Un corps sculpté

Le basketteur a façonné son corps au fil des années. La musculation est une passion utile dans son sport.

Elancé, la démarche souple, Matthias Desaever (30 ans) respire l’assurance et la force. Son survêtement tombe parfaitement sur un corps qu’il sculpte depuis l’âge de 16 ans, lorsqu’il est devenu professionnel, à Ostende.  » J’étais déjà grand mais pas athlétique. Le président a eu un entretien avec mes parents. Il a insisté pour que je développe mon corps. Je me suis donc inscrit dans une salle de musculation. J’ai évidemment commencé par les bras, c’est-à-dire le plus visible, comme tous les jeunes gars « , rigole-t-il.  » J’ai rectifié le tir ensuite. Des sportifs plus âgés m’ont demandé : – Et le bas ? En l’espace de deux ans, de 18 à 20 ans, j’ai acquis une musculature impressionnante. En ai-je fait trop ? D’aucuns ont chuchoté que j’avais consommé des produits interdits américains. En fait, c’est le résultat d’un entraînement intensif « .

Si Matthias Desaever est costaud, ses muscles ne débordent pas de son ossature, ce qui est généralement considéré comme l’indice que le sportif a eu recours à des stimulants. A son retour de France, il pesait 104 kilos contre 100 actuellement, pour 1,94 mètre.  » Mes muscles étaient tellement développés que je n’avais plus de cou. A Mons, mon avant-dernier club, j’ai pu bénéficier de très bons conseils. La Mons Arena dispose d’une salle de musculation, d’un cabinet médical étoffé et parfaitement équipé où les joueurs défilent systématiquement le lundi. C’était le premier club belge qui m’offrait une préparation aussi complète grâce à un ostéopathe, deux kinésithérapeutes et un podologue… en plus des médecins. Etant très musclé, même si j’effectue beaucoup de stretching, je suis sujet aux courbatures. Un massage de dix minutes suffit à les éliminer…  »

Desaever pratique aussi un entraînement de course et de pliométrie (sauts dans les gradins, par exemple) et connaît ses points faibles. Victime d’entorses à plusieurs reprises, il joue et s’entraîne avec un tape aux chevilles. Il travaille aussi leur stabilité sur une planche à bille ou un petit tapis, dans le cabinet médical.  » Tous les jours, je fais aussi des abdominaux, environ 200. Ici, ou à la maison, à terre… Les abdominaux, surtout les obliques, sont essentiels pour le maintien du dos. Pour les triceps, rien de tel que les pompages, qui renforcent aussi la stabilité du bas du dos « .

Et comme tous les étés, il est retourné à son ancienne salle de fitness ostendaise :  » Après dix mois, c’est comme si je n’étais jamais parti. Je retrouve mes copains, je suis l’un d’eux, on oublie le basketteur. J’aime les salles à l’ancienne, où on travaille, où on utilise des poids libres et non des ordinateurs. Beaucoup de basketteurs de haut niveau résident à Ostende où je joue beaucoup en été. En plus des matches et de la musculation, je cours. Je commence par des longues distances pour affûter mon endurance, qui est la base de tout, puis je passe aux intervalles « .

Tout bénéfice pour le basket

Desaever tire évidemment profit de la musculature de ses bras pour armer ses tirs. Sa masse, alliée à sa vitesse, est prépondérante dans son jeu :  » Je ne développe pas le plus beau des baskets mais je suis agressif, je me livre à fond. Les supporters apprécient ma mentalité. Ils me félicitent même quand j’ai mal joué, parce que je n’ai pas ménagé mes efforts. Ma masse constitue un atout dans les contacts. Quand nous permutons en défense, je me trouve parfois face à des géants. Je les pousse plus facilement. La musculation des jambes est évidemment très importante en basket aussi !  »

Un excès de musculation peut cependant nuire à la détente :  » Il ne faut pas soulever des charges trop lourdes et surtout, il faut veiller à la parfaite exécution du mouvement. Il faut pousser la charge vite, en expirant, pour dégager toute sa puissance, et revenir lentement en inspirant. Il faut se concentrer sur son corps. Pour la force et le volume, je fais des squats. Il est important de ne pas descendre trop bas. J’utilise une charge de 100 à 120 kilos mais j’effectue de longues séries de douze à quinze répétitions. C’est dynamique « .

Il combine les squats avec la presse. Là, le dos bien calé contre la planche, il pousse un plateau de 150 kilos, une jambe à la fois :  » On a toujours un côté plus fort que l’autre. Pour éviter tout déséquilibre, je travaille chaque jambe séparément. Parfois, je reste plus de vingt minutes sur la presse. Je commence avec un poids léger, pour m’échauffer. J’effectue des séries de douze à quinze répétitions, de quatre à six, selon la forme du jour « .

Desaever travaille sa musculature par groupes : jambes ou dorsaux et pectoraux.  » Il ne faut pas solliciter le même groupe deux jours de suite car en fait, les muscles se développent pendant le repos « .

par pascale piérard – photos reporters/buissin

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