Un match JAMAIS VU

La Louvière-Charleroi est un match d’anthologie. Jamais les deux clubs ne s’étaient rencontrés en étant aussi bien classés. Pourtant, ils ne roulent pas sur l’or et n’ont ni des gros contrats ni des stars dans leur noyau. Le recrutement est tout simplement effectué de façon éclairée ainsi que le choix du coach. Les faits donnent raison à ceux qui estiment que le plus gros problème du foot belge est le manque de qualité de ses entraîneurs. Car les deux meneurs d’hommes hennuyers û le Limbourgeois JackyMathijssen et le Lorrain AlbertCartier û montrent comme trop peu de leurs collègues dans le paysage belge ce que travailler intelligemment veut dire.

Pour la petite histoire, sachez quand même que nous avons demandé aux deux présidents de préparer le match lors d’une interview commune mais que Filippo Gaone s’est dégonflé. A-t-il eu peur d’ Abbas Bayat ou voulu éviter de parler de choses qu’il aurait regrettées ensuite ? Mystère. Ses joueurs, au moins, se donneront sans arrière-pensée, comme à chaque fois qu’ils jouent.

Mais arrêtons les superlatifs et attendons le match en tentant de contrôler notre impatience. Le manque est très présent mais la D1 reprend enfin ses droits. Avec des équipes légèrement modifiées par quelques transferts tonitruants. Les fans brugeois, anderlechtois et genkois se lèchent les babines avec l’arrivée chez eux, respectivement, de Manaseh Ishiaku, Christophe Grégoire et Tom Soetaers tandis que les nerfs des supporters ont (comme toujours…) été mis à rude épreuve par le carrousel Roussel.

On peut en être sûr, le second tour vaudra la peine d’être vécu. Bosko Balaban n’est pas capable de porter l’attaque des leaders pendant quelques semaines, peut-être une chance pour Ishiaku, mais dans le cas contraire, Anderlecht pourrait bien en profiter, sans compter le renforcement offensif de Genk et le fait que le Standard ne se soit pas déforcé. C’est sans doute ça LA NOUVELLE. Et puis il y a la double inconnue hennuyère qui perturbe tous les réflexes des parieurs et la solidité gantoise due à la marque Georges Leekens.

Tout autre chose : le président de la FIFA Sepp Blatter continue de développer le culte de sa propre image. On a cru û naïvement û qu’il se satisferait de la belle santé mondiale du ballon rond, mais non. Il en rajoute. La nuit, dans ses songes les plus fous, il rêve qu’il reçoit le prix Nobel de la paix. Son discours fait surtout penser à la communication des vendeurs de hamburgers, de soft drinks ou de prêt-à-porter pour jeunes. Il martèle que le foot doit être fair-play et non raciste comme s’il avait inventé ces notions. Merci beaucoup !

Mais protège-t-il le football en se profilant comme un défenseur de la tendance qui veut supprimer le hors-jeu après avoir favorisé la percée des terrains en synthétique ? De nombreux techniciens sont contre ces deux idées parce qu’elles dénatureraient le football tel qu’il existe. Mais bon, c’est bien connu, la seule constante, dans la vie, c’est le changement.

Dans une interview à France Football, Blatter s’est montré d’une superficialité coupable sur le dopage. Pour lui, il y a (on cite)  » celui qui favorise la vitesse, l’explosion. Pour le 100 m, le 200 m, par exemple. Et puis il y a le dopage qui favorise l’endurance : 5.000 m, 10.000 m, marathon. Or, le foot est une combinaison des deux : il faut durer 90 minutes mais vous devez rester rapide, explosif. Alors, ça ne sert à rien de se doper « .

Blatter ne lit-il pas les journaux ? N’est-il pas au courant que les dopés à la page prennent des cocktails de produits interdits en mélangeant hormones de croissance, anabolisants, cortisone et EPO, qu’ils soient sprinters, coureurs de fond… ou cyclistes comme on le sait trop bien en Belgique avec tous ces coureurs qui sont pris la main dans la musette comme Johan Museeuw la semaine dernière. Si ça ne sert à rien de se doper en foot, que Blatter explique pourquoi les joueurs de la Juve étaient chargés à mort durant la meilleure période récente de la Vieille Dame… Merci à la justice italienne.

Les idées ont la vie dure à la FIFA. Rappel : Blatter s’était fait taper sur les doigts début 2004 par le comité international olympique pour signer dare-dare la charte de l’AMA (Agence Mondiale Antidopage). Si le petit Suisse n’avait pas signé, il n’y aurait pas eu de foot aux JO d’Athènes.

par John Baete

La nuit, dans ses songes les plus fous, Blatter rêve qu’il reçoit LE PRIX NOBEL DE LA PAIX

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire