Un Apache à Turin

Autoritaire leader de Serie A et demi-finaliste de la Coupe d’Italie, la Juventus défendra aussi, le 18 mars, son avantage de 2-1 face au Borussia Dortmund en huitièmes de finale de la Ligue des Champions. Le club turinois doit une partie de son succès aux buts de Carlos Tevez (31 ans).  » La Juventus est devenue mon second foyer « , explique l’avant de poche argentin à El País.  » Tout est mis en oeuvre pour que je sois performant.  » Depuis quelques années, la Juve surclasse le championnat, sans toutefois confirmer au niveau européen. Tevez a trouvé une explication à ces échecs.  » Le championnat italien est dur. Nous ne gagnons pas nos matches facilement. La plupart de nos adversaires présentent des défenses fermées et il est très difficile de marquer. C’est épuisant, physiquement et mentalement. Du coup, en Ligue des Champions, il nous est difficile de changer de mode face à des formations qui veulent jouer au football.  »

C’est différent cette saison. En été, Antonio Conte, démissionnaire, a été remplacé par Massimiliano Allegri.  » Conte est un vainqueur. Il ne cessait de nous harceler, à l’entraînement comme en match. Il n’y avait que deux issues, pour lui : gagner ou gagner. Allegri est relax. Nous nous sommes également préparés différemment à nos matches européens.  » Quand on lui demande comment se passe sa collaboration avec Andrea Pirlo, Tevez a ces paroles :  » C’est un plaisir de pouvoir dire que j’ai joué avec Pirlo.  » Toutefois, selon lui, le meilleur passeur avec lequel il a joué, c’est Paul Scholes.

Tevez a grandi à Fort Apache, un des quartiers les plus dangereux de Buenos Aires, d’où son surnom, l’Apache.  » La criminalité et les drogues faisaient partie du quotidien. J’avais constamment peur d’être arrêté. J’éprouvais un profond respect pour la police. Malgré ces difficultés, je n’aurais pas voulu une autre jeunesse. J’ai appris à être un homme. L’école ne m’a pas enseigné grand-chose mais la rue bien.  » Tevez a entamé sa carrière pro aux Boca Juniors. Il s’est ensuite dirigé vers le Brésil et les Corinthians, puis a joué pour West Ham, Manchester United et Manchester City.

L’avant, qui compte 66 sélections et treize buts pour l’Argentine, n’a jamais été convoqué par Alejandro Sabella. Il n’a pas disputé un seul match de 2011 au dernier Mondial. On raconte que Lionel Messi aurait opposé son véto à la sélection de Tevez.  » Ce sont des ragots de journalistes. On en parle beaucoup en Argentine : c’est Messi ou Tevez, jamais les deux ensemble mais nous nous entendons très bien, y compris en-dehors du terrain. Jamais Messi ne dirait au coach qui doit jouer ou pas. Il n’est humainement pas capable de faire ça.  » Depuis l’embauche au poste de sélectionneur de Gerardo Martino, Carlos Tevez a d’ailleurs réintégré la sélection.

PAR STEVE VAN HERPE

 » Jamais Messi ne dirait au coach qui doit jouer.  »

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