UN GARDIEN IMPULSIF

Jens Lehmann confirme sa mauvaise réputation.

Le Borussia Dortmund est impressionnant. Toutefois, sa victoire 1-5 à Fribourg le 16 mars a surtout marqué les esprits à cause d’un duel entre le gardien Jens Lehmann (32 ans) et l’attaquant Soumaila Coulibaly.

A la 21e minute, l’avant malais s’est retrouvé au tapis après un solide sliding sur l’international allemand. Cette action inoffensive a exaspéré le portier: alors que le jeu se poursuivait, il a décoché un solide coup de pied à la cuisse de Coulibaly. L’arbitre, Herbert Fandel, n’avait rien vu mais l’incident n’a pas échappé aux caméras. la commission de discipline est donc intervenue: quatre matches de suspension. Ça tombe mal car Lehmann rate ainsi les joutes contre Kaiserslautern, le VfB Stuttgart et Munich 1860.

Lehmann a présenté ses excuses sur le site internet du club mais sans trouver des termes convaincants. « J’ai agi sous l’emprise de l’émotion, car je croyais qu’il m’avait brisé la rotule », explique le gardien, qui a versé une somme à une oeuvre charitable et a prolongé son contrat jusqu’en 2004.

Ce geste n’est pas de nature à améliorer sa réputation. En Allemagne, Lehmann est un Buhmann. Il est honni. Ce n’est pas la première fois qu’il pèche. Cette saison, une altercation l’a déjà opposé à Ulf Kirsten (Leverkusen, échange de mots et coup sur le nez), Giovane Elber (Bayern, coup de tête) et à Victor Agali (Schalke 04, jeu de mains). « Je ne peux supporter d’être maltraité. Je ne suis pas un lèche-cul. Je dis ce que je pense », se défend Lehmann.

La presse allemande a déjà démoli la réputation du portier. Le sélectionneur, Rudi Völler, s’est toutefois empressé de défendre la doublure d’ Oliver Kahn. « C’était stupide. Jens a mal réagi. Ce n’est quand même pas une raison pour le démolir ». Ça n’a pas empêché Rudi Völler de sélectionner Frank Rost et Hans-Jörg Butt pour le match amical contre les Etats-Unis, alors que Kahn était laissé au repos. Harald Schumacher, le gardien allemand le plus contesté de tous les temps, lui a donné un conseil: « Quand je rentrais chez mois, après un match, je descendais à la cave, où j’avais un punching-ball. Je le cognais jusqu’à ce que je retrouve mon calme, même si mes doigts étaient parfois en sang » . (F. Vanheule)

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire