, il a montré toute sa polyvalence. Dans un contexte différent, il a imité Hans Vanaken, qui a lui aussi bien pris sa chance contre Saint-Marin. Dans ce semblant de match, on a eu l’impression qu’il jouait avec Eden Hazard et Nacer Chadli depuis des années.

Michy Batshuayi doit se poser les bonnes questions. Pourquoi est-il réserviste dans tous ses clubs ?

L’aspect négatif du match au Kazakhstan, c’est Michy Batshuayi. D’accord, il a marqué un but, il est presque toujours efficace quand Roberto Martinez le lance, il a des statistiques encore plus affolantes que celles de Romelu Lukaku. Mais on ne doit pas s’arrêter qu’à cela. À part son but, je trouve qu’il a joué un match malheureux. Il était irritant par moments, il s’est fait prendre plusieurs fois comme un bleu au piège du hors-jeu. Tu ne peux pas être aussi naïf. J’avais l’impression qu’il n’était pas toujours mentalement dans le match. Et il a commis des fautes grossières, il aurait dû prendre une carte rouge. Finalement, son seul bon moment a été celui de son but.

Si Michy Batshuayi a marqué face au Kazakhstan, il a également commis des fautes grossières et aurait dû prendre une carte rouge.
Si Michy Batshuayi a marqué face au Kazakhstan, il a également commis des fautes grossières et aurait dû prendre une carte rouge.© belgaimage

Batshuayi est efficace avec les Diables mais il doit d’urgence se poser les bonnes questions. Pourquoi est-il réserviste dans tous les clubs où il passe ? Il est probable que son entraîneur au quotidien jette un oeil sur un match comme celui de dimanche, et ça lui donne alors raison dans son obstination à ne pas en faire un titulaire. Le match d’un attaquant ne se résume pas au ballon qu’il envoie joliment dans le but adverse !

Je me suis amusé à faire une pré-liste de 23 joueurs en vue de l’EURO. En incluant trois gardiens et deux joueurs pour chaque poste, j’arrive à 20 ou 21 certitudes. Ça veut dire que, si tout le monde est fit à ce moment-là, il reste deux ou trois places. Et il y a sept ou huit candidats à l’heure actuelle. Je pense à Yari Verschaeren, Dennis Praet, Christian Benteke, Divock Origi, Jason Denayer, BrandonMechele, Adnan Januzaj et Hans Vanaken.

Plus généralement, les seuls enseignements valables qu’on peut tirer de cette campagne éliminatoire concernent l’esprit d’équipe. Sur le plan du jeu, c’était chaque fois trop faible en face. On est occupés à enchaîner les records (victoires consécutives, points, différence de buts, record de Lukaku – avec lequel je mourrai parce que c’est sûr que personne ne fera mieux avant que je disparaisse…) mais j’ai regardé d’autres choses. Comme l’envie d’en mettre un dixième contre Saint-Marin, le geste de Yannick Carrasco envers Yari Verschaeren au moment de frapper le penalty, le sérieux mis dans le match au Kazakhstan, le fait qu’aucun nouveau joueur ayant reçu sa chance ne l’ait laissé filer. Roberto Martinez peut déjà dire qu’il devra laisser du beau monde à la maison. En plus, il n’a plus de cas difficile qu’il peut se permettre de ne pas prendre d’office, à cause de problèmes de comportement, comme Radja Nainggolan.

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