Trop de lICENCES pROS?

John Baete

On n’en sort plus. D’abord, votre magazine a eu du mal à se mettre d’accord sur la meilleure manière d’écrire « licence pro ». A l’Union Belge (où on met des majuscules partout), on écrit Licence Pro. Bernard Jeunejean l’écrit en minuscules. Luc Misson a jonglé avec plusieurs orthographes différentes dans sa chronqiue et estimé que le concept-même ne tiendrait pas la route devant un tribunal! A qui se fier?

Le conseil de rédaction de Sport-Foot Magazine réuni il y a une semaine en séance plénière autour de la cafetière a tranché : ce sera licence Pro. Avec un petit « l » comme dans « lob » et un grand « P » comme dans « Pognon »; et pour se démarquer du double mot « Licence Pro » historiquement attribué d’abord au diplôme d’entraîneur reconnu par l’UEFA et délivré par l’UB. Si ça continue, tout le monde aura besoin d’une lICENCE pRO…

Raymond Goethals a dit à Pierre Bilic dans son enquête « Pour ou contre Prosinecki » que le Croate était un joueur complètement dépassé. Et Goethals lui-même alors? Se considère-t-il comme un entraîneur de pointe ou possède-t-il sa lICENCE pRO de commentateur? De toute manière, Raimundo avait toujours critiqué ce type de joueur, à commencer par Enzo Scifo.

Marcel Javaux, le gendarme-arbitre héros malgré lui de la vilénie des supporters du GBA a très bien fait d’arrêter le match comme il l’a fait (chapeau!). Mais il aurait peut-être dû s’abstenir de certains commentaires télévisés d’après-match où il n’a persuadé personne de ses qualités de criminologue. Il méritait la lICENCE pRO dans le premier cas, mais pas dans le second. On le félicite d’un côté mais on se demande comment la Commission de Contrôle des Arbitres va réagir. Le gaillard a nié son devoir de réserve et tirera bientôt sa révérence (…si ce n’est déjà fait car on a tué Ancion pour moins que ça).

Jean-François Gillet ne mérite pas de lICENCE pRO non plus : il a avalé tout ce que les médecins de Bari lui donnaient sans exiger de savoir ce que c’était. Et il s’étonne d’être considéré comme dopé par une Italie sportive plus acharnée que jamais dans la chasse aux produits interdits? Par contre, la cellule médicale de Bari mérite sans doute la lICENCE pRO du dopeur patenté. Et la fédé italienne celle des détecteurs.

Anderlecht mérite-t-il la lICENCE pRO des créateurs de suspense inutile? Voici que Stoica menace de lui péter entre les doigts et de filer au Real. Tout bien pesé, autant ne pas être titulaire à Chamartin que posséder le même statut à Anderlecht. Evidemment, Anthuenis pourrait toujours se rabattre sur Zelenka (avec la permission de Vercauteren), mais n’aurait-il pas dû, plutôt, construire son équipe autour du talent du désormais Belge? On se demande, en tout cas, ce qui restera comme noyau au coach bruxellois dans un mois…

Virton mérite-il la lICENCE pRO, avec un président qui menace de démissionner parce que la D2 serait trop chère pour son club… et qui fait volte-face dès que l’UB décide de ne pas lui octroyer le sésame le plus à la mode?

Pour veiller à ce que tout le monde soit en ordre par rapport à la loi, le futur ex-président de l’UB D’Hooghe proposera à la prochaine assemblée générale une lICENCE pRO PLUS : le salaire minimum d’un joueur non-européen passera de 1,1 million de francs par an à 2,87, les clubs testeurs prendront en charge les frais de rapatriement du joueur en cas d’insuccès, il sera interdit de sous-louer un joueur et en début de saison, chaque club de D1 et D2 devra fournir à l’UB une liste des joueurs de son noyau pour vérifier vis-à-vis des administrations s’ils sont tous en règle!

Et le meilleur pour la fin… On savait que la FIFA octroyait une lICENCE pRO à des agents de joueurs qui achetaient leur permis de truander contre une coquette caution, mais voilà qu’un groupement d’agents belges se réunit pour attribuer leur propre lICENCE pRO. Vive, donc, la FAB ( Federatie voor arbeidsmiddelaars beroepsporters – Fédération des intermédiaires de sportifs pros), qui veut travailler avec l’UB et les ministères nationaux ou régionaux concernés (Travail, Affaires sociales…). Ils veulent que les conditions d’exercice de la profession soient les mêmes dans l’ensemble du pays et que l’UB prenne des mesures draconiennes contre les clubs qui travaillent avec des agents non-agréés.

John Baete

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire