TU FAIS QUOI ?

Que sont devenus les 18 entraîneurs qui avaient débuté la saison 2004-2005 sur le banc en D1 ?

Virés sans clubs SERGIO BRIO

49 ans

Viré de Mons en octobre 2004

Parcours comme coach : 90-94 Juventus ITA (adjoint), 95-96 Cagliari ITA (adjoint), 09/03-10/04 Mons

Activité actuelle : consultant TV et presse écrite.

Il n’a reçu que 120.000 euros de Mons et va en appel

 » Encore Sport/Foot Magazine ? Je n’ai pas été assez clair avec vous ? Je me fous de Sport/Foot Magazine, je ne veux plus vous parler. Je n’ai pas à me justifier, c’est mon problème. Vous téléphonez à un numéro privé. Je vous conseille une chose : oubliez-le ou vous aurez des problèmes. La prochaine fois que vous m’appelez, je vous envoie un avocat. Ne prenez pas ça à la rigolade : je le dis et je le ferai. Vous avez compris ? »

Toujours aussi aimable, le fier Italien n’a pas reçu de Mons ce qu’il réclamait suite à son limogeage. Il voulait 1,2 million, le tribunal du travail lui en a accordé… 120.000, répartis comme suit : 75.000 euros versés par le club dès son départ, 25.000 d’indemnités complémentaires décidées par le tribunal… et 20.000 comme  » pourcentage sur les transferts sortants de Wamberto et Muhamet Yoldas « , dixit son avocat, Laurent Denis. On croit rêver !

 » C’était un accord pris par Sergio Brio et le club « , justifie l’avocat. Brio et Maître Denis vont en appel devant la cour du travail. Ils se basent sur deux arguments. 1° Brio avait deux contrats à Mons : un officiel et un officieux. Le tribunal n’a reconnu que l’officiel, jugeant l’autre illicite. Or, c’est en se basant sur l’officieux que Brio et son avocat arrivent à une demande de 1,2 million. 2°  » Les avantages en nature ont été mal jugés par le tribunal « , estime Laurent Denis.  » Et si nous perdons en appel, nous irons en cassation. Sergio Brio en fait une question de principe « . En attendant, Brio a repris ses activités de consultant pour une télé locale et un journal italiens.

EMILIO FERRERA

38 ans

Viré du Brussels en février 2005 et de La Louvière en octobre 2005

Parcours comme coach : 91-93 Racing Club Bruxelles, 93-94 America Mexico (MEX), 94-95 Racing Jet Bruxelles, 95-96 Racing Jet Wavre, 97-99 Lombeek, 10/09-09/01 Beveren, 10/01-02 RWDM, 02-04 Lierse, 04-02/05 Brussels, 07/05-10/05 La Louvière

Activité actuelle : Consultant TV et presse écrite

Il jure qu’il y a autre chose que le foot dans la vie

 » On sait que le limogeage fait partie intégrante du métier. On doit y être préparé même si cela n’est pas toujours évident. Il faut aussi relativiser. Il y a autre chose que le football dans la vie. On peut parler d’événements douloureux quand on perd un proche, pas quand on est licencié… Moi, cela m’a permis de passer du temps avec mon jeune bébé, ce que je n’aurais pas pu faire si j’étais resté en place. Après mon limogeage du Brussels, je n’ai pas mis trop de temps à retrouver un emploi puisque j’ai pu rebondir à La Louvière. Comme tout travailleur qui se respecte, je dois nourrir ma famille et comme je n’ai pas un passé de grand joueur derrière moi, je ne peux pas me permettre d’attendre le projet qui me conviendra le mieux. Suite à mon départ de La Louvière, j’ai annoncé que je ne reprendrais pas un boulot d’entraîneur tout de suite. Cette donne est toujours d’actualité. Je n’ai pas l’envie de travailler comme je le faisais ces dernières saisons. Cela ne me motive plus. Il faut un projet auquel j’adhère. Quitte à prendre une autre voie. Pour le moment, j’officie comme consultant et cela m’oxygène l’esprit car je peux £uvrer avec des gens plaisants « .

PHILIPPE SAINT-JEAN

51 ans

Viré de Mouscron en mars 2005

Parcours comme coach : 79-80 CS Brainois (jeunes), 80-81 CS Waysien (jeunes), 83-85 Union St-Gilloise (jeunes), 87-93 CS Brainois, 93-94 Union St-Gilloise (jeunes), 94-95 FC Malines (jeunes), 95-97 Espoirs nationaux, 97-02 Mouscron (jeunes), 02-04 Tubize, 04-03/05 Mouscron

Activité actuelle :  » encodeur « .

