Un corps sans tête

Quiconque a vu le Germinal Beerschot pendant ses matches amicaux arrive à la même conclusion : un avant ne serait pas de trop. De fait, le noyau ne compte qu’un seul attaquant spécifique, Jurgen Cavens. Le Germinal Beerschot ressemble à une armée envoyée à la guerre sans arme et qui s’enterre pour éviter le pire.

Indépendamment de l’attaque, le noyau a subi peu de modifications. De l’équipe qui a remporté la Coupe de Belgique, seuls deux joueurs sont partis : Daniel Cruz et Carl Hoefkens. Si Sezer Öztürk est digne du bien qu’on en dit en Allemagne et que Jonas De Roeck se bat comme Hoefkens pour se relancer, le club aura pallié ces départs.

A une semaine du début de la saison, Marc Brys hésitait encore à propos de sa tactique. Les nouveaux n’ont pas obtenu un rendement suffisant dans son approche habituelle, avec trois défenseurs centraux, deux backs montants, deux médians offensifs et un défensif, plus un avant-centre et un en décrochage. Il peut inverser son triangle, en alignant deux médians défensifs ou évoluer dans un traditionnel 4-4-2, ce qui augmenterait les chances de jouer des ailiers Mohamed Camara (à gauche) et Alexis Kubilskis (à droite, transféré du FC Brussels).

DéFENSE

La défense anversoise reste un mur, même sans Hoefkens. Marc Brys dispose de deux bons joueurs par poste.

Luciano est devenu un des meilleurs gardiens de D1 la saison passée. S’il se limitait à quelques coups d’éclat dans le passé, il a désormais acquis la régularité indispensable. Bram Verbist est une doublure de qualité et il sait mettre de l’ambiance.

L’entraîneur préférera sans doute conserver les automatismes de l’an dernier, c’est-à-dire aligner trois défenseurs centraux et deux latéraux qui montent. Jonas De Roeck semble le successeur logique de Carl Hoefkens. Il est fort tactiquement, bourré de personnalité et doté d’un excellent bagage footballistique. En plus, il veut prendre sa revanche, après avoir été mis sur la touche au Lierse. De Roeck sent sur sa nuque le souffle d’ Igor Lollo, qui a joué à Beveren. L’un d’eux sera aligné à côté de Kurt Van Dooren et du nouveau capitaine, Mario Cvitanovic. A gauche, Cephas Chimedza (Zimbabwe) apporte plus de qualité mais Pieter-Jan Monteyne, qui reste sur une belle saison, devrait entamer celle-ci.

Nul n’a autant progressé en un an que Kris De Wree. L’éternel talent a profité du forfait de Chris Van der Weerden (qui a repris l’entraînement collectif la semaine dernière mais ne pourra pas rejouer avant septembre) pour saisir sa chance à droite et devenir un des piliers de l’équipe.

ENTREJEU

L’entrejeu est intact. Le Germinal Beerschot a enrôlé un meneur talentueux, Sezer Öztürk. Les entraînements à Leverkusen étant moins durs, celui-ci doit peaufiner sa condition mais aussi s’adapter sur le plan tactique. Un système avec un médian défensif et deux offensifs lui convient moins bien car il recherche instinctivement l’axe. En attendant l’arrivée d’un attaquant, il peut avancer d’un cran, en soutien de Cavens, comme Cruz l’an dernier. Dans ce cas, Mohamed Messoudi sera l’élément offensif du triangle médian. Sinon, Öztürk sera en concurrence avec Messoudi, Julien Kemadou et Asubonteng Prince pour le poste le plus avancé du secteur.

Si Brys opte pour un trio plus défensif, Wim De Decker ou Ageyman Dickson joueront à côté de Karel Snoeckx, une des révélations du second tour avec De Wree. Les chances d’ailiers au tempérament offensif comme Camara et Kubilskis n’augmenteront que si Brys procède avec quatre ou cinq médians.

ATTAQUE

Le noyau ne compte donc qu’un seul avant pur sang : Jurgen Cavens. Il sera flanqué de Sezer Öztürk ou d’ Asubonteng Prince, un grand talent qui devrait éclore. Julien Kemadou peut aussi occuper ce poste mais il ne devrait pas être titulaire dans l’immédiat.

CONCLUSION

Chaque année, Marc Brys place la barre un peu plus haut. Après sa brillante performance en Coupe et une qualification européenne, le Germinal Beerschot doit tenir son rang. Avec les joueurs dont il disposait à une semaine du début de l’exercice, le Germinal Beerschot ne fera pas mieux que la saison passée, l’entraîneur en est conscient. S’il obtient un bon attaquant, il pourra alors viser une place dans le subtop, entre la sixième et la huitième, et jouer un rôle significatif. Sinon, il briguera tout au plus la neuvième place, comme l’année dernière.

Geert Foutré

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