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CAPITALE

Kiev

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SÉLECTIONNEUR: MIKHAIL FOMENKO

MIKHAIL FOMENKO – 67 ans – Un ancien défenseur, a gagné la Coupe d’Europe des Vainqueurs de Coupe avec le Dinamo Kiev en 1975 et a privé le Bayern d’une Supercoupe européenne. En 1993, il a conduit le Dinamo au doublé en Ukraine, avant d’entraîner une multitude de petits clubs, notamment en Guinée. Il est sélectionneur depuis 2012.

Il y a quatre ans, l’Ukraine a organisé l’EURO avec la Pologne, sans grand succès. Pouvez-vous franchir le premier tour en France ?

MIKHAIL FOMENKO : Nous avons tourné la page durant nos trois derniers matches amicaux et mis notre jeu au point, pour compliquer la vie de l’Allemagne, de la Pologne et de l’Irlande du Nord. Mais, et c’est la grande différence par rapport au tournoi précédent, la pression sera moins forte. Oleg Blokhine, mon prédécesseur, était obligé de se qualifier, puisqu’il avait l’avantage du terrain mais ça s’est retourné contre l’équipe.

Le groupe actuel a plus d’expérience que celui de Blokhine.

FOMENKO : Oui. Aussi mauvaise qu’ait été l’expérience d’il y a quatre ans, nous pouvons faire bonne figure. A l’époque, nous étions qualifiés d’office et nous n’avions disputé que des matches amicaux alors que cette fois, nous étions dans une poule de qualification ardue, dont nous avons terminé troisièmes, après l’Espagne et la Slovaquie. Nous n’avions encore jamais gagné contre la Slovénie, notre bête noire, mais nous y sommes parvenus en barrages. Ça doit nous insuffler de la confiance.

L’inconvénient, c’est que la plupart de vos joueurs ont disputé très peu de matches cette saison.

FOMENKO : En effet. Cette année, le championnat ukrainien n’a comporté que 14 équipes et en hiver, Metalurh Zaporizhia a fait faillite. Les joueurs ont donc moins de rythme. C’est pour ça que nous avons organisé des stages en Italie et en Suisse avant l’EURO, pour leur donner une bonne condition physique.

Les joueurs doivent comprendre qu’ils ne participeront sans doute qu’une ou deux fois à un tournoi durant leur carrière et qu’ils doivent travailler d’arrache-pied pour être prêts. En partant très tôt, ils ont aussi l’occasion de s’habituer aux températures françaises. Pendant le tournoi, nous résidons à Aix-en-Provence, à trente kilomètres de Marseille. Nous pourrons nous entraîner tous les jours au Stade Georges-Carcassonne d’Aix.

Comment jugez-vous les rapports de force dans votre poule ?

FOMENKO : Nous avons déjà joué pas mal de matches contre la Pologne mais elle n’avait pas été aussi bien classée depuis six ans. L’Allemagne ? C’est simple, elle est championne du monde. Je ne considère pas l’Irlande du Nord comme un petit poucet. Elle joue à la britannique, avec beaucoup d’engagement, et ça fait d’elle un adversaire difficile. Mais y a-t-il encore des équipes abordables ? Nous devrons jouer avec beaucoup de discipline, à chaque match, pour concrétiser nos ambitions.

Qui sont ?

FOMENKO : La qualification pour le tour suivant constitue un minimum. Les joueurs seront prêts physiquement, motivés, et le staff technique est là pour les préparer tactiquement aux trois premiers matches.

ANALYSE ÉQUIPE TYPE 4-2-3-1

On défend puis on verra bien. Ou, comme le formule le sélectionneur Mikhail Fomenko :  » Je n’aime pas les équipes qui jouent franchement. Quand on n’encaisse pas de but, on ne peut pas perdre.  » Il a le mérite d’être franc… Il procède en 4-2-3-1, avec le gardien du Shakhtar, Pyatov (31 ans), qui a joué tous les matches. Le duo qui le précède, Rakitskiy- Chatsheridi, regorge d’expérience également.

Sur le flanc gauche, Shevchuk reste une valeur sûre, malgré ses 37 ans, comme Fedetskiy (31 ans) à droite. Les deux arrières peuvent arpenter tout leur flanc en club mais avec Fomenko, ils doivent se concentrer sur la défense. Safety first. Le bloc défensif est verrouillé par Stepanenko et Rotan, le capitaine de 34 ans, deux médians défensifs plutôt lents, qui prennent aussi beaucoup de cartes.

Les deux médians latéraux, Konoplyanka et Yarmolenko, sont créatifs dans leur club mais le sélectionneur les contraint à endiguer les attaques rapides, ce qui les oblige souvent à reculer. Après huit saisons au bord du Dniepr, Konoplyanka (26 ans) a rejoint Séville, avec qui il a joué d’emblée 52 matches et gagné l’Europa League. Yarmolenko (26 ans) a conduit Kiev à un deuxième titre consécutif et est, à 26 ans, le prochain produit d’exportation.

