Un jour au Futuro

Aujourd’hui, c’est 13 terrains, 550 jeunes, 54 entraîneurs diplômés… mais pas encore de star mondiale.

Le Futurosport fut créé en 1997. Il y a tout juste dix ans, donc. Lorsque GeorgesLeekens fut débauché par la Fédération, JeanPierreDetremmerie a obtenu en guise de compensation l’arrivée de PhilippeSaintJean (à l’époque entraîneur des jeunes à l’Union Belge) qui initia le projet. Dix ans plus tard, qu’en est-il advenu ? Trop peu, selon certains, qui estiment que le centre de formation n’a pas rendu ce qu’il a coûté. Tout dépend ce que l’on en attendait. Si l’on considérait le Futuro comme une école à champions, il n’a effectivement pas produit la grande star capable de sortir le football belge du marasme dans lequel il est plongé. Mais il a quand même produit une kyrielle de joueurs capables de tenir leur rang en D1 ou en D2. Il a aussi, et peut-être surtout, aidé de nombreux jeunes à trouver leur voie. Car, qu’on le veuille ou non, le rôle social est omniprésent.

Une déferlante de matches

Chaque mercredi après-midi, et le samedi toute la journée, les matches se succèdent sur les diverses pelouses du Futuro. Les recruteurs connaissent bien les lieux.  » Si l’on mise aussi sur le sport pour tous, c’est parce que les super talents sont rapidement dénichés « , explique Jean-Louis Losfeld.  » On ne peut pas toujours les retenir et on doit donc aussi former des joueurs peut-être trop courts pour le top, mais qui pourraient intégrer un club moyen de D1 comme Mouscron.  »

Et les études ?

Outre l’aspect sportif, il y aussi l’aspect éducationnel. Les bâtiments sont équipés d’une salle de classe, avec 16 ordinateurs, qui sert à la fois pour les cours du Sport études et pour des cours de formation d’entraîneurs.  » Les gens qui travaillent ici doivent être, pour moi, aux deux tiers éducateur et à un tiers entraîneur « , affirme JacquesSchelfhout, l’un des responsables administratifs.  » La devise du Futurosport est d’ailleurs : Former des hommes avant tout, des footballeurs éventuellement « .

Bons plans

Le Futurosport continue d’évoluer.  » La piste olympique d’athlétisme, actuellement en construction, sera la seule en Wallonie « , explique JeanPierreDufermont, le président du comité des jeunes, qui est aussi le cousin du futur président PhilippeDufermont.  » Il y en a deux en Flandre, ce qui explique pourquoi les athlètes sont majoritairement flamands. Un centre d’hébergement sportif sera construit avec des fonds privés. Il comprendra 99 chambres, selon les normes d’un hôtel trois étoiles, pour un coût de 7 millions d’euros. On espère y attirer des équipes étrangères en stage « .

Il y a quatre mois, une asbl Futurosport a été créée, afin de se prémunir contre une éventuelle faillite de l’Excelsior. Un bail emphytéotique l’autorise à gérer pendant 25 ans le site du Futuro, qui appartient à la Ville.

Responsable technique

Jean-Louis Losfeld, l’ancien adjoint de Philippe Saint-Jean, est le responsable technique du Futurosport. Il s’occupe de tous les jeunes jusqu’à 19 ans. Cela représente 550 footballeurs en herbe et 54 entraîneurs, tous diplômés.  » Les entraîneurs ont deux ans pour se mettre en règle au niveau du diplôme « , explique- t-il.  » On travaille par deux : on veut toujours un diplômé de l’Union Belge qui possède titre pédagogique (professeur d’éducation physique, instituteur ou éducateur) et un ancien joueur, également diplômé de l’Union Belge « .

Les A disent coucou

L’équipe Première d’ Ariel Jacobs utilise, de temps en temps, le terrain semi-synthétique pour soulager la pelouse d’entraînement habituelle, lorsqu’il y a eu des pluies abondantes, ce qui était le cas la semaine dernière. Cinq joueurs actuels de l’équipe Première sont passés par le Futurosport : Daan Van Gijseghem, Paco Sanchez, Jean-Philippe Charlet, Bastien Chantry et Romain Haghedooren (qui a suivi tout le cycle). Johan Broeckaert et Jéré my Huyghebaert ont récemment intégré le groupe.

La buvette

Christian Deboever et Martine Cocquerelle tiennent la buvette du Futuro.  » J’ai commencé ici dans une tente, il y a dix ans « , se souvient Martine.  » Les entraînements démarraient déjà alors que le bâtiment n’était pas encore terminé « .

Christian est aussi le président du club de supporters LesCanonniers, l’un des plus actifs.  » S’il y a peu de problèmes avec les supporters mouscronnois, c’est parce qu’on fait la police nous-même en rappelant les plus turbulents à l’ordre « , souligne-t-il.  » Pourquoi le club a-t-il perdu des supporters ? Il y a les résultats en dents de scie, les crises qui ont secoué l’Excel, la perte d’identification régionale…  »

Centre régional

Mercredi passé, Marc Van Geersom (entraîneur de jeunes à l’Union Belge) était présent au Futuro. Un tournoi régional de -14 ans était organisé (avec des jeunes de Mouscron mais aussi de Mons, Renaix, etc.) afin de déceler les éléments susceptibles d’intégrer le Foot élites et la future équipe nationale -15 ans.

Quel luxe !

Les infrastructures sont de qualité.  » Il y a des clubs de Promotion ou de Provinciale qui n’ont pas des vestiaires pareils « , s’enorgueillit Jean-Pierre Dufermont. Même les étrangers qui nous ont rendu visite ont été impressionnés « .

Regrets éternels

Le Futurosport, c’est 13 terrains, dont un semi-synthétique, un indoor et une zone spécifique réservée aux gardiens. Chacun est d’accord pour affirmer que Mouscron dispose d’un très bel outil, mais qu’il n’a peut-être pas toujours disposé du meilleur artisan pour l’utiliser. Certains projets ont été court-circuités par des luttes internes.  » On a commis une erreur monumentale en se séparant, à deux reprises, de Saint-Jean « , estime Jean-Pierre Dufermont.

Les gamins d’abord

Au Futuro, on commence tout petit. L’aspect ludique est important. Sur d’autres sites, il y a aussi des activités de psychomotricité pour les moins de six ans. De la primaire à la deuxième secondaire, les jeunes peuvent intégrer l’école des sports. Au début, les activités sont multisports, puis on s’oriente vers une discipline précise : le football, en l’occurrence. Après la deuxième secondaire, les meilleurs peuvent passer des tests à l’Union Belge pour intégrer le Foot élites.

par daniel devos – photos : reporters / gouverneur

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