Un GRAND farceur

Famille hyper sportive oblige, il est bien tombé… sauf qu’il n’a pas choisi le volley, lui !

T hibaut Courtois a intégré le noyau A de Genk à 16 ans. Le 17 avril 2009, il a effectué ses grands débuts contre Gand. Le portier du Racing est titulaire, à un âge encore tendre mais… les chiens ne font pas des chats. La famille Courtois est sportive. Les parents de Thibaut ont tous deux joué au volley, à un haut niveau. Et Gitte, la mère, est kinésithérapeute et a une devise :  » le repos rouille « . Elle n’en a pas changé, même si elle a souvent dû soigner sa tribu, victime de maints accidents.

La s£ur, Valérie (20 ans) évolue en D1 de volley au VDK Gand et réussit ses études d’ingénieur en biologie… malgré quatre heures d’entraînement quotidien. Gaétan (14 ans) est aussi un talent en volley. La famille possède une table de tennis de table, une de billard, de quoi jouer au basket et au volley, une piscine. Petit, Thibaut était constamment dehors à jouer avec les voisins dans le sable du terrain de volley.

Gitte précise :  » Dans le but comme en volley, il faut des réflexes rapides. « 

Thibaut :  » Valérie, libéro, joue un peu comme moi. Nous devons intercepter le ballon et le renvoyer. J’aimais jouer dans le champ mais lors d’un tournoi en Allemagne, l’entraîneur m’a demandé de prendre place dans le but. Là, on est sûr de jouer. Et j’ai été élu meilleur joueur du tournoi. « 

Grâce à Gitte, Thibaut, Valérie et Gaétan savent soigner leur corps et sont attentifs aux signaux d’alarme :  » Trop souvent, les sportifs signalent une blessure trop tard.  » Gitte suit attentivement la croissance de ses fils et les problèmes inhérents de dos et de genoux. Valérie est petite, mais Thibaut mesure 1m99 et la Faculté lui prédit quelques centimètres de plus encore…

Thibaut aime la déconne :  » Récemment, j’ai encore collé l’armoire de Dániel Tözsér. Ou je cache des chaussures. Je dois simplement prendre garde à ne pas les placer à une hauteur qui n’est accessible qu’à moi : je me dénonce moi-même… A l’entraînement, je vais pousser quelqu’un ou un truc du genre, juste pour taquiner mon monde. Je m’en tire généralement bien. Je dois certes témoigner du respect aux footballeurs plus chevronnés mais d’autre part, nous faisons partie du même groupe. De toute façon, je fréquente surtout les plus âgés : João Carlos, Laszlo Köteles, ElyanivBarda, Tözsér, DanielPudil.  »

Père wallon, maman flamande

Sur le terrain, par contre, Thibaut rayonne d’un grand calme :  » Je n’en suis pas conscient mais pendant 90 minutes, le monde s’arrête de tourner. C’est comme si j’entrais en transe, même si un gardien est évidemment proche du public et qu’il entend et voit certaines choses qui échappent à ses coéquipiers. A Malines, les supporters ont jeté des tasses dans ma direction et ils m’ont frappé au visage avec une écharpe. A Saint-Trond, ils m’ont balancé des pièces de monnaie et m’ont aspergé de bière. A Eupen, un briquet est même passé à un cheveu de moi. Je n’y prête pas trop attention car ça risquerait de me déconcentrer. Mais après le match, dans le vestiaire, je réfléchis souvent à ces incidents. Je ne comprends pas. Avant, je me trouvais moi-même au milieu des supporters de Genk mais jamais je ne me suis laissé convaincre d’entonner des refrains style -Les Wallons sont du caca. Et tous ces gamins qui vous hurlent des insanités ! Comme Silvio Proto, j’ai déjà vécu tout ça, sans le comprendre. Je n’en parle pas à la maison car, parfois, il y a des paroles blessantes dans ce que j’ai entendu.  »

Son père est francophone, il a grandi à Esneux, près de Liège. A la maison, les Courtois parlent néerlandais, sauf quand un des enfants est seul avec son père.  » De facto, je suis donc un vrai Belge bilingue, même si je me sens davantage d’affinités avec la Flandre. Nous vivons à Bilzen depuis le mariage de mes parents. « 

Si sa s£ur réussit brillamment ses études universitaires, Thibaut recommence sa sixième année à l’école de sport de haut niveau de Genk :  » J’ai commis l’erreur d’imaginer que de bons examens compenseraient mon manque d’application pendant l’année mais je n’éprouve pas de réels regrets, compte tenu de la progression que j’ai enregistrée en foot. Néanmoins, je tiens à décrocher mon diplôme d’humanités, ne serait-ce que pour contrer le cliché selon lequel les footballeurs sont des imbéciles. A 13 et 14 ans, je ne rentrais de l’entraînement qu’à neuf heures du soir et les week-ends étaient entièrement consacrés au football. J’ai dû travailler d’arrache-pied pour arriver où je suis. « 

Il n’a pas l’impression d’être passé à côté de certaines choses.  » J’ai dû sortir trois fois en tout et je n’en éprouve pas le besoin. La seule fête à laquelle j’ai participé se déroulait chez Köteles, qui avait aménagé sa cave en mini-discothèque. Franchement, je préfère regarder les matches à la télévision que sortir. D’ailleurs, certains guindaillent et ça se remarque sur le terrain. « 

Les filles s’intéressent à lui mais il reste réaliste :  » Je reçois beaucoup de demandes via Facebook mais c’est à moi de déterminer si on m’approche pour moi-même ou parce que je suis connu. De toutes façons, l’accessoire a toujours une répercussion sur les performances « .

PAR MATTHIAS STOCKMANS

 » Je préfère le foot à la TV que les sorties. D’ailleurs, on repère sur le terrain ceux qui guindaillent. « 

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