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Un gros transfert en hiver

Anderlecht doit surtout vendre des joueurs mais il y a 29 ans, il a enrôlé un grand joueur, Juan Lozano, en hiver.

Début janvier 1981, le petit monde du football belge est surpris qu’Anderlecht ramène Juan Lozano en Belgique. L’autoritaire leader du championnat se renforce encore un peu plus.

Le Sporting a déjà tenté d’enrôler Lozano auparavant mais le Beerschot n’a pas cédé, pas plus qu’en 1975 quand Valence a convoité l’Espagnol. En 1980, le club anversois n’a pu refuser l’offre de 800.000 dollars des Washington Diplomats, l’équipe américaine de Johan Cruijff. Jusque là, le président du Beerschot, le docteur August Hendrickx, partait du principe qu’un footballeur qui attirait du monde au stade devait être mieux payé que les autres. Les négociations étaient toujours aisées. Le président et le joueur écrivaient chacun de leur côté un montant. Celui que le président était prêt à payer était toujours supérieur à ce que demandait le joueur.

À Washington, Cruijff a d’abord trouvé Lozano fainéant mais il a revu son point de vue quand le joueur a révélé son efficacité. Puis, en novembre 1980, le club a annoncé qu’il mettait un terme à ses activités.

Pas de souci : Barcelone voulait l’Anversois, qui a dont rejoint la Catalogne. Là, à sa grande surprise, il a dû passer un test. Après quelques séances, furieux, Lozano est revenu en Belgique.

Hugo Broos, alors joueur d’Anderlecht, se trouvait justement à Barcelone pour un match de gala au profit de l’UNICEF. Il prévient son club et en un rien de temps, Michel Verschueren conclut un accord avec Lozano. Problème : Washington demande 800.000 dollars et le marché des transferts est clôturé le mercredi 31 décembre à midi. Constant Vanden Stock donne son accord quand Verschueren parvient à diminuer de moitié le prix. Le mardi, Verschueren s’envole pour New York, il discute avec le club américain à l’aéroport, est de retour à Bruxelles à 10h30 le mercredi. Il saute dans la voiture qui l’attend et conclut le transfert juste avant midi.

L’artiste doit se faire au système de Tomislav Ivic, qui exclut toute improvisation. L’entraîneur préfère les combinaisons aux dribbles.  » J’avais toujours pu jouer à ma guise et voilà qu’on me disait : ça ne va plus, ici, il faut travailler.  » Mais une fois intégré, Lozano change d’avis :  » Dès que le système a fonctionné, c’est devenu fantastique.  » Cette année-là, Anderlecht est champion les doigts dans le nez, avec onze points d’avance sur le deuxième, Lokeren. À l’époque, une victoire rapportait deux points.

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