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Transparence

La cinquième journée d’Europa League se déroule le 29 novembre. Dans le groupe B, avec douze sur douze, le RB Salzbourg est quasi qualifié. Le RB Leipzig et le Celtic, qui comptent tous deux six points, se disputent le second billet. Fin novembre, le Celtic se déplace à Rosenborg (zéro point), Leipzig joue en Autriche. Compte tenu des révélations qui affluent, sommes-nous les seuls à éprouver une certaine méfiance ? Les visiteurs ne vont-ils pas s’imposer ? …

Nous vivons de sombres moments mais nous l’entendons aussi trop souvent. Le VAR n’est pas intervenu sur le hands d’ IvoRodrigues à l’Antwerp ? C’est que Laszlo Bölöni et le VAR ont sans doute pris un verre et  » n’étaient pas encore sobres « , pour reprendre les termes de Nicolas Lombaerts, qui n’est pourtant pas dénué d’intelligence.

À l’Antwerp, à Charleroi et ailleurs, il y a eu des slogans de mauvais goût. À l’adresse d’ Ivan Leko, des arbitres. Ils sont tous les copains de Vertenten. Alors que les Diables Rouges sont numéros un du monde et les clubs belges huitièmes au classement européen, les étrangers ne cherchent plus les raisons de ce succès mais se complaisent dans ce que Voetbal International a qualifié de fosse d’aisance belge.

Une commission n’est pas indépendante si deux de ses trois membres ont des liens avec le football.

L’UEFA ne voit rien de mal aux liens entre Salzbourg et Leipzig. Ils ne portent pas le même nom – Red Bull vs RasenBallsport – et même s’ils vivent de l’argent de Red Bull, que les joueurs passent de l’un à l’autre club, la confédération les considère comme deux entités distinctes. En principe, il n’y a rien de mal à ça, si ce n’est que le football est trop peu transparent.

Il ne s’agit plus seulement de sport mais de business et de pratiques proches de la traite d’êtres humains. Pour ceux qui grandissent dans la précarité, comme les jeunes d’Europe de l’Est et d’Afrique, un contrat professionnel permet d’offrir une vie meilleure à toute une famille. Ils rêvent de City mais peuvent se retrouver au Danemark ou à Tubize et souvent, ils n’atteignent même pas l’Europe.

Leurs histoires reflètent le dédain de certaines personnes en marge du football. On peut faire fortune rapidement, à condition de n’avoir aucun scrupule. Chantage, manipulations, tout est bon, comme le révèlent les Football Leaks.

Le football a besoin de plus de transparence. La presse n’a eu accès aux dossiers de licence des clubs pros que la saison passée, suite à la plainte de Malines. Pourquoi a-t-il fallu attendre aussi longtemps ?

Le football a besoin de plus de limites. Pour nous, pas de problème si le CEO de la Pro League sert d’ helpdesk quand un investisseur étranger se présente. Mais cette intervention doit se limiter à indiquer les canaux officiels d’un club, pas le manager qui se dissimule sous toutes sortes de constructions. On peut faciliter les choses sans monter sur le podium comme lors de la présentation de la collaboration entre Monaco et le Cercle. Et si une commission indépendante doit formuler des avis, qu’on respecte le sens étymologique du mot. Une commission n’est pas indépendante si deux de ses trois membres ont des liens avec le football.

Pierre François
Pierre François© BELGAIMAGE

Vendredi, nous étions à l’Antwerp. Sans cette seconde mi-temps inattendue contre le RC Genk (de 2-0 à 2-4), il aurait pu être champion d’automne aujourd’hui. À l’issue du match, Franky Vander Elst, le T2 d’Ostende, a suggéré qu’on perfectionne le VAR. Il a proposé qu’un ancien joueur professionnel prenne place à côté de l’arbitre, dans le bus et bientôt au VAR Office de Tubize. Un ancien footballeur peut mieux juger de l’intensité et de l’intention d’une faute. Ça permettrait de se débarrasser des énervantes fautes professionnelles qui se produisent à la transition, pour casser le jeu. Pas mal d’équipes sont devenues des spécialistes en la matière. Un peu plus de cartes jaunes ne feraient pas de tort.

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