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Un diable bicéphale

L’état des finances de l’AC Milan l’expose à une nouvelle transformation. Après Zvonimir Boban, Paolo Maldini, autre monument du club, devra-t-il dégager à l’issue de cette saison ?

 » Ralf Rangnick ? Je ne trouve pas qu’il a le bon profil pour être directeur technique de Milan.  » Ce sont les propos de Paolo Maldini, habituellement modéré, il y a quelques semaines. La direction d’ Il Diavolo (le diable) est divisée depuis un certain temps quant au cap à suivre, pendant que l’entraîneur Stefano Pioli, appelé à la rescousse en octobre, fait de son mieux pour achever la saison, avec l’aide des prestations et de la personnalité de Zlatan Ibrahimovic et des buts de l’avant croate Ivan Rebic, prêté par l’Eintracht Francfort.

Zvonimir Boban, l’ancien médian croate débauché cet été de la FIFA pour s’occuper avec Maldini de la gestion sportive du club milanais, a remis en question la gestion de ce club lors d’une interview avec La Gazzetta dello Sport, il y a dix jours. Maldini et lui veulent que Milan conserve un tronc italien, entouré de quelques meneurs étrangers, alors que les propriétaires américains sont enclins à une approche plus internationale, complètement basée sur le développement de jeunes talents. Suite à cette interview, Boban a été démis de ses fonctions dimanche passé.

Une semaine plus tôt, le directeur général Ivan Gazidis avait affirmé que tout le monde regardait dans la même direction. Entre-temps, le Sud-Africain aurait discuté avec Ralf Rangnick, alors que Boban et Maldini ne trouvent pas que ce serait une bonne solution et pensent plutôt au retour de Massimiliano Allegri, le dernier entraîneur à avoir offert un trophée à Milan. Ce n’est pas de nature à susciter la confiance.

Le fonds Elliott, qui a repris le club après l’échec de l’aventure chinoise en juillet 2018, a engagé Gazidis au mois de décembre suivant afin d’assainir le club. Pour le fonds, qui ne parvient pas à comprimer les dépenses ni à augmenter les rentrées, et Gazidis, une seule chose compte : rendre au club sa santé financière, afin qu’il puisse à nouveau participer aux épreuves européennes, dont l’UEFA l’a exclu pour avoir enfreint les règles du fair-play financier.

Ils ont défini le profil des nouveaux joueurs : ils doivent de préférence avoir moins de 25 ans et ne peuvent gagner que deux à trois millions par an alors qu’actuellement, Gianluigi Donnarumma, un talent du cru, perçoit un salaire annuel de six millions. Boban et Maldini estiment, eux, que ce sont des footballeurs chevronnés et des noms tels que Zlatan Ibrahimovic qui permettent de faire progresser plus vite les jeunes. Mais ils sont chers alors qu’Elliott veut économiser.

Ralf Rangnick, qui a obtenu de bons résultats à Hoffenheim et au RB Leipzig, est l’homme idéal, aux yeux des propriétaires, pour tracer une nouvelle voie, pour la troisième année d’affilée. Si Rangnick vient à Milan, reste à voir si Zlatan, enrôlé par Maldini et Boban, pourra rester, car il ne cadre pas avec les projets sportifs de Rangnick.

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