Un septième titre mondial à portée de mains

Antonio Tony Cairoli domine le MX1 de la tête et des épaules. Grâce à quatre succès d’affilée, le Sicilien compte déjà 108 unités d’avance sur le Belge Clément Desalle. Nul ne doute que Cairoli enlèvera bientôt son septième sacre mondial. Sa conduite spectaculaire et sa vitesse impressionnante le placent hors de portée de ses concurrents. Le sélectionneur belge Joël Smets explique :  » En motocross, tout tourne autour de la vitesse. Or, Cairoli a une énorme vitesse de base. Pour développer la même, ses adversaires doivent dépenser plus d’énergie et ils épuisent donc leurs réserves.  »

Son assurance constitue un atout supplémentaire. Champion du monde à six reprises déjà, il ne se laisse pas déstabiliser. On l’a encore vu au GP d’Allemagne. Desalle a signé un brillant premier tour. Cairoli a eu du mal à suivre mais dans la dernière série, il a remis les points sur les  » i  » et s’est imposé. Il est extrêmement ambitieux. Comme dans les autres sports, assurance et ambition vont de pair. C’est souvent celui qui y croit le plus qui gagne. J’ai l’impression qu’en cas de duel, la soif de vaincre de Cairoli est plus importante.  »

Tony est fou de vitesse et de moto. Il tient sa passion de son père Benedetto. Gamin, celui-ci parcourait en Vespa les rues de Patti, de Messine, peu sûres. Il a rapidement été convié à participer à des épreuves professionnelles mais son père n’a rien voulu entendre. Benedetto n’a pas perdu le virus de la course : il a offert une moto 50cc Itajet à son fils, pour ses quatre ans. Cairoli a passé des heures sur un circuit aménagé devant leur maison et trois ans plus tard, il courait sa première épreuve. En 2002, après avoir enlevé divers titres régionaux, il a participé à son premier championnat du monde de motocross, en 125cc.

Fin 2003, il a rejoint la capitale de la Botte et a signé un contrat avec l’écurie Red Bull de Claudio De Carli. Sur les conseils de celui-ci, il s’est expatrié à Lommel pour apprendre à rouler dans le sable. Depuis, la ville limbourgeoise est son port d’attache pendant la saison. Avec deux sacres mondiaux en MX2 et quatre en MX1, Cairoli est un des coureurs les plus titrés depuis la fondation du MX1 en 2004, alors que sa carrière est loin d’être terminée.

En septembre, l’Italien aura 28 ans. Il peut briguer le record de Stefan Everts, même si Joël Smets estime que c’est imprévisible :  » En 2006, quand Stefan a pris sa retraite, je n’aurais jamais cru que quelqu’un parviendrait aussi vite à se rapprocher de son record. Mais une fois qu’il aura ce titre en poche, il lui restera encore trois championnats. Il est certainement capable d’égaler, voire d’améliorer ce record mais j’espère qu’il n’y parviendra pas. Une telle domination n’est pas bonne pour la prospérité d’un sport. Rappelez-vous la domination de Michael Schumacher en Formule 1. Il reste quatre courses cette saison. Desalle a prouvé qu’il était capable de rivaliser avec Cairoli et il devrait le priver d’au moins un GP. Comme le Français Gautier Paulin, il possède le talent et la condition requis pour rivaliser avec Cairoli et même conquérir un titre dans un avenir proche.  »

PAR JASMIEN SCHAEVERS

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