Un surnom pour Enzo?

John Baete

Cette semaine, nous vous livrons en vrac les plus beaux surnoms de la planète foot. Forcément, quand on effectue un tel travail de moine bénédictin, on en omet certains comme Michel Preud’homme (Prune), Aad de Mos (Moustache de fer), Luka Peruzovic (Moustache de velours), Michel Verschueren (Mister Michel), Emilio Butragueno (El Buitre, le vautour), les frères Ferrera (les soeurs Williams)… On compte fermement sur vous pour nous en envoyer d’autres.

Enzo Scifo n’est pas repris dans la liste passée en revue par la rédaction. Ni en tant que joueur (quelqu’un a suggéré un timide « Maestro » mais ça n’a rien évoqué chez la plupart d’entre nous et on oublia), ni en tant qu’entraîneur. Pourtant, le coach des Zèbres entend bien percer dans cette profession malgré les piètres résultats de son équipe et ses hésitations récentes sur sa volonté de continuer ou non. Dimanche soir, après la défaite sans appel à domicile contre Gand, il a laissé tomber: -Tous les grands entraîneurs ont connu des périodes difficiles, pourquoi pas moi?.

Pour l’instant, on peut seulement constater que les Zèbres ne tournent pas. Pour le reste, il est encore impossible de cerner définitivement les qualités du bonhomme. Il faut lui laisser du temps, et on ne peut comparer ses performances avec celles d’un Preud’homme qui obtient de superbes réusltats au Standard, les deux ayant entamé leur nouvelle carrière au même moment.

Michel joue de façon plus directe et Enzo insiste plus sur la construction. Le premier ferme d’abord sa défense mais a été vulnérable sur le plan européen, le second pense à marquer mais ne marque pas. Les deux, en tout cas, se fourvoyent parfois sur les qualités de l’un ou l’autre joueur. Preud’homme a très fort critiqué Aarst en début de saison au lieu de lui donner confiance. Mais maintenant, le coach des Rouches apprécie son rendement. Il a aussi secoué un Walem… Scifo, lui, a constamment protégé son noyau avant de le trouver finalement trop nul le week-end dernier et d’évoquer la possibilité de quelques renforts.

Un commentaire qui a fait se froncer des sourcils, car c’est lui qui a choisi tous ses joueurs jusqu’à présent… D’où la question: -Pourquoi n’a-t-il pas appréhendé plus tôt la nullité de certains?

Pas facile, la vie d’entraîneur. La défaite de Bruges à Lyon a sonné le glas des Flamands (et de la dernière équipe belge) en Europe mais également fortement ébranlé la crédibilité de Trond Sollied dans le sérail Blauw en Zwart. Car enfin, comment est-il possible de remporter le match aller 4-1 puis de perdre 3-0 et de se faire éliminer? « Inadmissible, monsieur Sollied! » Vraiment?

Non, évidemment. C’est une des lois du foot: on critique l’entraîneur quand l’équipe perd et on félicite les joueurs quand elle gagne. Une vieille rengaine. Heureusement, on n’a pas besoin d’avoir pitié du Norvégien qui a non seulement une guerre d’avance sur le plan tactique, mais également dans la froideur à entretenir dans les relations direction-entraîneur. A peine l’élimination entérinée, partait-il à l’assaut de ses dirigeants en affirmant qu’il savait ce dont son équipe avait besoin pour mieux prester mais qu’on ne le lui donnait pas.

Bon, il faut aussi se mettre à la place de la direction brugeoise: l’équipe balaye les hommes de Gerland chez elle et trône en tête du championnat. On ne peut pas dire que le travail de recrutement soit si mauvais. En continuant sur cette voie, c’est l’accès à la Ligue des Champions la saison prochaine, la Belgique pouvant désormais y aligner deux clubs.

Bien sûr, autre loi du foot, une direction tente par tous les moyens d’avoir le meilleur rapport qualité-prix et l’entraîneur le meilleur noyau. A qui jeter la pierre? Disons que Sollied a l’air de tirer le meilleur parti d’un ensemble bien moins impressionnant que celui d’Anderlecht, par exemple. Quant aux dirigeants, ils doivent, il est vrai, travailler à leur réputation car personne n’a oublié l’affaire des enveloppes distribuées lors de transferts de joueurs de l’ex-Yougoslavie ni des non-déclarations fiscales importantes.

En conclusion, on voit quand même mal Sollied rester à Bruges après mai prochain. Il paraît qu’Anderlecht est intéressé… Quant à Scifo, tout dépend de lui.

John Baete

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