Trois ans d’attente

Enfin, le face-à-face entre Cavendish et Greipel.

Le monde du cyclisme attendait ce moment depuis longtemps. Il est enfin arrivé, dans la nuit de lundi. Mark Cavendish et André Greipel, les rois des victoires depuis trois ans, vont enfin s’affronter directement. Cette semaine, avec Lance Armstrong, qui effectue ses adieux au cyclisme, ils constituent l’affiche du Tour Down Under. Cette course va donner un avant-goût des sprints que les deux coureurs vont se livrer au Tour, voire au Mondial.

Coéquipiers depuis quatre ans, le Britannique et l’Allemand se sont toujours évités comme la peste. A leur arrivée à Adélaïde, d’où on donnait le coup d’envoi de la première épreuve du World Tour, ils se sont déjà livrés à quelques joutes verbales. Interrogé sur l’état de ses relations avec Cavendish, Greipel a froidement répondu :  » Nous n’avons aucune relation.  » Tâté sur ses conversations éventuelles avec Greipel cet hiver, Cavendish a rétorqué :  » Pourquoi devrais-je lui parler ? »

Greipel était le sprinter en devenir de T-Mobile en 2007, quand Cavendish est devenu néo-pro. Les deux hommes se sont heurtés dès leur première course commune, la première étape de l’Etoile de Bessèges. Le Britannique, qui avait alors 21 ans, devait lancer le sprint au profit de ses trois collègues plus âgés mais le timing n’a pas été bon et Cavendisch a terminé deuxième, tandis que Greipel n’était que septième. Les discussions commencèrent…

Hormis le Giro 2008, les deux hommes n’ont plus couru d’épreuves importantes de concert. HTC a délibérément opté pour cette stratégie, qui lui a permis d’être victorieux sur deux fronts et de terminer en tête du classement des victoires pendant trois ans. Si HTC séparait les deux hommes, c’était aussi à cause de leurs caractères plutôt opposés. Cavendish versus Greipel, c’est l’impulsivité versus la maîtrise de soi.

La tension devenait insupportable pour Greipel, qui considérait de plus en plus le Manx Express comme un frein à sa carrière. L’Allemand se sentait condamné au rôle de second violon chez HTC, tant les accélérations de Cavendish lui avaient valu de crédit.  » Même en méforme, je suis meilleur que Greipel « , avait déclaré Cavendish, ôtant tout espoir de programme plus prestigieux à son rival.

Omega Pharma-Lotto permet à Greipel, âgé de 28 ans, d’effectuer ses débuts au Tour. Son nouvel employeur attend beaucoup du Gorille, comme on le surnomme à cause de son gabarit imposant. Il doit aussi apporter à Lotto les victoires printanières qui se font attendre depuis quelques saisons.

Le Tour Down Under est le jardin de Greipel, qui s’est adjugé huit des 18 étapes ces trois dernières années, tout en remportant le Tour d’Australie du Sud à deux reprises. Cavendish, qui a encore fait la une de la presse à sensation à cause de sa vie privée pour le moins turbulente, serait évidemment enchanté de vaincre son concurrent allemand sur son propre territoire, lui infligeant ainsi une fameuse claque.

BENEDICT VANCLOOSTER

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