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Un autre Bayern

Sans Uli Hoeness, le Bayern ne sera plus jamais le même.

On en parlait depuis un moment et la rumeur semble se vérifier : en novembre, Uli Hoeness ne posera plus sa candidature à la présidence du Bayern. Après 40 ans à l’étage directorial, assortis de vingt titres, il va prendre sa retraite. C’est la fin d’une ère. Car le Bayern, c’est Uli Hoeness à 100%. Du moins jusqu’il y a quelques mois.

En novembre dernier, lors de l’assemblée annuelle des membres, il avait déjà laissé entendre qu’il commençait à penser à son départ et depuis, en interne, la critique avait grandi. On disait ainsi qu’un club comme le Bayern, devenu une entreprise de rang mondial, ne devait pas trop s’éloigner de sa base et qu’Hoeness polarisait trop.

Dans les couloirs, on murmurait aussi que le club avait besoin de chaleur. Le président n’a pas toujours tenu des propos heureux dans la presse. En février, notamment, il a déclaré que tout le monde sursauterait en apprenant avec quels joueurs le Bayern était en train de négocier. On attend toujours ce grand nom, même après l’arrivée d’ Ivan Perisic. Les supporters ont, dès lors, commencé à s’en prendre à Hoeness.

Ce n’est pas un secret non plus : Uli Hoeness et Karl-Heinz Rummenigge, le président du conseil d’administration, ne sont pas toujours sur la même longueur d’onde, ce qui ne facilite pas les choses, même si les deux hommes n’ont jamais montré le moindre signe de divergence en public. Mais toutes ces polémiques et discussions plombent Hoeness, qui n’a plus jamais été le même après sa peine de prison, selon les initiés, même s’il a été acclamé à son retour.

Uli Hoeness n’annoncera pas avant le 29 août quelle tournure prendra son avenir mais son successeur est déjà connu : il s’agit de Herbert Heiner, l’ancien CEO d’Adidas, déjà président du conseil des commissaires du Bayern. Il devra poursuivre la modernisation du Bayern, dont le modèle commence à être dépassé.

On ne peut soupçonner d’incompétence un homme qui a été à la tête d’une société de l’envergure d’Adidas. Mais l’intronisation de Heiner ne rajeunira pas les cadres : il a 65 ans, deux ans de moins qu’Hoeness. Les deux hommes sont bons amis : quand Hoeness était en prison, Heiner était un de ses plus fidèles visiteurs.

On s’attend à ce que Heiner soit nommé président le 1er janvier 2020, date à laquelle l’ancien gardien Oliver Kahn entrera également en fonction. Il doit devenir le bras droit de Karl-Heinz Rummenigge, qui prendra sa retraite le 31 décembre 2021. Rummenigge, une légende quand il jouait, a démontré qu’il pouvait contrôler le club pendant l’absence forcée d’Uli Hoeness. Il est un stratège intelligent, il dispose d’un énorme réseau et jouit du respect général. C’est aussi pour ça qu’il lui avait été difficile de retravailler avec Hoeness.

On ne sait pas encore si Uli Hoeness va devenir président d’honneur et s’il conservera encore une influence sur le club, de l’extérieur. Un jour, Hoeness a dit qu’il servirait le Bayern jusqu’à son dernier souffle.

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