UN AN PLUS TARD

avec Gilbert Bodart

AIMÉ ANTHUENIS et les programmes belges

Il y a un an, Aimé Antheunis avait déclaré après le match amical des Diables à Oslo qu’il ne toucherait pas à son groupe. La Belgique avait livré une prestation intéressante face à la Norvège (2-2). Il s’agissait d’un match de préparation censé permettre à l’équipe d’être prête à affronter la Lituanie. Un match qui s’était finalement soldé par un nul (1-1) insuffisant à Charleroi.

A l’époque, beaucoup de joueurs qui n’évoluaient pas dans leur club ont participé à la rencontre amicale. Le résultat avait satisfait de nombreux observateurs. Mais ce n’était que de la poudre aux yeux. Tout le monde était content. En réalité, ce résultat masquait les réels problèmes de notre équipe nationale. Cette situation est comparable à ce qui s’est déroulé récemment. La Grèce a été désignée pour un match amical en vue de préparer les Diables à leur rencontre en Bosnie. On a battu les champions d’Europe au Stade Roi Baudouin (2-0). Fatalement, cette victoire a eu pour effet de booster le moral de beaucoup. Mais à nouveau, cette rencontre a annihilé les nombreuses lacunes qui grevaient le jeu des Belges. Ces derniers ont en plus affronté une formation hellène qui est venue sans aucune motivation et qui n’est certainement plus l’équipe qui a fait des miracles au Portugal à l’EURO 2004. Résultat : la Belgique n’a jamais été en mesure d’inquiéter les Bosniaques sur leur terrain. Si on avait vraiment voulu préparer notre équipe nationale à un tel match, on aurait dû jouer une rencontre à l’extérieur et choisir une équipe qui avait à peu de choses près le même style que la Bosnie-Herzégovine. Ce qui n’était absolument pas le cas !

PHILIPPE SAINT-JEAN a manqué d’humilité

En septembre de l’année passée, Mouscron entamait le championnat en boulet de canon et pouvait se targuer d’une moyenne de champion. Interrogé sur son secret, Philippe Saint-Jean avançait naïvement que son système de jeu était extrêmement compliqué et difficile à comprendre.

Il s’est évidemment beaucoup trop précipité dans son jugement. En foot, rien n’est jamais joué d’avance et il ne faut jamais s’emballer. C’est ce qu’a fait Saint-Jean et il en a subi les conséquences par la suite puisqu’il a été limogé. Dès qu’une formation occupe une place intéressante au classement, son entraîneur doit se préparer à la chute. Il faut être fataliste et ne pas immédiatement se reposer sur ses lauriers. Saint-Jean aurait dû faire preuve d’humilité.

ZÉPHIRIN ZOKO à la cote à la côte

Zéphirin Zoko effectuait il y a un an un test au Lierse. Cet attaquant a finalement signé à Ostende, club pour lequel il a inscrit huit buts. Il évolue actuellement à Gand.

A l’époque, on cherchait à Ostende un attaquant-type, un pivot. Comme chaque matin, j’étais allé acheter tous les journaux pour faire le tour de l’actualité footballistique. J’ai donc été intéressé par Zoko. Il passait alors un test au Lierse mais le club hésitait aussi à transférer Esteban Solari. J’ai téléphoné aux Lierrois pour mettre en évidence le fait que le joueur nous intéressait. J’ai été en contact avec Eric Van Meir et je lui ai demandé s’ils allaient le prendre. L’Ivoirien a finalement abouti à Ostende. C’est un excellent joueur. Il peut un jour espérer atterrir dans un club du top. Il a toutes les capacités requises. Il a un jeu de tête extraordinaire. C’est quelqu’un de très respectueux. En définitive, j’estime que c’est un grand monsieur qui est en plus très modeste. Mais il doit faire attention à ne pas être trop gentil dans le vestiaire. Il pourrait se laisser marcher sur les pieds.

OLIVIER SURAY et le choco version Brio

On parlait à l’époque de l’avenir d’Olivier Suray. Il avait mis du choco sur son pain avant un match et s’était fait réprimander par Sergio Brio.

C’était un véritable scandale ! Comment a-t-on pu laisser échapper cette information ? C’est la risée d’en avoir parlé. Ce n’est tout de même pas la fin du monde d’étaler un peu de chocolat sur sa tartine. Le lui avoir reproché constituait de la pure méchanceté. Mais Oli en est sorti grandi. C’est un homme qui n’a pas peur de ses actes et assume tout ce qu’il entreprend. Il savait qu’il détenait la vérité et ne s’est pas laissé faire. Dorénavant, il est directeur sportif et doit avoir un caractère bien trempé pour occuper cette position dans l’organigramme d’Alliansi, en D1 finlandaise. C’est un très bon job pour lui. Le championnat finlandais se termine le 15 octobre. On peut s’interroger sur cette histoire de paris. On ne sait jamais ce qui s’est réellement déroulé. Il y a eu aussi des paris avec Virton mais au final, on ne récupère qu’une pâle copie de la vérité.

JONATHAN BLONDEL et son mauvais plan de carrière

Il y a un an, Jonathan Blondel déclarait qu’à Bruges, c’était comme à Tottenham, il fallait bosser et se taire. Il estimait que sa situation n’avait pas vraiment changé sauf qu’il était plus proche de sa famille.

Blondel est un joueur qui a beaucoup de talent mais il devrait être de temps en temps un peu plus méchant et agressif, tant sur le terrain qu’en dehors. Il devrait développer sa force et sa puissance. On peut faire un parallélisme avec Gaëtan Englebert. C’est un joueur trop peu loquace à mon goût. Il devrait beaucoup plus s’affirmer. Il pourrait s’imposer en tant que leader étant donné qu’il a toutes les qualités nécessaires. Mais sa personnalité ne le lui permet pas. Il n’est pas un Marc Wilmots ou encore un Guy Hellers, des joueurs aptes à prendre leurs responsabilités. Blondel est aussi un garçon effacé. Il pourrait un peu plus parler. De plus, il a le talent pour se faire entendre. D’autres joueurs parlent beaucoup mais on ne les voit pas sur le terrain. Jonathan est timide et timoré. Gaëtan a plus d’expérience mais après une victoire, il est simplement content. Après une défaite, il va très rarement hausser le ton. Ces deux joueurs ne sont pas animés par un esprit de révolte. On se demande parfois s’ils sont vraiment motivés au maximum. A Ostende, on n’avait pas beaucoup de talents mais la motivation caractérisait notre groupe. Maintenant que Nastja Ceh est parti, Blondel devrait exploser. Il ne doit pas vivre sur ses acquis et doit encore persévérer. Il est en réalité parti beaucoup trop tôt de Mouscron. Surtout en Angleterre ! Ce n’est pas un championnat qui lui convient spécifiquement. C’est trop physique. A Bruges, ça l’est également mais le niveau est moindre. A l’époque, on parlait de lui comme étant le nouveau Marc Degryse. On peut donc se demander s’il a bien fait de venir à Bruges. Il n’y est pas titulaire indiscutable. Revenir à Mouscron aurait constitué un bien meilleur choix. Il y aurait eu plus de responsabilités, ce qui lui aurait permis d’encore s’améliorer.

MÉMÉ TCHITE tient sa revanche

Le Standardman Mémé Tchite déclarait la saison dernière que si Anderlecht avait été plus décidé, il évoluerait à Bruxelles. Depuis, l’attaquant a un peu été balancé de gauche à droite. Il n’a jamais été vraiment titulaire. Mais cette saison semble être la sienne. Il est actuellement le meilleur buteur du club.

Le Standard souhaitait en fait prêter son joueur. Mais Tchite s’est donné au maximum pour gagner sa place de titulaire. C’est un joueur très sûr et il s’est conduit en véritable professionnel. Il ne s’est pas impatienté et a su garder son calme. Dans un contexte où beaucoup considèrent prématurément qu’ils n’ont plus rien à faire au sein du club qui les emploie, Tchite est parvenu à persévérer. Maintenant, tout le monde est très satisfait de ses performances et je crois que le Standard fera tout pour le garder. Il pourra donc à l’avenir apporter encore plus qu’actuellement aux Rouches. Le club liégeois en a besoin. C’est un joueur totalement imprévisible et il l’a prouvé dans sa force de caractère en réussissant à s’imposer là où personne ne l’attendait.

Propos recueillis par Tim Baete

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