Trapattoni n’a peur de rien

Voici comment il a remonté l’Irlande avant d’affronter la France en barrages.

C’est samedi qu’auront lieu les barrages pour désigner les quatre derniers qualifiés européens pour la Coupe du Monde 2010. L’Irlande, entraînée par l’expérimenté coach italien Giovanni Trapattoni, n’a pas été gâtée par le sort puisqu’elle affrontera la France. Cette perspective n’effraie pas le sélectionneur.  » Nous sommes capables de battre n’importe qui, y compris les grandes nations « , estime-t-il.  » Nous avons déjà émergé d’un groupe très relevé, alors pourquoi ne pas placer la barre encore plus haut ? »

Lorsqu’on lui demande ce qu’il a fait pour remettre l’Irlande sur le bon chemin, sa réponse est claire :  » J’ai persuadé les joueurs de recommencer à croire en eux-mêmes. Ils n’étaient pas convaincus que l’équipe d’Irlande était capable de jouer un rôle en vue, mais leur attitude est en train de changer. A partir du moment où la confiance est là, le reste allait forcément suivre. Aujourd’hui, je constate que les joueurs reprennent de bonnes habitudes et font attention à certains détails qui peuvent faire la différence. Les phases arrêtées sont très importantes dans le football moderne : corners et coups francs peuvent changer le cours d’un match. Mais, avant mon arrivée, ils n’y prêtaient guère attention. « 

Pour changer la mentalité des joueurs, Trapattoni a su trouver les mots justes :  » J’ai dit aux joueurs qu’ils ne devaient craindre aucun adversaire. Il n’y avait aucune raison pour que l’Irlande ne puisse égaler les performances du passé. Tous les joueurs évoluent dans le championnat le plus huppé du monde, la Premier League anglaise. Ils n’auraient pas été engagés par des clubs de ce calibre-là s’ils ne possédaient pas certaines qualités. Je leur ai demandé de ne pas accepter l’ordre établi du football européen. Ainsi, lorsqu’on a affronté l’Italie, il ne fallait pas penser qu’on partait battu d’avance.  »

En Irlande, on a reproché à Trapattoni de ne rien avoir fait pour sortir Stephen Ireland de sa retraite internationale.  » Si un joueur n’a plus envie de jouer pour son pays, il n’y a plus rien que je puisse faire « , justifie-t-il.  » Si on se qualifie pour la Coupe du Monde, je suppose qu’il regrettera sa décision plus tard.  »

Si Trapattoni ne craint pas le France, il regrette toutefois la décision de la FIFA de scinder les huit équipes appelées à disputer les barrages en deux chapeaux de quatre, plaçant forcément l’Irlande dans le deuxième.  » De telles décisions sont susceptibles de tuer le football « , enrage-t-il.  » On pensait que le tirage serait ouvert, accordant à chacun une chance égale, mais la FIFA a revu sa position lorsqu’elle s’est rendu compte que certaines grandes nations risquaient de passer à la trappe. « 

PAR KEVIN PALMER (ESM)

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