Il digère son deuxième C4 mouscronnois en 9 mois

 » J’ai très mal vécu mon limogeage de D1. J’étais saboté par deux ou trois joueurs, ainsi que par Geert Broeckaert. Il y avait deux solutions : écarter les joueurs saboteurs, ou me mettre provisoirement à l’écart pour rendre mon poste en fin de saison. Nous avons tranché pour la deuxième solution. J’ai fait confiance mais on a vu ce que cela a donné. Si on ne peut même plus avoir confiance en son président… J’ai été le dindon sur toute la ligne. Quand j’entends la direction actuelle souligner publiquement la droiture d’un Broeckaert qui n’a fait que me planter des couteaux dans le dos, je suis encore plus amer.

Bref, j’avais accepté de reprendre la direction du Futurosport. Aujourd’hui, je vole à nouveau dehors. Comme un voleur. Avec effet immédiat. Je ne sais pas ce que je vais faire. J’ai déjà des touches mais j’attendrai probablement le mois de juin pour me décider. En attendant, je vais m’occuper de l’informatisation de toutes mes données de formation : il y en a pour des années « .

RENÉ VANDEREYCKEN

52 ans

Viré de Genk en mai 2005

Parcours comme coach : 04/89-03/91 La Gantoise, 10/93-05/94 Standard,

94-97 RWDM, 97-12/97 Anderlecht, 00-11/00 Mainz GER,

02-04 Twente NED, 04-05 Genk

Activité actuelle :  » Secret  » !

Il regarde du foot et se tait

 » Je ne me suis jamais exprimé depuis mon limogeage par Genk et je n’ai toujours pas l’intention de le faire. Je n’ai aucun intérêt à aborder le sujet. Je n’ai pas l’habitude de commenter mes émotions. J’ai même arrêté de collaborer avec les médias pour des analyses de matches, des pronostics, etc. Je m’y remettrai peut-être un jour. Quand je le sentirai.

Ce que je fais pour occuper mes journées ? C’est strictement privé. Beaucoup d’entraîneurs disent tout mais ça ne m’intéresse pas. Je vis dans une tranquillité totale et ça me convient très bien. Je ne suis pas comme tous ces coaches sans emploi qui parlent sous le seul prétexte que ça leur fait de la publicité. Je peux seulement vous dire que je continue à regarder énormément de foot à la télé. L’équipe nationale ? Je ne veux pas en parler non plus. Quand il y aura du concret, il sera encore bien temps pour m’exprimer « .

MARC BRYS

43 ans

Viré du Germinal Beerschot en octobre 2005

Parcours comme coach : 98-01 Delta Londerzeel, 01-03 Berchem Sport, 03-10/05 Germinal Beerschot

Activité actuelle : en attente d’un nouveau poste

Il coache ses filles

 » Au début, c’était très dur de se retrou-ver du jour au lendemain sans travail. Cela touche la fibre émotionnelle. D’autant plus que le Germinal Beerschot était le club de mon c£ur, celui où j’ai débuté ma carrière. Après, on se dit que c’est la vie. Ce n’est pas un drame. J’en ai profité pour mettre la main à la pâte car je viens de construire une nouvelle maison et il y a beaucoup de travail à faire.

Je ne compte pas reprendre mon ancien métier de policier. J’ai fait un choix de carrière et je veux continuer dans le monde du football. J’attends donc les offres. J’ai eu quelques petites touches, notamment avec le Lierse mais ils ont préféré prendre quelqu’un d’autre, ce que je respecte. Deux clubs étrangers sans véritable ambition sont également venus aux nouvelles mais je privilégie la scolarité de mes deux filles. Je reste en contact avec le monde du ballon rond. Je suis la compétition et j’analyse toutes les semaines un match pour ma propre base de données « .

MARC WILMOTS

36 ans

Viré de Saint-Trond en février 2005

Parcours comme coach : 03/03-05/03 Schalke GER, 04-02/05 Saint-Trond

Activité actuelle : a abandonné son mandat de sénateur. Consultant TV.

