Un championnat à deux vitesses

Jeudi, lors du tirage au sort de la phase des poules de la Ligue des Champions, la délégation du Club Bruges prendra place pour un moment à la table des grands de ce monde. C’est toujours un bon moment, un peu surréaliste. Après le 0 sur 18 d’il y a deux ans, un des objectifs du Club consiste à faire bonne impression au bal des champions et à repousser ses limites sur le plan international.

Le Club Bruges a clairement plus de maturité qu’à l’époque. L’équipe est mieux équilibrée et plus forte mentalement. Elle respire la confiance. Avant le match au sommet contre Anderlecht, dimanche dernier, Ivan Leko déclarait que son équipe était plus forte que les Mauves. Étonnant dans la bouche d’un entraîneur dont tout le monde doutait il y a à peine un an et que d’aucuns trouvaient trop mou.

Leko a visiblement évolué et tout Bruges l’a constaté. Cela se ressent sur le groupe. Après la victoire sur Anderlecht (2-1), dimanche, il a déclaré que le vrai boulot ne faisait que commencer. Comme son noyau est pratiquement au complet, il peut travailler les automatismes. Mais aucune arrogance dans ses propos : juste du calme et de la confiance.

De l’engagement, de la passion, de la puissance et deux équipes offensives : le Club Bruges et Anderlecht ont livré un bon match dimanche, surtout en première mi-temps. Anderlecht est encore en chantier et son équipe n’est pas aussi structurée que Bruges mais elle va encore progresser au cours des prochaines semaines, c’est une certitude.

Au point qu’on pourrait avoir droit à un championnat à deux vitesses. Avec Genk en invité. Emmenés par un Philippe Clement qui a déjà aligné 20 joueurs différents en Jupiler Pro League, les Limbourgeois offrent actuellement le football le plus offensif du pays. Genk a déjà aligné onze étrangers en même temps mais c’est devenu inévitable dans un championnat où la légion étrangère est de plus en plus présente.

Le Club a entamé le match au sommet avec deux Belges seulement tandis qu’à Anderlecht, ils n’étaient que trois. C’est devenu tellement évident que plus personne n’en parle. Anderlecht prouve pourtant qu’il est intéressant de puiser dans son propre vivier : au stade Jan Breydel, les jeunes Alexis Saelemaekers, Sebastiaan Bornauw et Francis Amuzu ont joué sans complexe.

Jusqu’ici, les autres grands clubs ne suivent pas. Le Standard n’a encore bien joué que face à Gand. Samedi, il s’est longtemps cassé les dents sur la défense de Saint-Trond. Michel Preud’homme a manifestement encore du travail. Le moteur des Buffalos, lui, a des ratés. C’est dû à une politique de transferts perturbée.

Charleroi est en crise, l’Antwerp (qui n’a inscrit que 4 buts mais a pris 11 points en 5 matches) confirme son bon début de saison dernière. Les chiffres démontrent qu’il a plus souvent le ballon mais son jeu laisse toujours à désirer. On se réjouit de le voir à l’oeuvre dimanche à Anderlecht, qu’il pourrait dépasser en cas de victoire.

Dans un peu plus de deux jours, le mercato ferme ses portes. Il y a eu plus de transactions que jamais depuis le début du championnat. Cela entraîne parfois des situations absurdes. C’est ainsi que Kaveh Rezaei, qui avait encore affronté Genk avec Charleroi il y a dix jours, a disputé dimanche le match au sommet entre le Club Bruges et Anderlecht.

Le mercato empêche les clubs de réfléchir à une véritable politique. Le nombre de transferts augmente chaque année, ce qui entraîne parfois le chaos. Eupen, par exemple, compte 14 joueurs non-européens. Plus des éléments de l’ancien bloc de l’Est, un Français et un Allemand. Comment voulez-vous que l’entraîneur compose une équipe ?

Ivan Leko
Ivan Leko© BELGAIMAGE

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