UN GRAND BELGE

Après Eric Struelens et Jean-Marc Jaumin, il est le troisième basketteur belge à porter dignement le maillot espagnol légendaire.

Le mois passé, AxelHervelle (22 ans) a reçu le Mérite Sportif de la Communauté Française. Un choix surprenant pour certains, car il est rare qu’une telle récompense soit attribuée à un athlète pratiquant un sport collectif, mais si l’on parle de mérite, celui du longiligne basketteur originaire de Comblain est grand. Parti de Pepinster en octobre 2004, il ne tarda pas à trouver sa place au sein de l’effectif du Real. Il termina la saison dans la peau d’un titulaire auréolé d’un titre de champion d’Espagne. Dans la foulée, il est devenu, en juin, le premier basketteur belge drafté par un club de NBA : les Denver Nuggets l’ont choisi en 52e position. Drafté, cela ne signifie pas engagé : la franchise a simplement acquis les droits sur le joueur. Le jour où il décidera d’aller tenter sa chance outre-Atlantique, Ax ne pourra pas porter le maillot d’un autre club, sauf accord (financier).

Le succès ne monte pas à la tête de l’ancien Pépin :  » Avoir été drafté constitue, bien sûr, une grande fierté. Mais, pour l’instant, je me concentre sur le Real. A la fin de la saison, on verra. L’été dernier, j’ai fait un tour à Los Angeles mais je n’ai pas participé à un camp : le Real me l’a déconseillé, il préférait que je me repose « .

C’est que le club espagnol compte sur lui. Il y a trois semaines, à peine remis d’une fracture orbitale, Hervelle a cartonné en Euroligue : 17 points et 7 rebonds contre Malaga. Re-belote une semaine plus tard : 12 points et 3 rebonds à Pau-Orthez. L’ancien Pépin est devenu un pion majeur :  » J’ai beaucoup travaillé et cela a porté ses fruits « . Le travail est son credo : passer des heures sur le parquet à répéter les mêmes mouvements ne l’effraie pas. Cela l’amuse. Certains disent qu’il n’était pas le plus talentueux au départ, mais qu’au niveau du caractère, il n’avait de leçon à recevoir de personne.

Ses seuls concurrents sont en NBA

NiksaBavcevic l’a façonné à Pepinster et continue à le suivre :  » Axel a déjà atteint un très bon niveau européen. Bientôt, il sera un leader. Il l’est déjà par l’exemple qu’il montre, et ce n’est pas pour rien que je l’avais promu capitaine à 19 ans. Mais s’il est d’être sévère vis-à-vis de lui-même, il doit encore le devenir vis-à-vis de ses coéquipiers. Mentalement et physiquement, il a déjà le niveau de la NBA. Tactiquement, il est très fort aussi. Techniquement, il doit encore progresser dans certains domaines. Lorsqu’il dominera cet aspect-là, il pourra revendiquer le titre de meilleur basketteur belge de tous les temps. J’espère que son travail l’amènera un jour en NBA, mais il faut avoir la chance qu’une place de libère. A son poste de prédilection, au n°3 ou au n°4, il y a d’excellents joueurs de couleur là-bas. Les places sont très chères « .

Au Real, Axel Hervelle s’évertue à perfectionner ses points faibles sous la direction d’un entraîneur au palmarès impressionnant ( BozidarMaljkovic) :  » L’objectif qu’on s’est fixé est, d’abord, de renouveler le titre de champion d’Espagne, et si c’est possible, de participer au Final Four de l’Euroligue. Théoriquement, on a une meilleure équipe que la saison dernière, mais elle est aussi plus difficile à apprivoiser. On a plus de stars, et il faut parvenir à jouer ensemble. Cela prendra sans doute un peu plus de temps que l’an passé « .

Malgré son statut, Ax n’a pas rechigné à répondre à l’appel de l’équipe nationale, en août :  » J’ai défendu les couleurs de mon pays avec beaucoup de plaisir. Dommage qu’on ait échoué sur le fil. Lorsqu’on voit qu’Israël a finalement participé au Championnat d’Europe, on peut nourrir des regrets « .

EddyCasteels, qui ne l’a pas connu à Pepinster mais l’a découvert en équipe nationale, a été épaté par sa mentalité :  » J’avais, dans mon équipe, un joueur de NBA avec DidierM’Benga et un titulaire du Real Madrid avec Axel Hervelle, mais tous les deux se sont fondus dans le groupe comme s’ils étaient de simples équipiers « .

DANIEL DEVOS

 » ON A PLUS DE STARS QUE L’AN DERNIER AU REAL ET IL FAUT APPRENDRE À JOUER ENSEMBLE « 

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