Il termine les cours d’entraîneur

 » Je peux imaginer que l’attente puisse être longue pour certains qui ont besoin assez vite d’un nouveau club mais ce n’est pas du tout mon cas. Quand vous venez d’être limogé, vous avez la solution de mandater votre manager pour trouver un poste ou celle d’envoyer des CV dans tous les clubs. Moi, je n’ai pas de manager et je n’envoie pas de CV. Je viens de recevoir un papier de la fédération qui m’admet aux cours d’entraîneurs et qui me donne, sous dérogation, la licence UEFA en attendant la fin des séances. Cela me permet de travailler n’importe où sans devoir prendre quelqu’un qui dispose du précieux sésame. Je me remets donc sur le marché et les clubs savent désormais qu’ils peuvent faire appel à moi.

A part cela, j’ai profité de ce petit congé pour tout remettre en ordre dans mes papiers et pour bricoler dans ma maison de Dongelberg. J’ai pu également m’occuper de mes enfants, ce que je n’avais pas assez fait durant toutes ces dernières années. Sans oublier mon travail de consultant à la télévision. Je suis le cham-pionnat belge le dimanche et la Ligue des Champions en semaine « .

PAUL PUT

49 ans

Viré du Lierse en novembre 2005

Parcours comme coach :

88-94 Borgerhout, 94-96 Saint-Nicolas, 98-01/00 Geel, 01/00-01 Ingelmunster, 01-10/03 Lokeren, 04-11/05 Lierse

Activité actuelle :

En attente d’un club

Il est en procès avec le Lierse

 » Pendant toute la saison dernière, ce ne fut pas aisé de travailler au Lierse. Il fallait réussir à motiver les joueurs malgré les problèmes financiers. Ils avaient la tête ailleurs puisqu’il y avait sans cesse des retards de payement. Pourtant, je disposais d’un bon groupe. Nous avons même réussi à atteindre la demi-finale de la Coupe. Cette saison, il a fallu dégraisser la masse salariale ce qui m’a compliqué la tâche. Cependant, je ne peux pas trop parler de la situation car je suis en procès avec le club – NDLR : il réclame500.000 euros d’indemnités. Je crois d’ailleurs que je ne saurais pas retrou-ver un club avant fin décembre, le temps que j’arrive à un arrangement avec mon ancien employeur.

Pour le moment, je m’occupe d’analyses de rencontres de Ligue des Champions et des gros matches de championnat de Belgique. Pour moi-même. Si je vois quelque chose qui me plaît, je prends des notes pour m’en inspirer plus tard. Je lis également énormément de bouquins d’anciens joueurs ou entraîneurs. Cela pourra m’aider dans l’avenir « .

Virés avec club GILBERT BODART

43 ans

Viré d’Ostende en janvier 2005

Parcours comme coach : 02-03 Visé, 03-01/05 Ostende, 01/05-05/05 Alost

Activité actuelle : entraîneur à La Louvière depuis octobre 2005

Il a tourné comme un lion en cage

 » Mon départ d’Ostende résultait d’une querelle de présidents. On se rend compte que l’on dépend de beaucoup de personnes. Dès le départ, je sentais que tout le monde ne tirait pas dans la même direction. Je ne m’étais pas fait que des amis en accrochant la montée car certains voulaient que le club demeure en D2. Heureusement, après mon expérience ostendaise, j’ai retrouvé très vite du travail à Alost où je me suis amusé comme un fou à la tête d’une bande de gamins sans expérience. Il ne s’en est fallu que d’un penalty pour que je maintienne le club en D2.

Finalement, je ne suis resté sans travail que de juillet à octobre. A ce moment-là, on tourne en cage et on garde son téléphone allumé 24 heures sur 24 en attente du coup de fil libérateur. Je ne voulais pas partir tout de suite à l’étranger à cause de la scolarité de mes enfants mais si en janvier, je n’avais rien reçu, j’aurais dû opter pour cette solution car il ne m’est jamais venu à l’esprit de me tourner vers une autre direction que le football. Heureusement, La Louvière est arrivé… « 

FRANKY VAN DER ELST

44 ans

Viré de Lokeren en décembre 2004

Parcours comme coach : 99-03 Germinal Beerschot, 10/03-12/04 Lokeren.

