Un football démodé

Arrigo Sacchi fustige le football transalpin.

La semaine dernière, l’ancien sélectionneur et entraîneur de Milan a remué le couteau dans la plaie, dans son éditorial de la Gazzetta dello Sport, suite aux médiocres résultats européens des clubs italiens, une semaine avant que Milan, l’Inter et la Juventus ne tentent de forcer leur qualification pour le tour suivant de la Ligue des Champions. Arrigo Sacchi avait déjà souligné les points faibles de la Serie A dans une interview accordée au même quotidien, en guise de présentation du championnat. Cinq mois plus tard, rien n’a changé.

 » Il est difficile d’effectuer des rénovations dans un entourage qui n’y est pas ouvert. Trop de clubs manquent de patience et n’ont pas de projets clairs. Ils sont souvent influencés par le bilan négatif de leurs rentrées et des supporters fanatiques. Ils ne prennent pas suffisamment de distance par rapport à ce que les tribunes font et crient. Aussi longtemps que nous n’aurons pas de bonnes conditions de travail, des clubs bien organisés et plus patients, il sera difficile de nous défaire de notre football démodé au profit d’un jeu plus attractif. Les entraîneurs ne bénéficient d’aucun délai, ils vivent au jour le jour, sachant qu’ils risquent d’être limogés s’ils perdent deux matches de suite. Nulle part on ne demande du beau football : seule compte la victoire. La presse ne s’insurge que quand nos représentants en Coupe d’Europe échouent. Nos équipes sont dépourvues d’identité, elles s’appuient sur quelques talents, le contre et des défenses très étoffées. La technique collective et la pression offensive sont des concepts inconnus. En perte de balle, tout le monde se replie devant son propre rectangle et y attend l’adversaire. On n’use guère des trajectoires de course diagonales et du hors-jeu. La majorité des formations n’a pas une organisation suffisante pour couvrir tout le terrain. « 

Sacchi poursuit :  » Dans le football moderne, il est nécessaire qu’une équipe tout entière puisse évoluer dans des espaces réduits, avec onze joueurs qui sont en mouvement en perte de balle comme en sa possession et se meuve en bloc, un bloc qui possède une ligne de conduite, qu’il attaque ou défende. La plupart des équipes italiennes est prudente, a recours à trop d’éléments récupérateurs et pas assez de constructeurs. La possession du ballon ne compte pas. La conséquence ? Sans LionelMessi, Zlatan Ibrahimovic, Yaya Touréet avec sept réserves, Barcelone balaie l’Inter, qui ne s’en soucie pas puisqu’au pays, il se joue aisément de ses adversaires. Il est temps de changer ça.  »

COUPE D’ITALIE un pensionnaire de D1 a été éliminé lors des trois derniers matches des 16esde finale. La Sampdoria d’ Antonio Cassano a été battue 1-2 par Livourne dont l’attaquant lituanien, Tomas Danilevicius, ex-Beveren, a marqué le but de la victoire. Catane et Triestina se sont qualifiées. Les huitièmes de finale ont lieu du 10 au 13 janvier. Deux clubs de D3 et un de Série B restent en lice. Triestina (D2) se rend à l’AS Roma, Novara (D3) à l’AC Milan et Lumezzane (D3) joue à Udinese. La Lazio, tenante de la Coupe, reçoit Palerme, et l’Inter joue contre Livourne. Les autres matches : Fiorentina-Chievo, Juventus-Naples et Genoa-Catane.

DANIELE CONTI (30 ans), un des leaders de Cagliari, la révélation, a prolongé son contrat jusqu’en 2013. Le médian évolue en Sardaigne depuis onze ans et veut y clôturer sa carrière. Il a effectué ses débuts en Série A en 1996 sous le maillot de l’AS Rome.

GABY MUDINGAYI, que certains voient revenir à la Lazio, a été avec l’attaquant Adailton le meilleur élément de Bologne. Jean-François Gillet a fait honneur à sa réputation mais il n’a pu éviter la défaite, Bari s’étant retrouvé à 10 suite à l’exclusion du défenseur Parisi à la 64e alors que son équipe menait 1-2.

FAIR-PLAY : en D2, Ascoli a ouvert la marque à la 14e sur une phase qui a été à la base d’une bagarre. Blessé, Valdez, le défenseur de la Reggina, avait mis le ballon dehors mais juste avant que le cuir ne franchisse la ligne, Sommese s’en est emparé pour servir son équipier Antenucci, qui n’a plus eu qu’à pousser le ballon au fond. Après une longue discussion (et des coups de poing), Luigi Pillon, le coach d’Ascoli, a ordonné à ses joueurs de laisser égaliser des Calabrais qui, bien que réduits à 10, se sont imposés 3-1.

GEERT FOUTRÉ

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