Un adieu en mineur

C’était début décembre, le soir précédant le match de Ligue des Champions d’Anderlecht au Celtic Glasgow. La plus grande ville d’Ecosse resplendissait sous les décorations de Noël et pendant le dîner de presse, dans un excellent restaurant, Herman Van Holsbeeck avait parlé de son travail à Anderlecht et des liens indéfectibles l’unissant à Roger Vanden Stock. Il n’était pas encore question de Marc Coucke et Van Holsbeeck avait affirmé que par loyauté, il lierait son sort à celui de Vanden Stock. Si le président arrêtait, il ferait de même. Les deux hommes semblaient former un bloc, uni par un énorme respect mutuel.

Herman Van Holsbeeck a été jeté comme un malpropre.

Passer des paroles aux actes aurait été tout à l’honneur de Van Holsbeeck, plutôt que d’attendre qu’on le prie de vider son bureau à Neerpede et de rendre sa voiture de fonction. Mais c’eût été un sacrifice financier trop important, compte tenu de son contrat, valable jusqu’en 2020. Maintenant, on en est à un divorce pénible, qui se règlera devant le tribunal.

Après quinze ans de maison, Herman Van Holsbeeck est tout simplement jeté à la poubelle. Le communiqué de presse ne le remercie même pas pour services rendus. Ce n’est pas digne du club, véritable temple de l’aristocratie, qui a toujours attaché tant d’importance au style et à l’étiquette. Et Van Holsbeeck personnifiait ces valeurs. Même dans les moments difficiles, il était un ambassadeur serein du RSCA, toujours mesuré, pondéré.

Naturellement, il a commis des erreurs et certains ne l’appréciaient pas. C’était déjà le cas lors de son passage au Lierse. Bien sûr, ces dernières années, sa politique des transferts n’a pas été couronnée de succès. Son étroite collaboration avec Mogi Bayat en a énervé certains et il était manifestement irrité lors de la première conférence de presse de Marc Coucke, quand il avait clamé, la voix teintée d’émotion, qu’il n’assumerait aucune responsabilité lors du prochain mercato s’il n’était pas couvert.

Le problème, c’est que ce sont toujours les dernières réalisations qui restent en mémoire. Pourtant, Van Holsbeeck a également accompli d’excellents transferts au fil des années. Sinon, il ne serait pas resté en poste aussi longtemps.

Marc Coucke a toujours insisté sur le fait qu’il voulait préserver l’âme d’Anderlecht mais par la manière dont il écarte Van Holsbeeck, il opère une nette rupture de style. Il doit prendre garde à ne pas se contredire. On sait depuis longtemps que Coucke peut être dur envers ceux qui ne sont pas sur la même longueur d’ondes que lui et qu’il aime à s’entourer de gens auxquels il fait confiance. Il n’y a rien de mal à ça. Il n’est pas non plus illogique qu’il veuille rompre avec le passé pour conférer un nouvel élan, plus moderne, au club. Mais alors, qu’il le fasse avec dignité.

Dans les semaines à venir, on va beaucoup spéculer sur le sort de Hein Vanhaezebrouck. Le nouveau président dément résolument les rumeurs selon lesquelles il ne croit pas en l’entraîneur et tout dépendra évidemment de la manière dont le champion en titre gérera ses PO1. S’il gagne dimanche contre le Club Bruges, tout sera différent. En attendant, depuis un moment, on murmure en coulisses le nom de Francky Dury. A-t-il le profil requis ? Quoi qu’il en soit, l’entraîneur nie fermement tout contact. Il peut difficilement dire autre chose. Luc Devroe, qui n’a pourtant pas l’habitude de tourner autour du pot, a aussi déclaré, il y a un mois, n’avoir pas encore discuté de son passage à Anderlecht. Par moments, le monde du football ressemble au palais des mensonges.

Herman Van Holsbeeck
Herman Van Holsbeeck© BELGAIMAGE

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