Activité actuelle : au Club Bruges depuis juillet 2005 (adjoint)

Il s’éclate comme T2

 » J’ai été fort marqué par mon limogeage, la déception était d’autant plus terrible que j’estimais cette décision injuste et je n’ai pas changé d’avis. Je ne peux pas dire que ce fut une surprise. Depuis deux semaines, j’étais sur un siège plus qu’éjectable, j’avais même la certitude que c’était fini pour moi à Lokeren, que j’y vivais mes dernières heures. Mon dernier regret est de ne pas avoir su partir sur une victoire : nous n’avons pas su battre Charleroi lors du dernier match du premier tour. Et deux jours après, je volais dehors. Nous étions pourtant dixièmes, ce qui n’était pas si mal compte tenu du noyau. Je suis certain que nous aurions pu faire mieux au deuxième tour si j’étais resté parce que des blessés allaient revenir. Et je rappelle que Lokeren a fait moins bien avec mon successeur, Willy Reynders, qu’avec moi !

Aujourd’hui, je m’épanouis totalement dans mon rôle d’adjoint. Etre second dans un club comme Bruges, c’est très valorisant aussi. Je travaille dans un grand club belge, avec des gens que je connais et un Jan Ceulemans qui me laisse beaucoup d’initiatives. Ce n’est pas du temps perdu. J’ai signé pour trois ans, comme tous les membres du staff. Après ça, on verra. Je ne suis en tout cas pas pressé de redevenir entraîneur principal « .

HUGO BROOS

53 ans

Viré d’Anderlecht en février 2005

Parcours comme coach : 88-91 RWDM, 91-97 Club Bruges, 97-02 Mouscron, 02-02/05 Anderlecht.

Activité actuelle :

Genk depuis juillet 2005

Il a découvert les horribles sensations du glandeur

 » Mon limogeage a été très pénible. Aussi parce que c’était le premier en 18 ans de métier, probablement. J’ai mal vécu mes dernières semaines à Anderlecht. A la fin, il n’y avait plus que moi qui faisais des erreurs. Il m’a fallu trois semaines pour me remettre. Je suis parti en Egypte. Après cela, j’ai commencé à bricoler à la maison. Mais une fois ces travaux terminés, j’ai eu un gros problème : en me levant, je me demandais ce que j’allais faire. C’était une sensation tout à fait nouvelle parce que j’avais appris une routine pendant 18 ans : entraînements, déplacements, matches, contacts avec la presse, réunions, etc.

Subitement, il ne me restait plus rien de tout cela. C’était horrible. Il a fallu que je me reprenne en mains. J’ai suivi des clinics, je suis allé écouter des entraîneurs à l’étranger, cela m’a un peu ressourcé. Mais il me manquait toujours certaines choses : les émotions, positives… et négatives aussi. Puis, l’offre de Genk est arrivée et tout est rentré dans l’ordre « .

Toujours en place DOMINIQUE D’ONOFRIO

52 ans

Parcours comme coach : 95-96 La Calamine, 96-97 Montegnée, 97-98 Seraing RUL, 98-02 Standard

(jeunes et scouting)

Activité actuelle : coach

du Standard depuis août 2002

Il est heureux de vivre au jour le jour

 » Je n’ai jamais eu de projet à longue échéance. Je vis au jour le jour et j’essaie de conduire l’équipe sur la voie de la continuité. C’est un travail de longue haleine. Cela fait maintenant trois, quatre ans que le Standard est revenu au top et en un an, je dirais que le Standard a bien évolué, petit à petit. En juin, j’avais rendu mon tablier mais j’ai décidé de revenir à la tête de l’équipe pour le bien du club. Je savais de toute façon que je resterais dans le staff. Normalement comme scout. Je m’étais préparé à cette mission.

Quand on m’a demandé de rempiler, j’étais déjà assez ressourcé et j’étais en quelque sorte conditionné, comme si je n’avais jamais dit non. Cela m’a permis de me relancer sans aucun problème. Dans une telle situation, tout est une question d’état d’esprit . Je suis celui qui est en place depuis le plus longtemps en D1. Cela me rend fier même si je prends match après match, sans me soucier des statistiques « .

GEORGES LEEKENS

56 ans

Parcours comme coach : 84-87 Cercle Bruges (1 Coupe), 87-88 Anderlecht, 88-89 Courtrai, 89-91 Club Bruges (1 titre), 91-92 FC Malines, 92-10/93 Trabzonspor TUR, 11/93-94 Cercle Bruges, 94-95 Charleroi, 95-01/97 Mouscron, 02/97-08/99 Equipe nationale, 09/99-06/01 Lokeren, 01-02 Roda NED, 01/03-07-03 Algérie, 03-04 Mouscron

Activité actuelle : à Gand depuis juillet 2004

Il confirme qu’il n’est jamais content

 » Quand je suis arrivé, on avait tablé sur un projet de trois ans. Dans ce laps de temps, on devait construire une équipe qui tourne et qui soit respectée. Globalement, un an après, je peux me montrer satisfait même si en définitive, je ne suis jamais content. Nous menons une politique de diminution de l’âge moyen de l’effectif. Nous y arrivons mais on perd évidemment de l’expérience. La deuxième année est toujours difficile car il faut confirmer la saison d’avant tout en visant encore plus haut.

