Un parfum de coupe en championnat…

C’est le moment ou jamais, il est idéal pour que vous soyez sensibles à mon argumentation… sauf si vous êtes fanas aveugles du Club Bruges ! Le morceau de classement ci-dessous est antérieur à ce week-end (Standard-Gantoise et Lokeren-Bruges n’ont pas encore eu lieu au moment où je vous cause), mais peu importe, il est parfaitement exemplatif de ce que je m’échine vainement à répéter dans l’espoir que ça change : à savoir que la victoire à 3pts est inutile toujours, et injuste parfois !

M V D N Buts Pts

1 BRUGES 22 14 2 6 32-15 = +17 48

2 STANDARD 22 13 0 9 42-14 = +28 48

Si le championnat s’arrêtait maintenant, Bruges serait champion en vertu d’un règlement affirmant qu’en cas d’égalité de points, c’est le nombre de matches gagnés qui est prioritaire. C’est grotesque, le mérite sportif n’est pas alors plus grand parce qu’on a gagné davantage, vu qu’on a aussi perdu davantage : Bruges a trouvé deux fois son maître (sans même tenir compte du fait qu’en l’occurrence, le maître fut deux fois… le Standard !), le Standard attendait toujours le sien. Mais c’est Bruges qui trône en tête, c’est une usurpation du bon sens,… et je rappelle n’être supporter de personne !

C’est d’autant plus immérité que, dans le cas présent, la victoire à 2 points inverserait le classement : Standard/35pts et Bruges/34pts, sur base d’une logique implacable ! Mais cette mocheté de victoire à 3 points a rendu variable l’enjeu d’un match de foot, le résultat pouvant déboucher sur 2 ou 3pts distribués : et tout qui, en cas de match nul, emploie encore la formule avoir partagé l’enjeu se réfère à un passé hélas révolu… Je peux comprendre qu’on ait voici 12 ans imaginé la victoire à 3 points dans l’espoir fou de voir davantage de buts, d’inciter à l’offensive et au spectacle… Mais je ne peux pas comprendre qu’on ne fasse pas marche arrière, nulle part, alors que la tentative s’est avérée foireuse, partout ! Aucun championnat de par le monde n’a explosé depuis lors sa moyenne de buts, la proportion de matches nuls est la même qu’hier, on ne prend pas davantage de risques dans l’espoir de rafler 3 points au lieu d’un seul ! Ce ne serait pas grave si c’était kif-kif, mais c’est grave parce le système a parfois des effets pervers, témoin l’exemple ci-dessus : la comparaison des buts marqués et différences de buts hurlent que le Standard fut jusqu’ici plus spectaculaire et offensif que Bruges…

Je dois ici rappeler que, comme Rodrigo Beenkens encore récemment dans La Meuse, comme Michel Preud’homme voici plus de deux ans à la fédé, je suis fan absolu d’un système calqué sur celui proposé en 1995 par Rudi Katusic : à savoir qu’outre 2 x 2pts classiquement octroyés, DEUX points supplémentaires seraient attribués à l’issue du résultat sur l’ensemble des deux matches (les adversaires se partageant ce bonus en cas d’égalité au score à l’issue de leur double confrontation) !

Excitation intense ! D’abord, lors des matches-aller, cela invitera les équipes menant maigrichonnement au score à ne plus considérer l’attentisme comme valeur essentielle : et cela empêchera cette plaie qu’est la démobilisation dans les rangs de l’équipe menée, laquelle n’aura pas intérêt à ramasser un carton ! Puis, à mi-championnat, tout restera davantage possible pour tout le monde… puisque seulement un tiers des points aura été distribué : à chaque match-retour, il y aura DEUX enjeux ! D’une semaine à l’autre, les bouleversements au classement seront plus fréquents (jusqu’à 4 points pour les uns, et que dalle pour les autres !) et nous en serons nous-mêmes heureusement bouleversés ! Finies les équipes amères parce que leur goal-average superbe ne se traduit guère au classement ! Et, durant toute la deuxième moitié de championnat, un p’tit parfum de coupe chaque semaine !

Je suis pour, pour, pour ! Quand passe-t-on à l’acte, et dans toutes nos divisions ? ! Il ne tient qu’à nous : pour initier ça, faut pas l’aval du Board, ni de la FIFA, ni de l’URBSFA ! Cela ne dépend que de nous ! Quand notre petite fédé suiviste va-t-elle enfin s’essayer à être novatrice ? Si nous osions être les premiers, je vous parie ma collection d’ Eric Castel que nous serons ensuite suivis aux quatre coins du globe ! On oubliera peut-être Katusic, mais François De Keersmaecker deviendra star planétaire, génie de chez génie, sauveur du monde. Et ça ne pourra pas faire de tort à nos Diables.

par bernard jeunejean

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire