» TRAIN À VAPEUR PLUTÔT QUE TGV « 

Pierre Danvoye
Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

Quelle est votre analyse globale de la première journée du championnat ?

Georges Heylens : On ne peut pas dire que ce soit reparti à toute allure. Ce n’était pas le TGV mais plutôt un train à vapeur. J’ai vu très peu de bonnes rencontres. Le fait que c’était le premier match officiel pour beaucoup d’équipes et la chaleur expliquent sans doute cette reprise en mineur. Jouer sous la canicule n’est pas évident du tout.

Malgré cette canicule, on a eu droit à un beau spectacle à Mouscron.

J’ai beaucoup apprécié la première mi-temps du Standard, mais beaucoup moins la deuxième. L’entrejeu a été totalement oublié et, dans ces conditions-là, Moreira ne sert plus à rien. Quant à la défense, elle doit se remettre en question. Un Standard qui veut être européen n’a en tout cas pas le droit de perdre deux points de cette manière. En face, je tiens à signaler la bonne tenue des gamins mouscronnois. C’est, peut-être, déjà la griffe Leekens.

Les deux favoris pour le titre n’ont pas raté leur entrée.

Anderlecht et Bruges ont tous deux pris ce qu’ils devaient prendre, mais la manière était beaucoup plus intéressante chez les Mauves. Ils ont ajouté le panache au résultat. On a retrouvé Jestrovic et surtout Zetterberg.

Zetterberg répond ainsi de la meilleure manière à la polémique qui le touche depuis son retour en Belgique !

Je lis partout qu’il n’est peut-être pas complémentaire avec Baseggio. C’est aberrant. D’abord parce que personne ne sait encore exactement à quel niveau il est revenu de Grèce. On ne lui a pas encore laissé le temps de montrer de quoi il est capable. Ensuite parce qu’on n’a encore que très peu vu Zetterberg et Baseggio ensemble sur le terrain. Quand on dispose de deux joueurs pareils, il faut chercher afin de découvrir de quelle manière ils peuvent être complémentaires. J’entends aussi qu’ils peuvent être bons ensemble dans certains matches mais pas dans d’autres. C’est encore une aberration. Deux joueurs talentueux peuvent apporter quelque chose en toutes circonstances, quel que soit l’adversaire. Je suis en tout cas étonné par le discours que Hugo Broos a tenu la semaine dernière dans la presse flamande. Il a déclaré que le retour de Zetterberg avait été décidé par la direction et qu’il avait dû s’y plier parce qu’il n’est qu’un salarié du Sporting. Qu’est-ce que ça veut dire ? Qu’il n’a pas l’entière responsabilité de l’équipe ? Moi qui pensais que l’entraîneur était le seul à faire la sélection… En lisant attentivement son interview, on se rend compte, en tout cas, qu’il n’a pas les coudées franches. Si c’est le cas et s’il a la prestance qui sied à un grand coach, il doit tirer ses conclusions et arrêter de travailler dans cet environnement-là. Je me souviens que Constant Vanden Stock laissait son entraîneur composer l’équipe. Ce n’est apparemment pas le cas de son fils. Pourtant, une loi doit rester d’application dans le football : c’est le coach qui doit choisir les joueurs qui monteront sur la pelouse. Cela doit être vrai à St-Trond comme au Real. Ou à Anderlecht. J’imagine la réaction de Trond Sollied si la direction de Bruges lui imposait d’aligner tel ou tel joueur…

Bruges vous semble-t-il prêt pour affronter Dortmund ?

Autant je suis optimiste pour Anderlecht face aux Polonais, autant j’ai des craintes pour Bruges contre les Allemands. J’ai vu de bonnes choses contre Genk : un Stoica plus combatif que dans le passé, un Mendoza qu’on a eu raison de garder et un Verlinden qui reste une valeur sûre. A côté de cela, j’ai remarqué la toute petite forme de Verheyen. Il faudra un tout bon Club pour bousculer Dortmund qui, sur le papier, a plus de qualités, plus de prestige. Bref, plus de beaucoup de choses… Seul un Bruges du niveau du premier tour de la saison dernière aura une chance de se qualifier.

Avez-vous apprécié l’état d’esprit de Charleroi ?

Tout à fait. Mais ce premier match de championnat a confirmé ce qu’on savait : il manque de la puissance et de taille devant.

Et La Louvière ?

De son match à Westerlo, je retiens l’erreur d’arbitrage sur le but de Cooreman. Si le score passe à 0-1 à ce moment-là, l’adversaire ne revient sans doute plus. Mais ce ne fut pas la seule grosse gaffe arbitrale du week-end. A Bruges aussi, on a vu une décision bizarre : le but de Genk ne devait jamais être annulé pour hors-jeu. Deux résultats ont sans doute été faussés par des coups de sifflet intempestifs : c’est beaucoup. Mais bon, il est possible que les arbitres aient souffert de la chaleur, comme les joueurs !

Pierre Danvoye

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