L’année dernière, on avait les résultats mais la manière laissait à désirer. On tente désormais de montrer un jeu plus léché mais ce n’est pas évident. On alterne les bonnes et les mauvaises périodes et je dois veiller à une meilleure continuité. Cela ne m’étonne cependant pas de faire partie des quatre survivants car la pression est devenue beaucoup plus grande pour les entraîneurs « .

HARM VAN VELDHOVEN

43 ans

Parcours comme coach : 99-01/00 Lommel (adjoint), 01/00-03 Lommel, 03-04 FC Brussels

Activité actuelle : au Cercle de Bruges depuis juillet 2004

Il est vital pour lui de travailler en D1

 » Je suis arrivé, il y a un an, dans une équipe qui n’avait pas forcément beaucoup de confiance en elle. Elle défendait beaucoup et mon but a été de donner un fonds de jeu à ce groupe. Certes, l’équipe a développé un football offensif la saison passée mais c’est clair que l’on pourrait rêver à un championnat plus calme. Cependant, il faut composer avec un budget limité. Je veux construire une équipe mais c’est toujours difficile de combiner football positif et résultats.

Heureusement, après le 1 sur 18, les dirigeants sont restés calmes. Ils savent que l’entraîneur a besoin de temps pour imposer ses idées mais c’est toujours plus difficile de faire passer son message lorsque l’on est sous pression. Regardez, Geert Broeckaert a été limogé. Or, nous n’avons que quatre points de plus. L’important, c’est de trouver une certaine stabilité et de grandir petit à petit. Moi, je veux aussi gravir les échelons un à un sans brûler les étapes. Le plus important à mes yeux est de pouvoir travailler en D1 « .

JACKY MATHIJSSEN

42 ans

Parcours comme coach : 01-04/04 St-Trond.

Activité actuelle : coach de Charleroi depuis avril 2004.

Il voulait changer le style maison

 » Le plus important pour moi, c’était de changer le style du Sporting. D’éliminer tous les facteurs qui avaient valu autant de saisons difficiles à ce club. Il fallait plus de réalisme, plus de rendement. Charleroi avait parfois eu un rendement intéressant dans le passé, mais il y avait toujours cette tradition de prendre les points presque uniquement à domicile. Aujourd’hui, ce club est également performant en déplacement. Même cette saison : nous ne gagnons pas beaucoup à l’extérieur mais nous y prenons quand même pas mal de points.

Dès mon arrivée, j’ai tout analysé : les qualités des joueurs, les ambitions du club, sa tradition, ses problèmes. J’ai secoué et composé un mix, une base de travail dont je me sers toujours un an et demi plus tard. Un autre grand changement, c’est que tout le monde se concentre maintenant sur sa mission de départ. C’est une de mes exigences : avant de vouloir aider quelqu’un d’autre, dans quelque domaine que ce soit, il faut être en ordre dans son propre boulot. Tout le monde l’a bien compris et il n’y a plus d’interférences « .

Partis pour un autre club TROND SOLLIED

46 ans

Quitte Bruges en juin 2005

Parcours comme coach : 92-97 Bodo Glimt (NOR), 97-12/98 Rosenborg (NOR), 12/98-00 La Gantoise, 00-05 Club Bruges.

Activité actuelle : coache l’Olympiacos (GRE) depuis juin 2005

Il fonce vers un nouveau titre national

Trond Sollied (qui se renseigne chaque week-end pour savoir ce que le Club a fait) a emmené son staff brugeois à l’Olympiacos : Chris VanPuyvelde (qui était son adjoint) et Cedo Janevski (qui entraînait l’équipe B). Janevski décrit les premiers mois du Norvégien dans le chaudron d’Athènes :  » La plus grosse différence, c’est la pression. Ce club doit être champion chaque année en étant l’ennemi juré car toute la Grèce a envie de voir de temps en temps une autre équipe couronnée. Le président rêve tout haut d’un grand parcours en Ligue des Champions mais ce n’est pas encore pour cette année : suite à notre match nul la semaine dernière à Rosenborg, nous sommes condamnés à la quatrième place. Et quel accueil pour Sollied à Rosenborg, où il avait entraîné ! Dès l’aéroport, toute la presse norvégienne s’est ruée sur lui. Un véritable héros national. Il ne nous reste que deux objectifs grecs : le championnat, dont nous sommes leaders, et la Coupe « .

