Un club sans visage

Le Hertha Berlin profite au maximum du manque de régularité de Leverkusen, Schalke et Wolfsburg.

Si on établissait le classement des clubs des capitales des cinq plus grands championnats européens en fonction du nombre de titres nationaux, cela donnerait ceci : 1. Madrid (32 titres pour le Real et 10 pour l’Atlético sur un total de 84), 2. Londres (13 pour Arsenal, 5 pour Chelsea et 2 pour Tottenham sur un total de 116) ; 3. Paris (2 pour le PSG et 1 pour le Racing sur un total de 76) ; 4. Rome (3 pour l’AS et 2 pour la Lazio sur un total de 111) ; 5. Berlin (0 sur 51).

Cette saison, en Bundesliga, le Hertha Berlin est le meilleur des clubs restant derrière les inaccessibles Bayern Munich et Borussia Dortmund. C’est une surprise car, en mai dernier, l’ancien club de Bart Goor n’avait évité les barrages pour le maintien que parce qu’il présentait une meilleure différence de but que Hambourg.

Mais l’entraîneur hongrois Pal Dardai (39) a fait souffler un vent nouveau sur le club. Ex-star de l’équipe, de 1997 à 2011, il a mis un terme à son double mandat (il était entraîneur intérimaire de l’équipe nationale depuis mai 2015).

Son sens tactique, sa capacité à former un bloc et un jeu offensif ont contribué à donner une nouvelle image à un club connu jusque-là pour ses disputes, sa mauvaise gestion financière et ses résultats décevants.  » Le Hertha ne fait que profiter au mieux du manque de régularité de Leverkusen, Schalke et Wolfsburg « , dit Lothar Matthäus, détenteur du record de sélections en équipe nationale.  » Honnêtement, je le voyais terminer quinzième.  »

La haute conjoncture sportive actuelle fait penser à l’époque où le club jouait en Ligue des Champions (1999/2000) ou à mars 2009, lorsque le Hertha semblait filer vers le titre mais n’avait terminé que quatrième. La saison suivante, il se classait dernier et descendait.

Michael Preetz, le directeur sportif, ne veut pas imaginer qu’un tel scénario se reproduise. Le meilleur buteur de l’histoire du club (1996 à 2003) est considéré par Kicker comme l’un des  » meilleurs acheteurs « .

Après que des connexions avec les pays de l’Est et le Brésil n’avaient abouti à rien, il semble avoir trouvé la bonne formule en transférant des joueurs qui ont eu peu de temps de jeu ailleurs, comme au Bayern Munich (9 au cours des 20 dernières années). C’est ainsi qu’il a réhabilité le Bosnien Vedad Ibisevic (31) et la seule vedette du club, Salomon Kalou (30).

Le Hertha Berlin reste cependant un club sans visage et peu soutenu par ses supporters. Berlin est une ville de migrants où la plupart des autres clubs du pays comptent des clubs de supporters et où de nombreux habitants sont d’origine turque, arabe ou croate.

Le stade olympique peut accueillir 74.475 spectateurs mais, en moyenne, ils ne sont pas plus de 40.000 (la neuvième place au classement des assistances). Le mois dernier, un centre d’entraînement moderne a été inauguré. Il doit être le symbole du renouveau du club.

PAR FRÉDÉRIC VANHEULE

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