TROIS FOIS JESTROVIC

L’attaquant d’Anderlecht a mis fin à 16 mois de galère.

Ce fut la surprise du chef: avant la visite des Vikings de Midjylland, Hugo Broos avait dit, en coup de vent, que Nenad Jestrovic répondait à son attente en Réserve. C’était un signal et les habitués au quotidien du Stade Constant Vanden Stock avaient noté que Jestro avait les traits très aiguisés. Un phénomène typiquement mauve car tous les joueurs ont fameusement maigri. En première mi-temps, Jestrovic exhiba sa vivacité mais il rata deux buts, marcha presque sur les pieds de Gilles De Bilde dans son souci, très compréhensible, de marquer un but pour sceller son retour à la Une de l’actualité sportive.

Physiquement, c’était bon mais il lui manquait du temps de jeu ou deux centimes pour faire un euro. Il était intéressant de voir comment il allait réagir en montant sur la pelouse après la tasse de thé. Le buteur avait visiblement fait le vide, se concentrant sur ce qui restait à faire, sans perdre d’énergie en ressassant les imperfections de la première mi-temps. Et cela donna un Jestro pétaradant. Et cela donna du vrai Jestrogoal à la 56e, quand il plongea au premier piquet pour reprendre un centre de Seol. Ses adversaires n’y virent que du feu.

Son explosivité avait fait la différence. Cinq minutes plus tard, il transforma un penalty forcé par Aruna Dindane. Jestrovic aurait pu se contenter de son but. Un raté aurait hypothéqué sa soirée. Il a pris le risque, prouvant que le mental était aussi à la hauteur. Nenad n’en resta pas là et lança Dindane en profondeur pour le troisième but des siens. Trois fois Jestro mais le bougre resta calme en affirmant qu’il avait réussi le plus difficile et raté le plus facile. La naissance de sa fille, Elena, lui a fait du bien. Finie la galère qui entoura sa fracture du péroné.

Les tests physiques (il est le plus explosif du groupe) prouvent que le public mauve a enfin découvert le vrai Jestrogoal. Le mérite en revient au joueur mais aussi à Hugo Broos, qui aura su trouver les mots justes pour le motiver, comme quand il était son entraîneur à l’Excel de Mouscron. (P.Bilic)

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