Un prêt à tempérament

Barré à Genk, le stoppeur prêté pour deux ans veut devenir titulaire avant de retourner s’imposer au Limbourg.

L’importantissime match à six points entre le FC Brussels et Saint-Trond s’est donc soldé par une victoire 2-0 des Coalisés. Un succès quelque peu flatté, convenons-en, car avant que les locaux ne plient le match par l’entremise de Pavel Fort puis par Julien Gorius, il n’y en avait eu quasiment que pour les seuls Trudonnaires. A deux reprises, avant la pause, Asanda Sishuba s’était même présenté seul devant le gardien molenbeekois Patrick Nys qui se racheta magnifiquement suite à son exclusion à Mons une semaine plus tôt. Le numéro 1 d’ Albert Cartier fut d’ailleurs sollicité plus souvent qu’à l’accoutumée. Il est vrai que, devant lui, la défense, articulée autour des mêmes hommes depuis le début de la saison, avait dû être singulièrement remaniée à l’occasion de ce rendez-vous des mal lotis. A l’absence d’ Eric Deflandre, suspendu pour abus de cartes jaunes, s’était greffé en toute dernière instance le forfait de Sven Verdonck, victime d’une entorse de la cheville lors de l’échauffement, et remplacé par Sydney Kargbo. C’était une sacrée tuile pour les pensionnaires du stade Edmond Machtens et pour le principal intéressé qui avait toujours figuré parmi les incontournables de son équipe.

 » Etre titulaire, c’était mon but en troquant le Racing Genk contre le club de la capitale « , dit-il.  » Chez les Limbourgeois, j’étais barré dans l’axe central de la défense par des garçons comme Jean-Philippe Caillet, Eric Matoukou et Tomislav Mikulic. Suite à l’acquisition d’ Igor Lolo cet été, j’ai compris que mon temps de jeu serait une fois encore des plus limités. En deux saisons, je n’avais disputé qu’une bonne douzaine de matches. A 19 ans, je ne pouvais plus me permettre de faire banquette. Il fallait à tout prix que j’accumule du temps de jeu. A cet égard, le FC Brussels constituait, à mes yeux, un point de chute idéal. Si je l’avais désiré, j’aurais pu aller à Westerlo, qui s’était renseigné pour moi aussi. Dans ce cas, je n’aurais pas dû déménager et la transition, en matière de niveau de jeu, n’aurait pas été des plus abruptes non plus. Mais il n’était pas acquis que je ferais partie du onze de base chez les Campinois. Et j’avais mes doutes aussi sur la manière dont j’y serais mis à contribution, vu que les hommes de Jan Ceulemans mettent davantage la pression qu’ils ne la subissent. De ce point de vue-là, le topo est tout à fait différent dans un club appelé à lutter pour sa survie parmi l’élite, comme le FC Brussels « .

 » En trois mois, j’ai le sentiment d’avoir déjà progressé de manière sensible  » poursuit-il.  » Non seulement à l’échelon de mes implications en Première, puisque je compte déjà, pour ainsi dire, autant de minutes de présence en ce début de campagne que sur toute ma période chez les vice-champions. « 

Il fait tous les sacrifices

Prêté pour deux saisons par Genk au Brussels, Verdonck se donne ce délai pour peaufiner son apprentissage et endosser le paletot de titulaire lors de son retour au Limbourg. Reculer pour mieux sauter, tel est son leitmotiv. Et le teenager ne lésine pas sur les moyens : en lieu et place de Kasterlee, en Campine, il a préféré s’établir à Ninove pour éviter les files et les fastidieux trajets vers la capitale. Il n’est pas du genre à sortir non plus et observe une stricte hygiène de vie : ni graisses, ni alcool, ni friandises. Seul bémol, pour le moment : sa connaissance du français. Mais là aussi, il veut mettre tous les atouts de son côté puisqu’il a demandé à ses coéquipiers de ne s’adresser à lui que dans cette langue-là. Et ici aussi, il fait petit à petit son chemin. En effet, il n’a d’ores et déjà plus besoin de l’entraîneur adjoint, Edy De Bolle, pour traduire les directives d’Albert Cartier.

 » La seule chose qui me chagrine, par rapport à Genk, c’est l’absence momentanée de résultats « , dit-il.  » Nous avons pris les trois points nécessaires face aux Trudonnaires, mais auparavant il y avait un goût de trop peu. Par moments, nous aurions vraiment pu prétendre à davantage. Je songe notamment à nos matches à domicile contre Gand et, surtout Roulers. Je persiste à croire également que nous ne serions pas revenus les mains vides de l’Albert si Patje n’avait pas été exclu. L’essentiel, pour moi, c’est que nous sommes en progrès constants. Semaine après semaine, notre niveau s’améliore et les rouages s’imbriquent de mieux en mieux. Nous avons même fait coup double contre les Canaris en gardant à la fois le nul au marquoir et en trouvant enfin l’ouverture devant notre public. Le goal et l’assist de Pavel Fort sont à la fois de bon augure pour lui et pour la suite des événements. Si nous continuons sur cette lancée, je suis persuadé que nous parviendrons à nous extirper du panier de crabes où nous nous trouvons et que même une place dans la première moitié du tableau reste possible. Je ne dis pas la sixième mais la neuvième, pourquoi pas ?  »

par bruno govers

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