HERMAN HELLEPUTTE

52 ans

Quitte Beveren en juin 2005

Parcours comme coach : 88-03/91 Lierse (adjoint), 03/91-05/94 Lierse, 07/94-11/95 Germinal Ekeren, 10/96-05/99 Germinal Ekeren, 99-00 Germinal Beerschot (adjoint), 00-01/01 Harelbeke, 01/01-03/01 Dessel Sport, 02-05 Beveren.

Activité actuelle : à Westerlo depuis juin 2005

Il a débarqué dans un autre monde

 » Ce que je fais à Westerlo est très différent de ce que je faisais à Beveren. Avec les Ivoiriens, le travail physique était réduit à sa plus simple expression. Ils n’aimaient pas courir, j’ai essayé mais je me suis vite résigné. A Beveren, il y avait une ambiance infernale avant, pendant et après les entraînements. Ici, c’est plus sérieux, plus professionnel. Au niveau de la discipline aussi. A Beveren, il y avait continuellement des joueurs en retard. J’ai distribué une cinquantaine d’amendes sur l’ensemble de la saison dernière. Ici, je dois en être à quatre ou cinq depuis juillet. Ici, quand on gagne, c’est parce que tout a bien fonctionné. A Beveren, c’était systématiquement la technique qui faisait pencher la balance. Et le résultat n’était pas toujours la seule chose importante : j’ai parfois été très heureux là-bas après des défaites, parce que nous avions dominé Anderlecht, Bruges ou le Standard « .

ALBERT CARTIER

45 ans

Quitte La Louvière en juin 2005

Parcours comme coach : 95-12/00 Metz FRA (adjoint), 12/00-02/02 Metz FRA, 02-02/04 Gueugnon FRA, 04-05 La Louvière.

Activité actuelle : au Brussels depuis juin 2005

Il refuse de transposer sa réussite louviéroise à Bruxelles

 » Chaque club, chaque groupe, chaque match est unique. La Louvière et le Brussels ont leur environnement politique, leurs dirigeants, leurs supporters, leur histoire. Je ne pouvais donc pas me baser sur ce que j’avais fait à La Louvière pour réussir ici. Si je l’avais fait, je serais allé droit dans le mur. Les problèmes ne sont jamais les mêmes. Je n’ai pas essayé de recréer le même contexte au Brussels, j’ai seulement maintenu ma philosophie d’entraîneur en mettant en place une stratégie de travail très différente.

Je ne dis pas que c’est meilleur ou moins bien au Brussels : c’est différent. De la même façon, si vous prenez un Européen et un Asiatique, ils sont très différents mais cela ne veut pas dire que l’un soit supérieur à l’autre. Cette diversité m’enrichit pour mon parcours futur. En passant d’un club dans un autre, on abandonne certaines illusions et on renforce certaines convictions « .

JAN CEULEMANS

48 ans

Parcours comme coach : 92-02/96 Alost, 11/97-99 Ingelmunster, 99-05 Westerlo (1 coupe)

Activité actuelle : a rejoint le Club de Bruges en juillet 2005

Il a réalisé qu’il était dur de quitter des amis

 » Entre Westerlo et Bruges, la différence est assez importante. La décision de quitter Westerlo fut à la fois facile à pren-dre mais aussi difficile. Je ne pouvais pas refuser l’offre du Club car c’était la première fois qu’il m’était donné de travailler dans une équipe du top. De l’autre côté, je devais prendre congé de gens avec qui j’avais côtoyé six ans et qui étaient devenus des amis. Je connaissais tout le monde là-bas. A Westerlo, on n’attendait pas chaque année que l’on réalise des résultats. A Bruges, il y a davantage de pression. Le Club doit terminer dans le haut du tableau et arracher une qualification en Ligue des Champions. Le noyau est plus étoffé et la concurrence fait rage à tous les postes. Il faut savoir gérer ces nouvelles données, hein ! « .

PIERRE DANVOYE ET STÉPHANE VANDE VELDE

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