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Un départ rafraîchissant

Quel est le haut fait de cette première journée rafraîchissante ? L’éclatante victoire 0-5 d’un Zulte Waregem parfaitement équilibré, alignant huit Belges, à Eupen ? Ou plutôt le match nul 3-3 de Waasland-Beveren au RC Genk, avec un entraîneur débutant, Philippe Clement, qui a fait jouer son équipe sans le moindre complexe ? Clement parle peu mais il travaille d’arrache-pied et possède en son milieu de terrain japonais Ryota Morioka un footballeur qui apporte une plus-value.

L’attention doit-elle se porter plutôt sur un Antwerp débordant d’enthousiasme face à un Anderlecht certes peu académique, mais doté d’intentions offensives ? Sans oublier le succès d’un Saint-Trond frivole face à Gand ou encore la victoire méritée de Mouscron à Ostende. Le club hennuyer est considéré comme le candidat numéro un à la relégation, bien que son entraîneur, Mircea Rednic, ait déclaré que son équipe terminerait certainement parmi les dix premières.

Cinq matches, cinq instantanés. Tout peut changer la semaine prochaine, dans ce monde où tragédie et triomphe se côtoient. Un constat est toutefois encourageant : les équipes ont l’intention de jouer offensivement, de prendre des risques, sans s’arc-bouter devant leur goal.

Un autre constat saute également aux yeux à l’issue de cette semaine de reprise : le gouffre entre l’Europe et la Belgique semble s’élargir encore. L’élite absolue est inaccessible depuis longtemps mais les clubs belges se cassent aussi les dents, à présent, sur des clubs moyens. Le Club Bruges a été confronté à ses limites contre Basaksehir. De nombreuses questions ont fait surface ensuite : la défense branlante, le manque de construction depuis l’arrière, les trous dans l’entrejeu, le style de jeu qui ne laisse aucun espace à Hans Vanaken, l’impuissance de l’attaque avec un Jérémy Perbet transparent. Ivan Leko a longtemps gesticulé le long de sa ligne mais son regard laissait transparaître son impuissance, même s’il avait déjà demandé un peu de patience, le temps que chacun assimile son 3-4-3.

Puis, samedi, il y a eu le match à Lokeren. Un football impressionnant, avec beaucoup de mouvements autour du ballon, de nombreux joueurs démarqués, de l’audace, du risque et le tout avec l’occupation de terrain chère à Leko. D’un coup, le Croate a été complimenté de toutes parts. Pouvoir pratiquer un autre type de football, moins contrôlé et moins professionnel, peut être une délivrance après quatre ans sous la férule de Michel Preud’homme mais encore faut-il voir si Bruges pourra résister à Istanbul ce mercredi soir.

La situation de Gand, elle, est catastrophique. Sa prestation contre le modeste club autrichien d’Altach, jeudi dernier, a été pitoyable. L’équipe n’avait aucune structure ou ligne de conduite. Comment est-ce possible après un mois de préparation ? Si elle est éliminée, elle n’aura plus de parachute. Ce serait un sale coup pour un club aussi ambitieux. Le match des Buffalos à Saint-Trond a été carrément dramatique. Gand a concédé des occasions à la pelle. Pendant la préparation, Hein Vanhaezebrouck avait déjà relevé des manquements en défense. De même que, la saison passée, il avait été confronté au manque de stabilité de cette ligne. Il est donc étrange que le club n’ait pas enrôle de renfort pour ce compartiment.

L’entraîneur compte sur la réaction des joueurs. Un langage fréquent après des revers inattendus. Yves Vanderhaeghe emploiera sans doute des mots similaires à Ostende, auteur d’un joli début européen à Marseille puis victime d’un douloureux faux pas contre Mouscron. Jeudi, Ostende dispute le match retour contre l’OM avant de se rendre à Anderlecht dimanche. Les Côtiers pourraient prendre un départ en mode mineur. Une question se pose : comment un club qui a atteint le nirvana footballistique la saison passée va-t-il s’en accommoder ?

PAR JACQUES SYS

Bizarrement, Gand n’a pas recruté en défense.

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