Tube de l’été ?

L’attaquant londonien explose à 29 ans, après une carrière passée dans les clubs de la capitale anglaise.

L’Angleterre, pays de la culture pop par excellence, est férue d’ one hit wonder, ces chanteurs connus uniquement pour un seul tube. Le football suit naturellement la mode. Et en cette année 2010, c’est le nom de Bobby Zamora qui revient sur toutes les lèvres. A tel point qu’à 29 ans, l’attaquant de Fulham pourrait être l’invité de dernière minute dans l’équipe anglaise pour la Coupe du Monde.

Lui qui en début de saison avait clamé haut et fort qu’il jouerait dorénavant pour son pays d’origine, Trinidad & Tobago ? Oui mais quelques semaines plus tard, lorsqu’il débuta en fanfare la saison (six buts en quatre matches), le Cottager se disait que finalement, la sélection anglaise et une Coupe du Monde à la clé sonneraient mieux qu’une carrière au sein des Socca Boys.

Jusqu’à cette saison, rien ne prédisposait cet échalas d’1m87 à porter le maillot national. OK, il n’y plus beaucoup d’Anglais en Premier League mais de là à écumer Craven Cottage pour trouver un attaquant, il y a un pas que même les bookmakers n’osaient pas franchir. Car, quand on joue à Fulham, on ne part pas favori.

Il va falloir revoir son jugement. Depuis deux ans, les Londoniens construisent leur nid. Une qualification européenne la saison passée, au nez et à la barbe de Manchester City et de Tottenham. Et un parcours européen dantesque en 2010, avec comme points d’orgue les éliminations du tenant du titre, le Shakhtar Donetsk et de la Juventus Turin après un match épique au retour (4-1). De quoi mettre les joueurs en lumière.

Et parmi ceux-ci, c’est le Londonien pur jus qui a attiré l’attention. Celui formé à l’école des champions, la Senrab Football club qui a vu grandir les John Terry, Jermaine Defoe et Sol Campbell avant de passer par le centre de formation anglais le plus prolifique, celui de West Ham (qui a sorti depuis 15 ans les Rio Ferdinand, Defoe, Frank Lampard, Joe Cole ou Michaël Carrick). Bref, un menu alléchant. Vous ajoutez à cela une convocation assez précoce chez les Espoirs anglais, entraînés par David Platt, en 2002 et des prêts gagnants en division inférieure (70 buts en trois ans à Brighton) et vous obtenez des ingrédients capables de lier la sauce.

Un Londonien de clubs de second rang

Pourtant, Zamora allait rester en cale sèche. Une saison blanche à Tottenham, et des passages dans les clubs moins réputés de la capitale, toujours entre la Champion-ship et la Premier League. Dans la boue des matches pour le maintien. D’abord à West Ham où il servit de monnaie d’échange dans le transfert de Defoe en 2004. Il resta cinq saisons à Upton Park avec comme principal fait d’armes un titre de joueur de l’année en 2004-2005. Le hic, c’est que c’était en Championship. Tout de même, ce but contre Preston North End en finale des play-offs est entré dans la légende des Hammers. C’est déjà cela de pris.

Zamora marque en D2 mais beaucoup moins au plus haut niveau où son gabarit le voue davantage à un rôle de pivot.  » C’est un peu un attaquant à l’ancienne. Il use les défenses et sert avant tout ses partenaires « , a récemment affirmé son entraîneur, le placide Roy Hodgson. Tout cela pour dire qu’il n’a pas cette facilité devant les buts qu’ont tous les grands buteurs. Zamora, c’est du travail et de la confiance. Et cette saison, il en a pris une tonne, de la confiance. Un départ en fanfare et des prestations remarquées contre Manchester United (3-0) et contre la Juventus. Il était temps car, à Fulham, on commençait à désespérer. Acheté en 2008 dans un package avec John Pantsil pour 8 millions d’euros, il n’avait scoré que deux fois la saison passée. Au point de décrocher le surnom de marmite, une sauce ragoûtante qu’on aime ou qu’on n’aime pas, et d’être sur le point de rallier Hull City l’été passé. Le deal était fixé avec Fulham mais le joueur a refusé en dernière minute. Depuis lors, ses statistiques ne font que se gonfler. Huit buts et six assists en championnat ; six réalisations en Europa League et deux en Cup.

Voilà de quoi devenir le tube de l’année. De l’été, on verra. Ça, ça dépendra de Fabio Capello. Mais, vu la rareté des attaquants anglais et le rythme effréné du championnat, les usant tous jusqu’à la corde, le nom de Zamora pourrait bien réapparaître beaucoup plus vite qu’on ne le pense.

par stéphane vande velde

« C’est un attaquant à l’ancienne. Il use les défenses et sert avant tout ses partenaires. (Roy Hogdson) »

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire