Un problème d’identité

Comment rendre son lustre à Paris-Bruxelles ?

Les organisateurs de Paris-Bruxelles sont confrontés à la concurrence du Tour d’Espagne depuis quinze ans mais depuis la saison dernière s’y ajoutent deux classiques reprises au WorldTour, à Québec et à Montréal.  » On pousse doucement Paris-Bruxelles sur une voie de garage « , constate Wim Van Herreweghe, de la société De Vijver, le groupe de presse organisateur, dirigé par Wouter Vandenhaute.

Le plateau n’est plus ce qu’il était. Samedi prochain, avec huit équipes du WorldTour au départ, la course améliore sa moyenne.  » Mais quelques grands noms du peloton ont préféré le Canada « , regrette Van Herreweghe.  » Le cyclisme se mondialise. Nous planchons sur le moyen de rendre à Paris-Bruxelles son panache historique.  » La première édition remonte à 1893 et samedi, on en sera à la 91e course reliant les deux capitales.

Sous l’impulsion de De Vijver, le parcours et le calendrier de quelques classiques printanières flamandes ont déjà été revus en profondeur.  » Nous devons oser remettre Paris-Bruxelles en question aussi « , estime Van Herreweghe.  » Naturellement, il serait opportun de la déplacer au printemps car l’automne est moins attractif mais un tel changement n’est pas à l’ordre du jour. Il y a encore de la place pour de grandes classiques en fin de saison mais Paris-Bruxelles devra peut-être se courir un dimanche. « 

Le parcours va subir de profonds remaniements.  » La course doit avoir une image propre. Qu’est-ce qui fait la force de Paris-Bruxelles ? Ce n’est pas Paris, puisque c’est Soissons qui accueille le départ. Il est exclu de réorganiser le départ à Paris sinon nous dépasserons le nombre de kilomètres autorisés. Non, notre atout, c’est Bruxelles. Nous envisageons une finale qui passe le long des principaux monuments du centre, où nous pourrions par exemple dessiner un circuit local. « 

Plus de kilomètres à Bruxelles implique de revoir le lieu du départ.  » Devons-nous quitter Soissons pour Valenciennes ? Ou devrions-vous partir de Bruxelles, quitte à modifier le nom de la course ? »

On remarque déjà cette année que les organisateurs placent davantage l’accent sur Bruxelles.  » L’arrivée a à nouveau lieu dans la capitale, avenue Houba de Strooper. La finale de l’année dernière, avec les ascensions classiques de la Flèche Brabançonne, était belle mais en organisant l’arrivée à Uccle, nous nous sommes attiré une question : pourquoi Bruxelles n’accueillait-elle pas l’arrivée ? »

Paris-Bruxelles est versée dans les courses hors-catégorie, le deuxième rang.  » A terme, nous visons la promotion dans le WorldTour « , assure Van Herreweghe.  » Paris-Bruxelles doit devenir la locomotive à laquelle les autres courses flamandes automnales s’accrochent, à l’image du Tour des Flandres, qui est le summum de tout le printemps flamand. « 

BENEDICT VANCLOOSTER

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