Un parcours d’obstacles

Avant sa blessure à l’été dernier, Mark Volders était un des portiers les plus fiables du championnat, figurant régulièrement en tête du classement des moyennes de notre Top Foot, qui constitue un parfait indicateur de la régularité des joueurs :

 » J’avais 29 ans à mon arrivée à Mouscron. J’ai eu chaque saison la possibilité de partir mais le président a chaque fois demandé un million d’euros. J’ai finalement été très satisfait d’une hausse de salaire assortie d’un nouveau contrat de trois ans… mais le club n’a jamais pu l’honorer. Pour réussir sa carrière, il faut beaucoup de chance. Ce n’est qu’après qu’on peut dire si on a pris une bonne ou une mauvaise décision… Si Lommel n’était pas tombé en faillite, j’aurais peut-être évolué en D1 toutes ces années. « 

Débuts à Diest

De 1983 à 1998 :  » J’ai vécu en Allemagne jusqu’à l’âge de cinq ans. Mes parents ont divorcé et ma mère, une Allemande, a déménagé en Belgique. Elle s’est installée à Diest. J’ai découvert le football grâce à mon grand-père, qui m’a encouragé à le pratiquer. Il m’a aussi inculqué sa philosophie : faire les choses convenablement ou s’abstenir. Il était très sévère. A Diest, j’ai joué avec Timmy Simons dans les catégories d’âge et nous avons rejoint l’équipe A en même temps.  »

Troisième gardien à Genk

De 1998 à 1999 :  » A Genk, je suis devenu le troisième gardien, après Istvan Brockhauser et Gert Doumen. C’était la super saison avec Strupar et Oulare, le premier titre de Genk. J’ai découvert à quel point la vie de footballeur pro pouvait être belle et j’ai compris que je voulais suivre cette voie. D’un autre côté, le troisième gardien s’entraîne beaucoup mais joue peu. C’est pour cela que je n’ai pas voulu rester.  »

Un seul match à Dessel !

De 1999 à 2000 :  » Le flop absolu. J’ai disputé un seul match sur toute la saison. Une année perdue. Je me suis laissé convaincre assez naïvement par un manager. Je ne pensais qu’à jouer, après une saison d’entraînement à Genk. Kristof De Fré, un monument de Dessel, devait arrêter mais au premier entraînement, il était là ! Je n’avais pas de problème avec lui mais bien avec l’entourage peu professionnel du club.  »

Lommel, première faillite !

De 2000 à 2003 :  » Second gardien d’une équipe de D2 à 23 ans : ma vie de footballeur professionnel pouvait débuter. Je venais d’achever mes études de régent en éducation physique. Le timing était parfait. On a été promu cette année-là. Harm van Veldhoven nous entraînait. Il était dur mais correct. Il m’a dit que je m’appuyais trop sur mon talent, que je devais travailler davantage.

La faillite de Lommel a été fatale à beaucoup de joueurs et je peux m’estimer heureux d’y avoir survécu, comme Richard Culek, Carl Hoefkens et Simons. J’habitais encore chez mes parents, je n’avais pas d’emprunt à rembourser. Je suis resté sans revenu pendant huit mois, je suis allé pointer. Je me suis refusé tout luxe et je n’avais même pas de voiture. Ma mère voulait que j’enseigne mais je refusais d’abandonner mon rêve. Je me suis rendu à Coventry, à Wolverhampton et à Liverpool. Coventry m’a fait une offre concrète mais elle était si basse que j’ai repris l’avion illico. A Liverpool, Gérard Houllier m’a dit qu’il me voulait et qu’il allait venir me voir… Je ne l’ai plus revu !  »

Geel et sa haine pour Peter Maes

Janvier à avril 2004 :  » Je n’y suis resté que quatre mois, Cela s’est mal terminé mais je ne souhaite pas en dire trop, si ce n’est que j’étais en conflit avec le coach, Peter Maes. Comme entraîneur, je le trouvais formidable mais il perdait parfois de vue l’aspect humain. Dans le vestiaire, des gamins pissaient de trouille dans leur froc ! J’ai réagi.  »

Duel avec Copa à Beveren

De 2004 à 2005 :  » Beveren ne trouvait pas de doublure à Copa. J’ai dit à Herman Helleputte : – Je suis prêt à venir mais sans test, de grâce. Je voulais me protéger car je n’étais pas au point physiquement. J’entretenais ma condition à Diest, mais seulement deux fois par semaine. Helleputte m’a accepté sur base de ce que j’avais montré à Lommel. J’ai pu m’entraîner avec Theo Custers, qui m’a affûté. Copa s’est blessé pendant la préparation et j’ai obtenu ma chance pendant six matches, notamment contre Sofia en Coupe d’Europe. J’ai bien joué mais j’ai dû rejoindre le banc dès que Copa est revenu. Copa s’est encore blessé, j’ai saisi ma chance et défendu le but le reste de la saison. A la fin de la saison, nous avons négocié une prolongation mais j’ai compris que le club préférait que je m’en aille. L’Ivoirien devait jouer.  »

90 buts à Roosendaal…

De 2005 à 2006 :  » Le FC Utrecht était intéressé mais mes mauvaises expériences m’ont incité à opter pour un club plus modeste, où j’étais sûr d’être titulaire. Ce fut le RBC. J’y ai passé une année très difficile, même si nous avions une bonne équipe : Tim Smolders, Paul Kpaka, Ali El Khattabi, Robert Molenaar, Akram Roumani, Sidney Lammens…, nous n’étions pas assez forts. Les entraînements étaient trop techniques : j’étais au milieu d’une passoire. J’ai encaissé 90 buts en championnat mais je n’aurais pas pu en éviter beaucoup. Le président voulait me conserver mais une clause me permettait de partir si le club était rétrogradé. Ma décision a été vite prise. Avant mon départ, les supporters m’ont élu joueur le plus méritant…  »

La reconnaissance à Mouscron !

De 2006 à 2010 :  » Le 31 août, le dernier jour de la période des transferts, j’ai apposé ma signature au bas d’un contrat. L’Excel n’avait plus de gardien, suite au départ de Luzi pour Charleroi. A mon arrivée, je n’avais plus joué depuis quatre ou cinq mois. Je m’étais entraîné seul tout l’été, sur des terrains d’amateurs, avec mon fidèle coach particulier Jos Beckx. Une situation absurde. Et je me suis retrouvé dans le but face à Anderlecht ! Avant ma blessure, on a parlé beaucoup de moi pour mes deux dernières saisons, mais j’ai arrêté quelques penalties et cela modifie la perception d’un gardien ! Je ne suis pas doté d’un talent exceptionnel comme Logan Bailly. Mes dégagements n’atteignent pas l’autre côté du terrain ni la poitrine de l’avant et je vais rarement cueillir un ballon au point de penalty. Je prends peu de risques mais c’est normal : je ne suis devenu gardien que sur le tard. J’ai longtemps joué comme attaquant pendant mon adolescence.  »

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