Un milieu fort SUIVI

La deuxième saison de Mike Wiggers à Virton risque d’être sa dernière en Gaume.

Virton éprouve des difficultés cette saison. En effet, les bonnes et les moins bonnes performances sont légion dans le club frontalier. Un exemple tient dans la belle victoire du week-end face au quatrième du classement, Renaix (5-2). Pourtant, ce n’est pas le talent qui fait défaut dans le club gaumais qui n’est que dixième. Le milieu de terrain Mike Wiggers (25 ans) en est la preuve. Avec ses 7 buts et 9 assists il intéresse des clubs de D1.

Ce médian qui a fait ses classes de jeune à Seraing avant de passer au FC Liège pendant six ans nous parle de son parcours à Virton.

Mike Wiggers : Le week-end dernier , on a vraiment joué une excellente rencontre. Le score reflète bel et bien notre performance. Nous nous sommes montrés très agressifs, ce qui nous a permis de remporter un maximum de duels. En fait, nous avons joué et gagné ce match pour Mathieu Godart car son papa, Guy, le bourgmestre de Bouillon, était décédé dans des conditions dramatiques. Nous lui dédions cette victoire. Le calme régnait dans le vestiaire. Nous ne nous sommes point énervés. Pourtant l’arbitre Verlinden est arrivé très en retard à cause d’un accident sur l’E411 mais cela n’a pas échauffé nos esprits. Nous sommes restés sereins. La rencontre a finalement débuté à 21 h 20. L’ambiance après la nette victoire n’était évidemment pas à la fête mais plutôt au respect.

Comment résumeriez-vous la saison de Virton ?

On a commencé de manière catastrophique. Mais par la suite, on a pu redresser la barre. J’estime qu’on a réalisé une bonne deuxième tranche malgré l’énorme raclée qu’on a subie à Roulers (4-1). On est donc jusqu’ici légèrement déçu par notre exercice. On espérait se placer un peu plus haut. On est actuellement dixième et ce n’est pas si mauvais vu les circonstances. On ne se le cache pas non plus, le maintien était l’objectif premier. On peut d’ores et déjà se dire que celui-ci est assuré.

Quelles sont vos relations avec l’entraîneur ?

Je n’ai jamais eu de problèmes personnels avec lui. Jean Thissen est quelqu’un d’autoritaire mais c’est son tempérament. Quand on est entraîneur, il ne faut jamais se laisser marcher sur les pieds. Bon, évidemment, cela peut engendrer quelques petits problèmes. Mais ces derniers ne sont jamais graves et ne concernent en fait que de petits soucis. Le problème majeur tient surtout dans le fait que la presse luxembourgeoise est trop critique et perfide. Elle n’hésite donc pas à faire enfler une affaire qui pourrait se régler de manière interne. En fait, cette soi-disant presse aime blesser les gens. Il ne lui viendrait jamais à l’idée d’aider les footballeurs qui font l’objet d’ennuis. Elle préfère les enfoncer. Ce n’est vraiment pas malin…

Comment évoluez-vous tactiquement ?

On opère souvent en 4-5-1 mais vendredi, nous avons évolué en 4-3-3. De fait, on a joué de façon beaucoup plus offensive et cela a payé. Je reste quand même quelque peu sur ma faim car je n’ai pas inscrit de goal. J’ai frappé un montant mais j’aurais pu en mettre au moins deux. Au moins, j’ai donné un assist. (il rit) Mais ce n’est pas grave. L’important c’est l’équipe. En réalité, je suis un back droit de formation. Mais ces dernières années, je joue beaucoup plus haut. Cette saison, j’ai même évolué sur le flanc gauche car les blessures ont décimé à un certain moment l’effectif. Mais une chose est certaine : je ne suis pas un attaquant ! Je joue avec ma vitesse et j’élimine facilement un adversaire. Mais je ne suis pas un buteur.

Le départ à Ostende ne s’est pas fait…

Vous deviez être transféré à Ostende pendant le mercato et finalement ça ne s’est pas fait. Pourriez-vous expliquer pourquoi votre transfert a capoté ?

Fin décembre, j’ai été contacté par le préparateur physique d’Ostende. Il m’a demandé si un transfert sur la côte m’intéressait et je lui ai évidemment répondu par la positive. Mais le problème était que j’avais un accord avec Mouscron. Je voulais vraiment signer là-bas mais Virton s’y était opposé. Je les comprends car à l’époque, les dirigeants et nous de même espérions emporter la deuxième tranche. Gilbert Bodart, alors encore entraîneur à Ostende, était très déçu car il comptait beaucoup sur mon éventuel apport. Il m’a alors affirmé que s’il devait partir d’Ostende et entraîner un autre club, il m’y transférerait. A Ostende, il est vrai, je m’étais déjà bien adapté au groupe et à l’équipe lors de la semaine de test. J’y ai d’ailleurs effectué les meilleurs tests physiques de tout le noyau.

Votre moral en a donc pris un coup ?

Non, je n’étais pas vraiment désappointé : j’étais déjà accoutumé à ce genre de situation. Ce n’était effectivement pas la première fois qu’un de mes transferts échoue à cause de mon contrat. On peut donc légitimement considérer que j’ai déjà perdu quelques années. Surtout lorsqu’on envisage le fait que Mouscron s’était déjà intéressé à moi lorsque j’avais 17 ans. Le Brussels m’a aussi fait du pied lorsqu’il est remonté en D1. Mais mes dirigeants n’ont jamais voulu me laisser partir.

Apparemment, Mouscron s’intéresse toujours à vous.

Ah bon ? Je ne sais pas… Tant mieux alors ! Ils ont peut-être besoin d’un peu d’animation dans leur jeu. J’estime qu’à 25 ans et en prenant en compte mon expérience, j’ai les qualités pour évoluer à un échelon supérieur.

Que peut-on vous souhaiter pour l’avenir ?

J’espère trouver le plus vite possible un club de D1. Mais je n’omets pas non plus le fait que je suis bien nanti et heureux à Virton. Je dois vous avouer qu’actuellement, j’ai quelques opportunités de futurs transferts. Trois clubs belges de D1 et trois autres clubs étrangers me convoitent.

Vous ne souhaitez bien évidemment pas les citer.

Je ne préfère effectivement pas m’avancer tant que cela ne s’est pas concrétisé.

Non pas vraiment. De toute façon, ce n’est pas la fin du monde ! Il ne faut pas oublier qu’il y a toujours plus grave que notre propre situation, aussi grave soit-elle.

Ne considérez-vous pas qu’en Belgique il y a un problème de scouting et que pas mal de talent s’égare, du coup ?

Oui, c’est vrai. On ne fait pas assez confiance aux jeunes. La mode est aux joueurs étrangers. Même à Virton, on compte un grand nombre de joueurs français. Cette situation barre les jeunes éléments du club. Il faudrait vraiment plus investir dans ces derniers. Je suis d’ailleurs persuadé qu’un jeune de chez nous percera un jour au plus haut niveau. Il se dénomme Nathan Rageut.

Financièrement, comment vous débrouil- lez-vous ?

Plutôt bien. Il ne faut pas s’imaginer qu’en D2, on gagne mal sa vie. Il n’y a pas un fossé énorme entre ce que gagnent les pensionnaires de D1 et de D2. Evidemment, une telle affirmation dépend des clubs dans lesquels on évolue. Mais je considère qu’en Belgique, on peut presque gagner autant en D2 qu’en D1.

Tim Baete

 » J’espère trouver le plus vite possible un club de D1 mais JE SUIS BIEN NANTI ET HEUREUX ICI « 

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