Dans l’axe médian, Harmash lit très bien le jeu mais il n’échappe pas aux lois de l’équipe : courir et se battre. Dans son cas, cela se passe dans le dos de l’unique avant-centre Roman Zozulja, qui avait soutenu financièrement l’armée ukrainienne dans sa lutte contre les rebelles pro-russes, il y a deux ans. Il marque peu mais… est un rude travailleur.

THE VOICE

YEVHEN GRES KOMANDA WEEKLY

 » A l’arrivée de Mikhail Fomenko, nous étions 55e au classement FIFA. Nous avons grimpé de trente places mais je doute que l’équipe soit déjà prête à rivaliser avec l’Allemagne, pour ne citer qu’elle. Elle est empreinte de rage de vaincre mais est-ce suffisant pour atteindre le tour suivant ?  »

KONSTANTIN DOVGAN UA-FOOTBALL PORTAL

 » Fomenko a prouvé qu’une équipe moyenne pouvait être efficace et connaître le succès. Il y a de nouveau de l’espoir pour l’équipe nationale car elle a enfin trouvé un équilibre entre attaque et défense. Mais je pense que nous devons avant tout espérer que les autres équipes perdent des plumes. « 

À SAVOIR

– L’Ukraine n’a repris aucun joueur évoluant en Russie. Une des victimes de cet ostracisme était Jevhen Zeleznjov, qui avait rejoint Kuban Krasnodar en hiver. Sa signature pour le Shakhtar à la mi-mai a permis à la fédération de revenir sur sa décision. Oleksandr Zintchenko (FK Ufa) et Marko Devic (Rubin Kazan) sont confinés à la maison.

– Après son but contre le Dinamo Kiev, Taras Stepanenko (Shakhtar) a provoqué le kop de Kiev. Andriy Yarmolenko lui a flanqué une gifle. Les deux internationaux se sont toutefois serré la main pendant le stage. Affaire classée.

JOUEUR: ANDRIY YARMOLENKO

Il y a quatre ans, l’Ukraine était automatiquement qualifiée, puisqu’elle organisait le tournoi. C’est votre première véritable qualification. Comment cela se fait-il ?

ANDRIY YARMOLENKO : En 2000, la Slovénie nous a battus en barrages mais notre groupe ne comporte plus de joueur de cette époque. Ce souvenir, que d’aucuns considèrent comme un signe du destin, n’a donc pas eu d’influence sur nous. Nous avons entamé notre match à domicile sans complexe et gagné 2-0, posant les jalons de notre qualification. Au retour, la Slovénie a fait 1-1. Nous méritons notre place.

Quel regard portez-vous sur l’édition précédente ?

YARMOLENKO : Nous avons joué un bon match contre la Suède, battue 2-1. Après la défaite contre la France, nous nous sommes inclinés par le plus petit écart contre l’Angleterre mais nous méritions mieux. Dommage car qui sait ce que nous aurions pu réussir.

Quelle équipe vous a le plus impressionné pendant les qualifications ?

YARMOLENKO : L’Espagne. Triple championne d’Europe, ce qui est éloquent. Les deux matches ont été très durs. L’équipe de Vicente Del Bosque a joué en possession du ballon. Je l’ai à peine touché. J’ai dû beaucoup courir et aider la défense.

Que savez-vous de vos adversaires à l’EURO ?

YARMOLENKO : Des quatre, l’Allemagne émerge nettement mais il n’y a plus de nations invincibles. Nous pouvons battre l’Allemagne à condition que chacun s’efface au profit de l’équipe et forme un bloc, offensivement et défensivement. Les autres équipes ne se sont pas non plus qualifiées grâce à un miracle. Je m’attends à un match difficile contre l’Irlande du Nord, une équipe qui ne baisse jamais les bras. La Pologne se bat aussi et, en plus, elle possède en Robert Lewandowski un buteur charismatique.

Vous devez marquer. Espérez-vous recevoir de bons conseils d’Andreï Shevchenko, entraîneur adjoint de l’équipe nationale ?

YARMOLENKO : Nous nous connaissons bien. Nous avons joué ensemble au Dinamo Kiev. Toutes les conseils sont les bienvenus. La fédération a bien fait d’adjoindre Andreï au staff. Son expérience peut nous être précieuse.

Comment allez-vous gérer la pression qui pèse sur vos épaules ?

YARMOLENKO : Je ne veux pas trop m’appesantir sur ce qui peut se passer ni sur ce qu’on attend de moi car ça nuirait à la qualité de mon jeu. Si je me mets trop la pression, mon corps peut mal réagir. L’individu n’est pas important. Nous poursuivons tous le même but : nous qualifier pour le tour suivant. Quel que soit l’adversaire, nous partons toujours avec 50 % de chances de victoire. C’est pour nous un honneur de jouer pour notre pays. C’est nous qui comptons, pas l’adversaire. Si nous atteignons tous notre meilleur niveau, nous pouvons gagner contre n’importe qui.

 » Nous devrons jouer chaque match avec beaucoup de discipline pour réaliser nos ambitions : le second tour.  » MIKHAIL FOMENKO

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